750 grammes
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9 janvier 2013 3 09 /01 /janvier /2013 02:00

Ben 1

Le matin, après être allé prendre l'air au parc de Benjasiri, il n'est pas désagréable de grimper au sommet de l'Emporium, l'un des innombrables shopping mall que compte Bangkok, pour observer de beaucoup plus haut cet espace vert écrasé par les tours, brûlant sous sa chaleur et défiant la pollution. Avec ce recul qui donne souvent à voir les choses plus belles, plus surprenantes qu'elles ne le sont en réalité, le parc semblerait presque avoir été dessiné par une main d'enfant, hésitante et inspirée.

Ben 2

Ben 3

Syndrome typiquement asiatique qui accouple sans complexe consommation et culture, faisant ici cohabiter sous le même toit de l'Emporium une multitude de boutiques dupliquées à l'envie dans chaque centre commercial de la capitale, l'inévitable complexe de cinéma, le dispensable Thaïland Creative and Design Center dont le livre d'or offre de jolies surprises et une splendide bibliothèque tout confort avec ses canapés, ses tables basses, ses fauteuils façon transat, ses pièces vitrées où organiser ses propres réunions, sa connexion internet et un café bio où de temps à autres ont lieu des concerts, accéder au 6ème étage s'avère très profitable pour qui souhaite travailler au calme et dans les meilleures conditions possibles.

(Ben 4)

-Ben-5-.JPG

Non loin de là, il faut se rendre au Supanniga Eating Room ouvert très récemment, un restaurant sur deux niveaux voué corps et âme (celle de la grand-mère du propriétaire, Khun Yai) à la cuisine de la province de Trat.

Ben 6

Fréquenté en majorité par des cadres, des vedettes, la jeunesse dorée et une flopée de housewives japonaises désœuvrées qui noient leur ennui dans un verre de rouge, le tout sur fond de jazz et de bossa nova, l'endroit affiche un joli succès, plus que mérité au regard de sa cuisine plutôt exceptionnelle, simple, familiale mais ne manquant pas de finesse.

Ben 7

Le plat signature - le Kaeng moo chamuang, autrement dit le ragoût de porc - s'il a l'air très appétissant, ne me tente pas vraiment par cette chaleur. J'opte plutôt pour le crabe farci au porc qui s'avère un excellent choix parce que bien croustillant à l’extérieur et moelleux dedans, assaisonné avec du poivre blanc, cuit à la vapeur dans un premier temps puis frit.

Ben 8

A suivre, le maquereau braisé, mariné 24 heures dans une sauce aux herbes thaï qui sont mille parfums éclatant en bouche, sans compter ce choux fondant qui a bu tout son comptant de sauce. En accompagnement, une salade de sardines garnie de feuilles de Cha plu, très utilisée dans la cuisine sur la côte est, d'oignons, de piments...

(Ben 9)

C'est monstrueusement bon. Autant dire que ce restaurant est la bonne pioche du moment et qu'il faut s'y précipiter sans délai.

 

Thaïland Creative and Design Center et bibliothèque

Sur Sukhumvit, au 6ème étage de l'Emporium, juste à la sortie de la station BTS:Phrom Phong. Idem pour le parc de Benjasiri.

 

Supanniga Eating Room

160/11 Soi Sukhumvit 55

www.facebook.com/suppanigaeatingroom

Station BTS: Thong Lor. Prendre à la sortie Sukhumvit 55. C'est 1 km plus au nord, du côté gauche de la chaussée.

 

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8 janvier 2013 2 08 /01 /janvier /2013 02:00

C1

La superstition est la grande affaire de la Thaïlande et des thaïlandais. Pas un habitant qui n'ait sa divinité favorite qui veille sur lui. Pas un coin de rue sans sa maison aux esprits, son arbre ceinturé de tissus multicolores favorisant la chance, ses fantômes en errance perpétuelle.

C6

Les amulettes dont certaines se vendent à prix d'or n'en finissent plus de se glisser entre la chemise et la peau, les figurines en plastique de s'inviter jusque dans les lieux les plus incongrus et les vendeurs de loterie avec leurs billets par milliers abondent chaque jour un peu plus dans les rues de la capitale. Interdite mais tolérée, la loterie dite souterraine, en opposition à la loterie officielle d'état à la faveur des thaïlandais puisque ses chances de décrocher le gros lot sont de 100 contre 1.Bien qu'elle se révèle plus richement dotée, remporter la cagnotte de la loterie officielle relève de l’exploit (une chance sur un million).

C4

Vu que la loterie tient est part essentielle dans la vie des thaïlandais jusqu'à représenter le deuxième gros sujet de préoccupation après la gastronomie et que tous les moyens sont bons pour mettre la chance de son côté, on ne s'épargnera pas une bonne action censée cumuler du mérite et accessoirement favoriser la chance, ni une visite chez une diseuse de bonne aventure, un expert en numérologie ou bien plus dérangeant pour nos esprits occidentaux mais très naturel pour un thaïlandais, on prendra soin d'acheter une plaque minéralogique d'une voiture impliquée dans un accident (plus il y a de morts plus les chiffres vous seront favorables) ou bien de se payer d'une visite à l'arbre des 1000 cadavres, trônant au milieu de la très passante et mortelle Ratchadaphisek road et qui accueille l'esprit bien mal en point des accidentés de la route.

C.JPGRelativement loin du centre, dans ce qui pourrait presque s'apparenter à la campagne, posé au bord d'un canal tranquille, bordé de vieilles maisons en bois à l'assise incertaine et voisin du Wat Mahabut, le temple consacré à l'un des fantômes les plus populaires de Thaïlande - Mae Nak - peut accessoirement jouer en votre faveur et donner un coup de pouce aux chiffres. Tout le monde vous le dira: l'esprit de cette femme morte au 19ème siècle en donnant naissance à son enfant loin de son mari alors médecin de campagne parti au front, ne manque jamais de donner de ses nouvelles dans ce temple saturé d'offrandes.

-H-.JPG''Elle entend tout'', m'assure-t-on... Pas plus tard que le mois dernier, une femme venue se recueillir au temple et procéder à quelques offrandes aurait gagné le lendemain à la loterie une somme rondelette qui lui aurait permis de retourner en Isan où depuis elle s'est fait bâtir la maison de ses rêves. Vérité ou légende, on choisira toujours la légende.

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Ce n'est pas vraiment la porte à côté mais comme c'est l'occasion d'emprunter une nouvelle fois le fleuve bourbeux de la Cha Phraya, on est prêt à traverser toute la ville pour enfin goûter la cuisine de ce restaurant qui est plus une cantine améliorée, un temps consacré meilleur adresse de la capitale.

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C9

Employés de bureaux, policiers, vieilles dames retraitées, jeunes branchés et touristes, tous viennent goûter à l'omelette au crabe, aux moules sautées aux herbes fraîches et aux crevettes sautées à l'ail mais lorsque son appétit n'est pas dévastateur on se contente aussi bien d'une bonne tranche de poisson frit recouvert d'une salade de papaye simplifiée transcendée par de la citronnelle émincée et accompagné d'une portion de riz en forme de cœur. Juste divin.

(C10)

Des lieux de vie, d'échange, de déambulation, de prière, voir de de méditation, voilà ce que sont les hôpitaux de Bangkok et pourquoi je les fréquente autant, chaque fois à la découverte d'une nouvelle surprise, souvent singulière, toujours inattendue, quelques fois dérangeante comme ce musée médico-légal caché au troisième étage de l’hôpital Siriraj, de l'autre côté du fleuve, véritable musée des horreurs avec ses bocaux renfermant des organes et des fœtus humain (à deux têtes), des squelettes, des fragments osseux, toute la panoplie de malformations, de difformités et autres monstruosités physiques.

E.JPG

Pas plus gai, au deuxième étage, la morgue avec ses cellules réfrigérantes, ses bacs de lavage rincés sous mes yeux à l'eau claire mais aussi la salle de dissection dans laquelle on peut discrètement se faufiler et voir des étudiants à l’œuvre, penchés sur un dos.

C12

Dans la salle de cours juste en face, une poignée de macchabées restent en souffrance, qui semblent supporter la chaleur.

 

Mae Nak Phra Khanong

A côté du Klong Phra Khnong, sation BTS: On Nut

Sur Sukhumvit Rd remonter vers le nord la soi 77 jusqu'à la soi 17.

 

Krua Apsorn

Th Din So (Democracy monument)

Banglamphu

 

Musée médico légal de Songkran Niyosane

Forensic Pathology building, Siraj Hospital

Th Phrannok (Thonburi)

 

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6 janvier 2013 7 06 /01 /janvier /2013 18:51

(B1)

J'emprunte relativement peu ces gros suppositoires flottant qui labourent l'eau saumâtre et puante des canaux de Bangkok (les khlongs et là s'arrête la comparaison avec Venise) dans un boucan d'enfer et une odeur de gazole qui finit toujours par me monter à la tête. Déchets par milliers, animaux en décomposition, fragments de cadavres humains s'échouant aux pieds de quelque entrepôt à l'état de ruine; à côté de la Chao Praya et de ses innombrables cours d'eau, la Seine avec ses fonds mystérieux fait figure de gentil fleuve sans histoire. La Chao Praya est capricieuse et on la sait aussi colérique, elle agace avec ses crues dantesques qui brandissent chaque fois la menace de l'inondation globale elle pue, elle nous répugne presque avec sa consistance de soupe épaisse malodorante mais en réalité on n'en attend pas moins d'elle et c'est bien comme ça qu'on l'aime, fière, impétueuse, intenable et flamboyante. Il n'est pas dit de sitôt qu'elle troquera ses coups de sang contre une âme de bonne sœur.

B2

Pour rejoindre le restaurant Krua Apsorn depuis Siam via justement un khlong, précisément celui le Saen Saeb depuis l'embarcadère de Tha Pratunam, l'idée est loin d'être saugrenue sauf lorsqu'on est dimanche et que la maison savoure son repos dominicale. Pour preuve le rideau baissé, la porte ouverte mais la lumière éteinte, des matelas fins comme étalés sur le carrelage blanc. Oui, c'est ouvert demain, on reviendra, c'est promis.

B3

Le canal c'est beau, surtout en zone périphérique ou l'on se sent un peu à l'écart du monde, presque à la campagne mais ça fait tout de même une trotte pour rejoindre à pied le Victory Monument derrière lequel s'abrite le restaurant. D'avoir tant marché après le trajet dans frêle embarcation creuse tout de même l'appétit. Une petite faim mais pas brutale, dans les tons pastels. Le décalage horaire dans ses œuvres. Au moment opportun, vite aviser une gargote fréquentable, montrer du doigt (ce qui n'est pas bien) ces raviolis fourrés luisant de graisse réclamés ''sans soupe'' qui scellent chaque fois mes retrouvailles avec Bangkok (moi qui étais déterminé à mettre un terme à ce petit rituel) et que je déguste d'habitude près de la station BTS Sala Daeng. Aviser un tabouret en plastique, poser ses coudes sur une petite table tremblotante, siffler d'une traite dans un gobelet de fer blanc au moyen d'une paille très courte l'eau glacée cernée de glaçons, se saisir des baguettes et se lancer dans l'arène.

B6

Le quartier de Banglamphu ne manque pas de charme, surtout après un repas qui ne pèse pas sur l'estomac et encore moins sur les jambes. C'est à proximité du Victory Monument, des ruelles comme sorties d'un autre temps, ou le passé remonte sans cesse à la surface.

B4

Un vieil homme obstiné, un jeune homme bien content d'avoir remis sur pied son tuk tuk qu'il me certifie 100% thaïlandais, une belle jeune fille qui loge en bordure du canal avec sa famille dans une veille maison en teck croulante, humide et sombre telle les maisons japonaises d'autrefois dont Tanizaki fit tant l'éloge dans son fameux essai ''Éloge de l'ombre''.

B5

Un concentré du monde. Le notre, en plus palpitant.

 

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13 décembre 2012 4 13 /12 /décembre /2012 17:35

-Quar-1-.JPG

Loin d'être découragé après le loupé mémorable d'Amber et de son hamburger patraque, Thomas a été bien inspiré ces jours-ci de me recommander Quartino, une énième planque pour amateurs de pizza à la coupe comme on en trouve au kilomètre à Rome.

-Quar-2-.JPG

Il a raison: à la différence notable de 40/60 ou Al Taglio, Quartino a des délicatesses de jeune fille avec le porte monnaie. Exemple: le menu Quartino qui fait bougrement l'affaire avec ses deux parts de pizza au choix, sa boisson et son dessert pour seulement 11 €. On appelle ça un bon plan même si hors menu l'addition peut s'avérer un poile salée (12 € pour mes pancetta et mozza di buffala).

Quar-3.JPG

Deuxième point sur lequel je suis amplement d'accord avec lui: le rapport garniture/pâte, équilibré au possible. Une pâte à la fois légère et croustillante avec juste ce qu'il faut d'épaisseur pour ne pas écraser le produit mais le prendre par la main et le servir plutôt que le marginaliser. Des garnitures de bonne facture qui ne font pas de la figuration mais abondantes et plutôt bien gaulées comme cette panceta délicieusement poivrée, cette mozza di buffala qui prend ses aises et affole mes papilles.

Quar-4.JPG

On se régale et c'est la faute à Gianni, pizzaïolo rapporté d'Italie où au passage il a arraché un prix dont la coupe encombrante et laide comme il se doit trône en bonne place à proximité de mini cuisine-labo d'où sortent chaudes et rutilantes ses créations qui ont déjà conquises le quartier.

Quar-5.JPG

Enfin, on tombe d'accord que si la déco manque d’originalité (dans le genre, Slize conserve une longueur d'avance sur tous ses concurrents), on aime bien ses tables hautes, idéales pour manger sur le pouce et l'ambiance bon enfant qui règne dans la minuscule salle. Bref, Quartino a tout pour faire des heureux.

 

Quartino

19 rue Rambuteau

75004 Paris

www.quartino.fr

 

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12 décembre 2012 3 12 /12 /décembre /2012 09:01

((Ter 1))

A croire qu'on ne connaît pas de meilleur endroit pour se payer une bonne tranche de lièvre à la royale que chez Terroir Parisien, déclinaison très inspirée du livre éponyme de Yannick Alléno, chef triple étoilé (le Meurice) et globe trotteur à la fois partout et surtout nulle part qui multiplie les restaurants aux quatre coins du monde comme d'autres les petits pains.

Plus qu'un gadget, moins qu'une toquade conceptuelle, l'idée d'ouvrir un restaurant à Paris mettant à l’honneur un savoir faire, des spécialités et un maximum de produits d'Île de France est pas loin d'être l'une des plus brillantes de ces dernières années, sinon l'une des moins pires. Comme quoi les totems du moment que sont ''local, terroir et authentique'', ont de beaux jours devant eux.

Oublions pour un moment la ratte du Touquet, les lentilles du Puy, le veau de Corrèze, le canard de Bresse, le melon de Cavaillon et pensons plutôt, chou de Pontoise, belle de Fontenay, matelote Bougival, brie, beurre et moutarde de Meaux, épinards Montfermeil, artichaut de Paris, asperge d'Argenteuil, cresson de Méréville, menthe poivrée de Milly-la-Forêt, safran du Gâtinais, merlan de Bercy et poularde de Houdan. La liste est longue, on y passerait la nuit.

Louons donc les efforts de Yannick Alléno et de son chef délégué Eric Castandet qui font le choix audacieux de mettre en avant et valoriser des produits de notre région qui n'ont pas toute la reconnaissance qu'ils méritent et fréquemment sous représentés dans les cuisines parisiennes.

Le qualificatif ''terroir'' n'implique pas nécessairement un décor rustique avec tomettes et poutres apparentes. L'antre de Yannick Alléno et de l'architecte Jean Michel Wilmotte est au contraire sobre et contemporaine, organisée autour d'un bar à manger en U coiffé d'une voûte inversée en bois blond autour duquel se déploie une salle large et confortable avec ses tables en zinc et ses chaises en bois clair, sa cuisine ouverte et sa grande verrière.

Ter 2

Maintenant qu'on est bien installé, on sirote comme du petit lait la carte nette et éloquente: planche de charcuterie et petits pâtés Gilles Vérot (11 €), potage Crécy au lard de Paris (9 €), museau à la vinaigrette (9 €) mais encore ce formidable pâté en croûte de col vert et foie gras de canard (12 €), un monument d'équilibre entre une farce canaille à la texture ni trop ferme ni trop molle, une gelée très parfumée et une croûte bien dorée.

Comme plats, la côte de veau Foyot et son ragoût de haricots d'Arpajon (32 €), le poulet sauté au vinaigre de Nanteuil les Meaux (16 €), la noix de Saint-Jacques à la nage au vin de Suresnes et surtout, ces jours-ci, le traditionnel lièvre à la royale automnal qui doit être l'un des plus abordable de Paris (35 €).

Ter 3-copie-1

Et pas le plus mauvais voir simplement l'un des meilleurs qu'on ait goûté jusque là (l'Epicuriste, au Bascou), avec sa sauce veloutée et brillante, un soupçon chocolatée, dégageant des arômes à la fois musclés et caressant, qu'arrose un gibier qui fond en bouche

Fromages de la région, poire au ''miel béton'', entendez du miel produit par des abeilles parisiennes, entre autres desserts, Terroir Parisien fourmille également de bons plans, comme d'être ouvert chaque jour de la semaine (brunch le dimanche) et de proposer un plat du jour à 15 € ainsi qu'une petite restauration bien aimable avec le porte monnaie dont la signature déjà emblématique est le Veau chaud (9 €), soit un hot dog version parigot bricolé d'une saucisse à la tête de veau arrosée d'une sauce gribiche, le tout amoureusement disposé dans une baguette croustillante. Qui dit mieux?

 

Terroir Parisien

20 rue Saint Victor

75005 Paris

01 44 31 54 54

www.yannick-alleno.com

 

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9 décembre 2012 7 09 /12 /décembre /2012 21:51

(Pizza 1)

Méfions-nous des gens qui nous assomment à longueur de temps avec leur ''meilleure de pizza de Paris'', vice auquel il se peut que j'ai un jour succombé. On n'est jamais assez prudent avec l'enthousiasme de certains. Une chose est sûre: dans la catégorie pizza au feu de bois à la pâte épaisse et moelleuse (sachant que la finesse et le croustillant n'ont jamais été érigé en règle absolue, la pizza aimant plus que tout se montrer versatile et désinvolte, imprévisible et vagabonde), celle de Da Pietro figure en bonne place sur le podium.

Pizza 2

Des années, quasiment un siècle que je fréquente cette pizzeria archi bondée placée sous la protection du Vésuve reproduit en couleurs éclatantes sur toute la largeur des murs. Un peu qu'on s'y croirait. Les plats comme les antipasti ne m'ont jamais déçu, pareil pour les pizza aux courbes imprévisibles et bien en chair dont ma préférence va à la Golf (14 € tout de même) dont je troque l'épaule pour la merguez (on ne se refait pas) et dont l’œuf se présente ''saignant'' comme dirait un ami, ce qui à Paris tient de l’exploit. Incontournable.

 

Da Pietro

12 rue Mabillon

75006 Paris

01 43 54 62 34

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6 décembre 2012 4 06 /12 /décembre /2012 17:21

Kai 1

Du plus lointain qu'on se souvienne on a connu Yoshikazu Kitada chez Tora à Tokyo, plus récemment chez Yen rue Saint Benoit dont on retrouve dans son nouvel espace le même goût pour l'épure (murs aux tons crème dépouillés, table d'hôte en bois en blond massif placée, bambou tressé et orchidées pour seules touches de couleur) et le même raffinement qui imprègne aussi bien le menu bento que des plats ultra classiques et populaires comme le tonkatsu.

(Kai 2)

Le bento du jour, très apprécié des habitués et culminant tout de même à 42 €, se compose d'un léger et joli coffret en bois clair décliné en six compartiments qui ne brillent certes pas par leur originalité mais dont on apprécie le soin apporté au produit, la justesse d’exécution, le plaisir serein en bouche. Pas de quoi soulever des montagnes ni faire chavirer les sens du gourmet. Le charme est ailleurs.

(Kai 3)

Par éxemple dans la juxtaposition d'un radis blanc mijoté et d une chair de dorade grillée prise dans bouillon de bonite, d'algue et de sauce soja, un rien de ciboulette et une tombée de feuilles de shiso. Dans la fraicheur déconcertante d'un sashimi de dorade, liche et saumon, mais encore dans la percussion déconcertante d'un filet de magret de canard roulé dans de la pâte miso, des tempura criantes de perfection.

(Kai 4)

Le menu bento inclut au choix une glace Pierre Hermé (une pâtisserie contre 3 euros supplémentaires) ou une portion de nouilles fines inaniwa servies chaudes ou froides qu'on a découverte chez Yen et dont on ne se lasse pas.

 

Kai

18 rue du Louvre

75001 Paris

01 40 15 01 99

 

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2 décembre 2012 7 02 /12 /décembre /2012 11:31

Song-1.JPG

Ras le bol (c'est le cas de le dire) de la sempiternelle Phô? Pourquoi ne pas succomber à sa variante injustement méconnue sous nos latitudes et sous représentée à Paris ? La soupe de Tourane appelée aussi Mi Quang mérite amplement qu'on lui donne sa chance.

Song-2.JPG

Pourquoi pas chez Song Huong, unique ambassadeur à ma connaissance de cette spécialité du centre du pays qui se caractérise par son bouillon de couleur rouge orangée, des nouilles de pâte de riz jaunes (plus gouteuses que les blanches), des galettes de riz croustillantes et du radis blanc auxquels viennent s'ajouter crevettes, épaule de porc, cacahuètes concassées, germes de soja, oignons, menthe et piment en poudre. Au Vietnam, ou la notion de plaisir est élastique à souhait, on ne manquera pas d'ajouter de la saucisse vietnamienne, du crabe ou des œufs de caille.

Bruyante et moyennement confortable mais immergée dans le jus de la vie, Song Huong, qui a pour voisin immédiat la très surestimée Phô 14, est l'adresse incontournable pour découvrir ce plat copieux et ravigorant (8,50 € ) promt à redresser le mercure de nos soirées d'hiver longues et glaciales.

 

Song Huong

129 av de Choisy

75013 Paris

01 45 85 01 76

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30 novembre 2012 5 30 /11 /novembre /2012 10:41

Mars-1.JPG

On a déjà dit dans ces colonnes tout le bien qu'on pensait de la Laiterie Sainte Clotilde. On en dira tout autant de ce bistrot associé à la Laiterie entre les murs blanc et gris, les banquettes en cuir rouge et le carrelage multicolore desquels on retrouve cette même volonté de donner du plaisir sans truander le porte monnaie, cette même exigence du produit, de préférence de saison, du marché, ainsi que la petite touche originale qui inscrit durablement un plat dans notre subconscient.

Gina, la chef originaire de Californie doit être une fille formidable. On ne la connaît pas mais le contraire nous surprendrait. Déjà parce que l'ardoise signale l'entrée, le plat et le dessert à seulement 23 € (19 € pour les moins gourmands), ensuite parce que si les plats seuls affichent 16 €, le cheese burger s'offre le luxe farceur d'être précédé d'un -1 € (!), et surtout parce que sa cuisine pleine de sincérité, de justesse et un brin nomade met chaque fois le doigt là où ça fait du bien.

Mars-2.JPG

A l'image de cette soupe d'épinards et lentilles relevée au clou de girofle et au piment ancho connu également sous l'appellation poblano (un piment mexicain relativement, 1000 à 1500 sur l'échelle de Scoville, voyez le genre) aux heureuses notes orientales (cresson, mirepoix). Un voyage savoureux qui en cache un autre.

Mars-3.JPG

Re-miam pour le risotto crémeux de pintade à l'orange et aux noix. A l'orange vous avez dit? Mais certainement et ne comptez pas sur Gina pour chercher l'effet de manche, se fendre d'une petite coquetterie sans queue ni tête. Ici, l'orange dosée à la perfection est un vrai levier qui charpente le plat qui y gagne en fraîcheur, lui donne son rythme, lui confère un réel équilibre. Une vraie réussite.

Mars-4.JPG

Tout comme la tarte au caramel et aux noix, juste bluffante avec sa pâte très fine, son caramel jamais pesant, limite aérien et ses noix en quantité suffisante pour ne pas plomber l'ensemble. On appelle ça un miracle.

 

Café de Mars

11 rue Augereau

75007 Paris

01 45 50 10 90

www.cafedemars.com

 

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23 novembre 2012 5 23 /11 /novembre /2012 10:21

-Brigante-1-.JPG

Exit la pâte à la ramasse, la merguez en caoutchouc, le salami en plastique et la mozza en carton pâte et vive Salvatore, ce calabrais auto proclamé brigand qui du haut de son double mètre commet à chaque service un joli hold up à quelques foulées du versant nord de la butte Montmartre. Brigand mais pas que: un brin magicien, également, à voir comme il sort de son chapeau claque des produits venus d'une autre planète comme cette ricotta de buflone qui enchante ma San Nicola (mozza impec', bresaola rugissant, roquette tonique et scaglie di grana - pétales de parmesan - en second couteaux, poivre, huile d'olive et une pointe de vinaigre doux, 16 €), mais aussi la cime di rapa (ingrédient star de l'incontournable Ronzatti (scamorza fumée, saucisse napolitaine...), la roquette marinée ou la guanciale, cette irrésistible viande de cochon aux épices prélevée sur les joues ou les bajoues de la bête.

Brigante-2.JPG

Pâte fine (farine italienne Divella), pizza de dimension maousse, bien croustillante et légèrement carbo comme on l'aime aux extrémités, ingrédients généreux pour une explosion de saveurs en bouche qui nous laisse baba. Une prouesse quand on avise que le four fonctionne autant au feu de bois qu'une centrale thermique au jus de navet. Et avec ça, fiché au beau milieu de la micro salle d'une dizaine de couverts (soit une cuisine on ne peut plus ouverte !) qui laisse tout le loisir d'apprécier le jeu de mains lorsqu'il travaille si bien la pâte et lui fait tant tourner la tête (on admirera au passage sa dextérité) qu'on entendrait presque celle-ci rugir de plaisir.

 

Il Brigante

17 rue du Ruisseau

75018 Paris

01 44 92 72 15

 

 

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