Avec un nom pareil, rien de surprenant à ce que restaurant planqué dans les méandres de la vieille ville eut l'idée enthousiasmante et qui fait sens d'associer la gastronomie autrichienne à celle méditerranéenne. Au terme fourre tout et un peu trop facile de fusion – un raccourci laissant trop souvent présager de jolies catastrophes – on préférera celui de collaboration qui correspond plus à la démarche appliquée et raisonnée de l'équipe.
Comme une signature, un rappel de ce légume du soleil qui est l'un des produits incontournables de la cuisine méditerranéenne, on est accueilli par un petit panier tout en longueur contenant des chips d'aubergines mais également de pain au cumin et au paprika – histoire de sceller définitivement l'entente entre les deux cuisines.
On ne déboursera guère que 21,50 € pour s'offrir le menu du jour qui s'ouvre invariablement sur une mini portion de quiche, une salade verte et un caviar d'aubergine.
L'entrée est autrement plus remarquable puisque mon choix s'est porté sur une soupe glacée de concombre traversée d'un filet d'huile d'olive, de lamelles de pomme de terre frites, parsemée de raifort et coiffée de brins d'aneth. Suave et rafraîchissant, c'est une caresse prolongée qui s'étire de la bouche à l'estomac.
Plus méditerranéen, le risotto crémeux et al dente surmonté d'un
filet de truite saisi à la poêle fait forte impression notamment du fait du croustillant de la peau du poisson et de sa cuisson parfaite, l'ensemble se combinant à merveille.
Le dessert consiste en des quenelles de semoule plutôt fades, baignant dans un jus de fraise coupé à du vin blanc. Délicat mais pas de quoi être parcouru de grands frissons.
S'achevant avec un trio de bouchées sucrées, ce menu à 21,50 € est
indiscutablement à ranger aux côtés des coups de cœur.
Aubergine
Gonzagagasse, 14
Dans le quartier de l'Innere Stadt