750 grammes
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26 juillet 2012 4 26 /07 /juillet /2012 16:00

Mer 1

Certain jour se retrouve placé presque malgré lui sous le signe du bleu dont les heures déclinent toute une gamme vive, profonde ou argentée. Le bleu du fleuve et du ciel confondus, par exemple, depuis une terrasse bordant la station Cais de Sodré dont il n'est que franchir l'avenue pour se trouver nez à nez avec un grand marché couvert.

(Mer 2)

S'il y avait bien un ventre de Lisbonne comme il y avait le ventre de Paris, c'était celui ci, le Mercado da Ribeira, une halle de 10 000 mètre carrés inaugurée en 1882, réservée exclusivement aux grossistes jusqu'à il y a une petite dizaine d'années.

Mer 3

Vacances oblige ou effet de à la crise, seule une poignée de maraîchers, de bouchers et de poissonniers semblent assurer la maintenance. Si les étals à fruits et légumes sont sont plutôt garnis, question viandes et poissons c'est un peu mince. Aussi, le gourmet bien avisé préférera se rendre dans le centre s'il souhaite dénicher par exemple quelques tranches de Presunto de Barrancos, le fameux porc noir d'appellation d'origine protégée élevé en plein air et engraissé aux glands, ou encore du queijo da serra, un fromage au lait de chèvres élevées sur les pentes de la serra da Estrêla, mais aussi du Serpa demi sec, conservé celui-ci dans l'huile d'olive.

Mer 4

Du bleu, le restaurant de poissons Sea Me n'en manque pas. Autoproclamé «poissonnerie moderne», sa salle s'étire en longueur dans une couleur chatoyante d'écailles. Bar à sushi, poissons et fruits de mer à choisir soi même à l'étal pour être préparés selon son envie, poissonnerie attenante, l'adresse est globale.

Mer 6

Mer 7

Si le carpaccio de thon est gâché par la vinaigrette et le parmesan râpé trop jeune et omniprésent, le risotto crémeux aux crevettes et tomates séchées laisse un bon souvenir quoique je me demande pourquoi diable j'ai été m'engouffrer dans cette brèche plutôt que d'opter pour un poisson grillé, un regret de plus qu'une une ballade le long de l'embarcadère m'offre tout le loisir de dissoudre.

Mer 8

 

Mercado da Ribeira

Rua Nova de Carvalho (face à la station Cais de Sodré)

Chiado

 

Sea Me

Rua do Loreto, 21

Chiado

www.peixariamoderna.com

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25 juillet 2012 3 25 /07 /juillet /2012 16:00

Bra 1

Pour y prendre son petit déjeuner, ce n'est pas très original, c'est même plutôt convenu mais A Brasileira est un des cafés de Lisbonne auquel je reste attaché et où il fait bon venir déguster une pâtisserie, toujours à l'intérieur plutôt qu'en terrasse pour ne jamais me lasser de ses miroirs et de ses boiseries.

Bra-2-copie-1.JPG

C'est en me rendant dans ce café qui avec le Martinho da Arcada était l'un des favoris de Pessoa, laissant derrière moi la Praça da Figueira et commençant de grimper la colline du Chiado, que je réalise une nouvelle fois toute la beauté des trottoirs de Lisbonne composés de petits cailloux blanc en calcaire ou noir (basalte) qui réfléchissent merveilleusement la lumière. Ils prolongent en quelque sorte les azulejos, ces carreaux de faïence qui ornent les façades des bâtiments portugais de leurs mosaïques aux motifs de basalte noir, frises et autres arabesques en pierre bleu sur fond blanc.

Bra 3

Rua dos Bocalhoeiros (rue des Morutiers), l'esthétique également n'est pas en reste. Elle y tient même une place de choix puisqu'à l'occasion des 80 ans de la fameuse Conservaria de Lisboa, un certain cabinet de design (Boq) a pris soin de revisiter l'identité visuelle des trois marques que détient la boutique (Tricana, Prata do Mar et Minor).

Bra-4.JPG

Aussi, a-t-on eu la bonne idée de donner aux jeunes designers libre accès aux archives dans lesquelles ils sont allés puiser leur inspiration. Le résultat s'avère délicieusement rétro et coloré, voir tendance.

(Bra 5)

Soit de délicieuses conserves de produits de la mer (thon, sardine, morue, pilchard, poulpe, nature, à l'huile d'olive, au citron ou bien à toutes les sauces) dont les petites boites en fer blanc emballées à la main par une dame sans âge sont également un régal pour les yeux.

Bra 7

Poisson toujours, après le saumon braisé du midi, c'est cette fois la morue qui s'invite à ma table au dîner, sous forme de gratin de morue (bacalhau espiritual), spécialité honnête d' O Barrigas, une petite adresse intime et cosy en plein Bairro Alto, une des sept collines de Lisbonne que j’apercevais en fin de journée depuis le Miradouro de Graça, un poil au dessus d'Alfama.

Bra 6 

 

A Brasileira

Rua Garrrett, 120-122

Chiado

 

Conservaria de Lisboa

Rua dos Bocalhoeiros, 34

Baixa

 

O Barrigas

Travessa da Queimada, 31

Bairro Alto

 

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24 juillet 2012 2 24 /07 /juillet /2012 16:05

Casa 0

Mes séjours lisboètes ne commencent pas autrement. Un petit verre de ginja (liqueur de cerises griottes) avalé sans somation en plein cœur du Largo de Sao Domingos au minuscule et très populaire A Ginjinha. Avec la cerise au goût aigre c'est encore mieux.

Casa 2

Pour les noyaux, à éjecter discrètement du bout des doigts d'une pichenette intelligente ou à cracher dans le bleu du ciel, on s’arrangera. C'est donc comme cela que ça se passe. On se présente au comptoir de cette minuscule buvette qui est aussi la plus ancienne (elle remonte aux années 1840), on glisse sur le bar une petite pièce de 1 € (1,35 € avec deux cerises) et on file avec son petit verre en plastique qu'on va siroter sur le trottoir, voir un peu plus loin ou dès la tombée du jour le spectacle est permanent, partagé entre et les africaines chargées de cabas, les putainscap verdiennes, les musiciens brésiliens, mozambicains et les petits trafics en tous genre.

Casa 3

En somme, cette ginjinha constitue le poste d'observation idéal du bas-fond existentiel du petit peuple de la capitale et l'une des plus authentiques portes d'entrée de la ville aux sept collines. «La vie, il faut bien que ça se passe quelque part», nous rappelait non pas Pessoa mais Maurice Raphaël.

Casa 1

Plus tard, dans le vif de la nuit lorsque les bonnes adresses sont prises d’assaut et que les petits restaurants de quartiers refoulent du monde, il est encore temps de se rabattre sur l'une de mes imparables planques aux allures de cantine. Ici, ébullition permanente et spectacle garanti.

Casa 4

Ça crie fort, ça rit aux éclats, c'est souvent bondé (d'où le réflexe d'aviser les tabourets au comptoir qui se libèrent pour se jeter immédiatement dessus) et on s'y sustente de viandes, de poissons grillés et de fruits de mer très corrects et pas cher avec ça.

Casa 6

Comme ces âmeijoas à bulhao pato, autant dire des palourdes assaisonnées avec de l'huile, (beaucoup) d'ail (ultra fondant), de la coriandre, du sel, du poivre et un filet de citron. Si ça ne me rappelle pas certains séjours sud-est asiatiques...

Casa 7

Histoire de solliciter encore plus la fibre nostalgique, les sardines grillées arrivent en second rideau, bien grasses, avec du gros sel sur le paletot, comme une réminiscence d'Asilah, au Maroc, au dessus du port, il y a on dirait une éternité... Ce n'est une surprise pour personne que les voyages se nourrissent les uns les autres.

Casa 8

 

A Ginjinha

Largo de Sao Domingos, 8

Baixa

 

Casa da India

53 rua do Loreto

Chiado

 

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8 décembre 2008 1 08 /12 /décembre /2008 10:06



Antonio est brésilien. Antonio a quitté Sao Paulo il y a trois ans pour s'installer avec femme et enfant à Porto ou il a remplacé au pied levé un Sushiya (maître sushi) originaire de Kyoto et débauché par le restaurant japonais le plus en vu de Lisbonne.
Antonio n'a jamais mis les pieds au Japon mais à le voir oeuvrer derrière son comptoir, c'est tout comme. Du choix du poisson à sa découpe en passant par le modelage; de la cuisson du riz à la pâte de wasabi qu'il prépare lui même après avoir commencé par en râper patiemment la racine, rien ne lui échappe. Soucieux de l'hygiène et de la propreté de son champ de travail - qui est aussi un lieu de réfléxion - comme du moindre détail visible ou non dans l'assiette du client, Antonio n'est pas homme à prendre son métier ou plutôt ses responsabilités à la légère. A l'égal du Bushido, cette éthique samourai qui transfigure les gestes et les mouvements aussi réglés par exemple que la cérémonie du thé, Antonio s'applique à travailler ses produits avec une sincérité, un investissement qui recoupent le sentiment d'honneur militaire. Aussi n'est on pas pas surpris lorsqu'Antonio nous confesse que l'Hagakure, ce traité d'éthique samourai du 18è siècle est depuis de longues années son livre de chevet.
Depuis son arrivée à Porto, la réputation du restaurant n'a cessé de grimper au point de devenir incontournable. Certaines maisons de Lisbonne, Madrid et même Paris lui font les yeux doux. C'est qu'Antonio possède ce don d'amplifier sinon de magnifier la concision quasi minimaliste du sushi ou bien du sahimi au moyens de contours et détours subtils, toujours subtils dont il ne dévoile pas le secret. "Bien plus qu'une simple éxpression de ma personnalité, moin souhait est de donner accès à celui ou celle qui déguste une de mes créations à un sentiment proche d'une certaine forme de béatitude. J'ignore si j'y suis jamais parvenu mais je poursuis inlassablement dans cette voie, la seule qui me donne satisfaction et qui est également mon moteur, ma raison d'être."





Itamae
Rua Miguel Bombarda, 216
Porto
Tel: 222 011 926

 



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