5 septembre 2011
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C'est aussi simple que de traverser le pont, Charles longer un petit jardin, laisser derrière soi le musée Kampa et grimper
une volée de marches pour se laisser tomber dans un fauteuil moelleux et autour d'un thé plonger dans les textes inédits de Thomas Bernhard.
Une sensation de bien être douce et profonde nous enveloppe et nos cinq sens de connaître une paix indicible. N'y plane ni
menace ni châtiment. C'est quelque chose de bien plus fort que le repos qu'on éprouve au fond de son fauteuil. Libre dans une vaste étendue, on respire à pleins poumons. C'est la douceur
même.
Captivé par les rayonnages de livres, la chaleur du lieu et les figures qui l'habitent, on ne s'abstient pas de prolonger
ce plaisir indicible. Et la journée touche déjà à sa fin qu'on pense qu'elle vient seulement de commencer.
Bella Vida Café
Malostranské nabrezi 3
Quartier de Mala Strana
www.bella-vida-cafe.cz
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Prague
2 septembre 2011
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On imagine les pierre tombales du vieux cimetière juif un matin d'hiver, recouvertes de neige, poursuivant leur danse molle
dans l'air sec et glacé. Ce jour là ce n'étaient que les derniers jours d'été, et le lierre, la mauvaise herbe léchaient les pieds des pierres, s'engouffraient dans la moindre brèche. La neige
attendrait.
On suit le petit chemin pavé qui s'enroule autour du cimetière, on jurerait en avoir fait le tour quand une nouvelle partie
se dessine sous nos yeux grouillant de stèles de plus en plus serrées, en piteux état, qui jouent du coude, penchent dangereusement, asphyxiées presque et qu'on dirait chacune sur le point de
s’effondrer Plusieurs raisons expliquent ces inclinaisons spectaculaires, comme la superposition des couches (jusqu'à 12), la fragilité du terrain et ses infiltrations.
Ayant définitivement renoncé à m'aventurer plus en avant dans les subtilités de la gastronomie tchèque, j'avise non loin de
là le Mistral Café qui semble plutôt engageant et propose une poignée de plats internationaux comme les spaghetti à l'ail qui s'annoncent déjà comme une grande bouffée d'air frais.
Si elles manquent de piquant (une pointe de piment frais aurait été la bienvenue), les pâtes sont correctes et se laissent
manger sans trop d'effort. Ce n'est pas encore ça mais on reste néanmoins à des années lumières de la cuisine tchèque goûtée une seconde fois par acquis de conscience et surtout de ce curry thaï
très approximatif proposé par Lemon Leaf qui jouit mystérieusement d'excellentes critiques.
Mistral Café
Valentinska 11/56
Quartier de Josevov
www.mistralcafe.cz
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Prague
1 septembre 2011
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20:01
Je pénétrais dans le Café Savoy comme dans un lieu familier. De Trieste à Vienne en passant par Ljubljana, Cracovie ou
Budapest, je ne manque jamais de faire escale dans une de ces brasseries au charme et à l'ambiance très mitteleuropa. J'y ai de tous temps croisé des fantômes sinon des vivants, comme Claudio
Magris au San Marco à Trieste, mon favori d'entre tous – l'ai-je assez répété.
Avec son intérieur néo renaissance, le Savoy me fit bonne impression, quoique je ne sentis ni l'aile du temps me caresser
l'épaule, ni un début d'inspiration, ni des présences désincarnées faire corps autour de moi (celles de Kafaka et Max Brod, par exemple ?) – qui sont le signe que le lieu me parle, qu'il
m'emporte. Seuls peut-être les lustres, les plafonds décorés et la lumière naturelle que filtraient les larges baies vitrées me rendirent ce café un brin intéressant.
N'étaient que le contenu des assiettes dont chacune me semblait détestable, fussent-elles d'inclinaison traditionnelle ou
internationale, j'aurais pris mes jambes à mon cou, au lieu de quoi je me coulais agréablement dans une banquette et passais commande d'un équivalent tchèque du struddle aux pommes,
ce qui était précisément la chose à ne pas faire et que j'allais bientôt regretter – à moitié, avouons-le – la garniture s'avérant plutôt réussie quand la pâte, trop épaisse à mon goût, sèche et
dont la texture rappelait l'ignoble carlsbad dumpling d'hier soir, accompagnant la non moins indigeste spécialité de Moravie dont je me serai volontiers passé de connaître les
nuances.
Qu'importe, malgré cette déconvenue et bien qu'à moitié rassasié, je sentais le lieu qui entrait en moi, petit à petit,
comme s'il n'avait jamais dû en être autrement. Les murs sont à l'écoute, pensais-je, avalant la dernière bouchée de struddle.
Café Savoy
Vitezna 5
Quartier de Mala Strana
www.ambi.cz
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Prague