750 grammes
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30 novembre 2011 3 30 /11 /novembre /2011 11:50

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J'aime bien ça, courir en tous sens le Malecon dont ses flâneurs, disons les acteurs, varient selon le moment de la journée et surtout de la nuit. Musicien à la manque reprenant à la guitare pour la centième fois de la journée l'inévitable «Hasta Siempre Comandante» enchaîné dans la foulée avec le non moins incontournable tube du Buena Vista Social Club; couple d'étudiants suçant un cône glacé, elle à la fraise, lui au chocolat; pêcheur à la mouche; jolie flique au pantalon bleu foncé moulant; fringant jamaïcain vêtu de blanc, venu en voisin passer le week-end à La Havane; cavaleuse en attente du client, cette avenue longue de 8 km incessamment battue par les vagues dont les embruns et les typhons successifs mangent inlassablement les façades des bâtiments est un véritable théâtre en plein air ou coule la vie, se jouent des destins et s'ébauchent des rêves.

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C'est au cours d'une de ces promenades, juste après m'être arrêté sur le Malecon pour regarder des enfants se baigner au bord de la digue, que je tombais nez à nez avec le Castropol Taberna, vieil immeuble remis sur pieds à grands frais qui ravit le voyageur avec sa cuisine à la fois cubaine et internationale (homard façon carpaccio impeccable, poisson grillé du même tonneau).

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Plus tard, je poursuis mes incursions dans le quartier de Centro Habana, disons-le tout de suite, mon favori, ou certains habitants en rez de chaussée s'ils ne proposent pas à travers l'ouverture de leur fenêtre les habituels cafés, pâtisseries, jus ou petites réparations, font de bonnes affaires en vendant des objets employés dans les cérémonies de santéria, cette religion d'origine africaine, équivalente au vaudou haïtien, apportée par les esclaves noirs nigérians au début du 16ème siècle pratiquée par une bonne moitié de la population cubaine.

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La mer n'est jamais loin.

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29 novembre 2011 2 29 /11 /novembre /2011 15:55

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La plage d'Ancon est située à seulement 12 km de Trinidad, autant dire la porte à côté. Idéal pour méditer sur l'une des constances de l'île crocodile, à savoir sa cuisine abominable.

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La preuve une nouvelle fois hier soir au paladar Sol y Son pourtant loué comme l'une des meilleurs tables de la ville.

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Les crevettes rachitiques forcément congelées de la taille d'un ongle me laissant plutôt songeur tout comme le poisson dépiauté et mélangé à quelques légumes, je tente ma chance avec l'émincé de porc supposé cuisiné dans une sauce tomate au vin blanc maison (en réalité une simple boite de conserve et pas trace d'alcool), accompagné d'une portion de riz blanc même pas bon.

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En réalité, exceptée la décoration (intérieur bourgeois début du 20ème siècle, petite cour avec fontaine, inévitable accompagnement musical) tout le reste est à jeter.

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Aussi, la plage de sable fin offre-t-elle un temps l'occasion de rompre avec cette succession de désastres culinaires et de se rassasier plutôt de pizza au fromage (le plan de secours numéro 1 à Cuba), de jus de noix de coco et d'ananas, soit probablement le meilleur repas avalé depuis le paladar La Guarida à La Havane.

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28 novembre 2011 1 28 /11 /novembre /2011 13:58

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«Bienvenue dans notre musée en plein air !», claironne un vieillard dont la dentition consiste en une ultime relique qui manque à tout moment de se faire la malle. Avec ses rues pavées, ses façades colorées, ses maisons plus que centenaires qui tiennent à la fois du palais et de l'hacienda défraîchie, le sage dit vrai. Ici, le musée est vraiment à l’extérieur, dans ces placettes verdoyantes, ces églises gavées de soleil, le regard des gens et jusqu'à l'air qu'on respire.

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Ce musée possède même deux extensions que sont la paradisiaque plage d'Ancon et la Sierra del Escambray, toute proche, dont on aperçoit les taches vertes dès qu'on grimpe dans les hauteurs de la petite ville, par exemple jusqu'à la délicieuse et rafraîchissante Plaza Mayor. Justement, c'est ici que se tient le restaurant Sol Ananda installé dans une maison bourgeoise bi centenaire dont les meubles ont en grande partie été conservés, la chambre à coucher avec son grand lit disposant même de deux tables pour le dîner, à la fois original et romantique.

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En fin d'après midi on ne sera pas accueilli avec des jets de pierre si l'on se fend d'une petite visite dans les coulisses du restaurant ou deux femmes prennent tout leur temps (qu'elles semblent avoir mis entre parenthèse, comme suspendu au bout de leurs doigts) pour trier le riz et émonder les gousses d'ail.

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Si le moment passé avec ces deux femmes est charmant, il n'en va pas de même pour le dîner sans surprise, vaguement passable – langouste grillée charcutée, dépecée, coriace et mélangée à une poêlée de légumes baignant dans l'huile (pour ce que j'imaginais comme une belle langouste entière grillée nature).

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Décevant mais pas surprenant.

 

 

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27 novembre 2011 7 27 /11 /novembre /2011 12:38

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On est à moins de 200 km de La Havane, à l'ouest toute, en plein cœur de la vallée de Vinales, dans la petite ville du même nom qui semble avoir épousé le rythme du temps qui passe ici très lentement, presque indéfiniment.

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Vinales est célèbre pour deux choses: ses plantations de tabac chacune flanquée de ses guajiros (paysans) et de son hangar de séchage (la terre étant ici extrêmement fertile, on y produit le meilleur tabac qui soit), mais aussi pour sa vallée fourmillant de mogotes, ces impressionnants monolithes qui sont comme une multitude de pain de sucre disséminés dans la vallée.

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Autant dire que les ballades dans ce «jardin de Cuba» fort de ses deux réserves de biosphère ne manquent pas.

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A pied, à bicyclette, à dos de cheval, les occasions d'emprunter de petits chemins de terre ocre et de bifurquer pour aller à la rencontre de producteurs de café, de bananes, d'ananas, d'orange voir de miel sont légion (gloire soit rendue à l'Ochun, le mémorable cocktail local à base de rhum, de miel et de jus d'orange) et ce serait bien le diable si une fois parvenu en haut d'une petite formation rocheuse on ne soit pas surpris à hurler sa joie de se tenir face à un tel panorama.

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Une curiosité et pas des moindres que les guides ne mentionnent pas, c'est assurément la cuisine de Maura, épouse d'Erwin, lesquels louent deux chambres dans ce qui doit être l'une des casas particulares les plus gourmandes de Vinales.

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Une fois vos bagages posés et pour peu que vous ayez répondu par l'affirmative à sa proposition de vous cuisiner pour vous ce soir, tombera dans la foulée l'inévitable question: porc, poulet, poisson ou langouste (touchante entorse au règlement qui veut que ce produit soit strictement réservé aux restaurants d'état), après quoi elle se fera un plaisir de lancer ses batteries de cuisine dans une folle équipée pour à l'arrivée vous mitonner un repas dont vous vous souviendrez longtemps.

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26 novembre 2011 6 26 /11 /novembre /2011 11:45

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A Cuba, on raffole des pizzas, le plus souvent réduites au couple tomate/fromage, rarissimes étant les échoppes offrant une palette plus large, ce qui évacue d'office la question souvent cornélienne du choix.

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A La Havane, les fours sont électriques alors qu'en province ils tournent au charbon de bois, alimentant un fut couché. Dans les deux cas, les pizzas sont préparées à l'avance et reposent dans un petit moule huilé qui date au moins du temps de la révolution castriste.

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La pizza ne coûte quasiment rien puisque relevant directement de l'état, ce qui n'est pas une raison pour avoir les yeux plus gros que le ventre et en commander plus que de raison qu'un préposé à la galette s'empresse de jeter dans la gueule du four dans un geste qui rappelle celui du lanceur de frisbee. Pratique, ces échoppes ouvrent tard et les pizza s'emportent - là encore le client a guère le choix – qu'il va déguster en marchant ou bien sur un banc en prenant bien garde de ne pas se brûler les doigts (ce qui ne rate jamais), deux fines feuilles de papier rapidement imbibées d'huile séparant les doigts de la pâte brûlante.

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A l'occasion, on verse sur votre tomate/fromage une sauce tomate supposée piquante mais généralement diluée jusqu'à la corde. Qu'importe, c'est si rare que ça ne se refuse pas. Pour un peu, c'est jour de fête. Et sinon, elles sont comment ces pizza? Certainement bien meilleures que la plupart de celles qu'on trouve par chez nous dans les snacks.

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J'aime la pâte épaisse, bien grillée, voir noircie en dessous, le fromage aussi fondant qu'une raclette. Sincèrement, un régal. Un plan B à Cuba qui peut vous changer la vie après plusieurs jours au régime riz/haricots/poulet.

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25 novembre 2011 5 25 /11 /novembre /2011 09:28

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Dans les paladares (paladar signifie palais), ces petits restaurants privés de douze couverts maximum ou les familles moyennant une taxe mensuelle d'une centaine de pesos convertibles sont autorisées à pousser les meubles pour rassasier leur clientèle, les plats sont toujours plus ou moins les même, crevettes, bœuf ou langouste n'étant pas tolérés - l'état en ayant le monopole - ce qui réduit considérablement les possibilités de varier les plaisirs.

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Aussi, pas de quoi s'étonner si les menus se fatiguent d'eux-mêmes entre ajiaco - le plat national, un pot au feu composés de légumes, de tubercules et de viande -, congri avec poulet, congri avec porc..., plantanos, salade, bref, la ritournelle habituelle.

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Aussi, très vite lassé de ce régime, accueille-t-on avec grand plaisir et soulagement l'idée de déjeuner au Paladar La Guardia qui est en réalité moins un paladar qu'un restaurant à part entière, figure de proue de la nueva cocina cubana qui entend fusionner gentiment cuisine créole et occidentale, l'idée ayant germée aux États-Unis dans les casseroles endiablées de chefs américano-cubains.

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Pour ajouter à la réputation du lieu, on ajoutera que c'est dans cet immeuble ravagé - sorte de palais décadent – mais ô combien magnifique et digne, qu'à été tourné en partie le film cubain culte Fresa y Chocolate, nominé aux Oscars soit dit en passant.

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Situé aux troisième étage du bâtiment, accessible par un vieil escalier en marbre chevrotant, ce paladar au luxe décomplexé (nappe blanche, argenterie) doit certainement devenir mémorable dès la nuit tombée, ce qui explique que ce midi on le trouve quasi désert. Pas de quoi bouder son plaisir pour autant, bien au contraire. Une salle entière pour déguster son demi poulet à la sauce miel citron (un vrai miracle doux amer), accompagné de riz blanc et de légumes pôellés n'est pas ce qu'on appelle une punition, loin s'en faut.

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Paladar La Guarida

Concordia, n°418, entre Gervasio et Escobar

Havana Central

Tel: 866-9047

 

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24 novembre 2011 4 24 /11 /novembre /2011 09:58

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Un exemple typique de la comida criolla (cuisine créole) et pas des plus glorieux, soit une portion de congri (riz et haricots noirs), de la salade, éventuellement une tranche de patate douce et un bout de viande rarement éloquent (ici, du poulet) généralement accompagné de plantanos (des bananes plantain frites).

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C'est dans la rue piétonne Obispo, derrière le Grand Théâtre qui programme ces jours-ci du ballet, discipline dans laquelle Cuba excelle. Aussi n'est-on pas mécontent de voir passer des jeunes femmes graciles qui sont autant de fleurs que de frêles oiseaux, s'en allant quérir quelque bocadillo (sandwich) au filet de porc rôti, incontournable dans la capitale ou bien une part de flan à la citrouille.

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Aucune d'entre elle ne semble décidée à se laisser tenter par mon plat qui s'emporte également (mais sans doute le savent-elles) dans des cajitas, des petites boites en carton. Des appétits d'oiseau, vraiment.

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