750 grammes
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3 novembre 2012 6 03 /11 /novembre /2012 08:55

D1

Ça commence le matin, quand l'air est encore frais. On sèche un dernier verre de thé à la sauge et on décolle du piton rocheux sur lequel se tient en équilibre le village de Dana pour s'engouffrer dans la piste qui sillonne le canyon de wadi dana. L'objectif: gagner d'ici quelques heures l'Ecolodge du village de Feynan, situé aux avants postes du désert.

D2

Au début, ça descend plus qu'on ne l'imaginait: par endroits c'est même très raide. Des oiseaux partent en trombe à notre approche, comme projeté depuis une catapulte. Des merles. Encourageant mais pas aussi impressionnant que les oiseaux de proie (principalement des aigles et des vautours) ou ne serait-ce que la grande mésange (surnommée l'oiseau Beethoven pour la beauté de son chant) qui au dire des habitants ont fait de la vallée leur terrain de jeu (et de chasse).

D3

Chemin faisant, on a des pensées, comme de se croire dans un western, au fin fond Monument Valley. Pas même une heure de marche que l'imagination se met déjà en branle. Un moment on s'imagine même trappeur dans le Grand Nord. Là, il faudrait soustraire une bonne dizaine de degrés.

D4

Tiens, un cabris, à moins que ce soit un bouquetin. Non, juste une illusion. Pour tout dire, les chats sauvages, les porcs-épics, les gazelles et les chats sauvages, on en voit pas l'ombre d'un poil. La réserve compte quantités de sentiers et plusieurs écosystèmes; on aura pas choisi le bon. Qu'à cela ne tienne, voilà de belles taches de vert qui se profilent. De la végétation ici tient du miracle. On se rapproche: c'est très sec et pas l'ombre d'une goutte d'eau.

D5.JPGContinuer d'avancer, tout droit, malgré la chaleur et quelquefois se reposer à l'ombre d'un renfoncement dans la roche, là même ou les éleveurs abritent temporairement leurs troupeaux de chèvres. Et toujours devant soi l'étendue semi désertique, l'étendue plate à peine et caillouteuse flanquée de petites dunes. Quelque chose en nous qui se réveille, qui s'agite, une soif: l'appel irrépressible du désert.

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Après quelques heures de marche, on est pratiquement arrivé. La proximité avec le village de Feynan (quelques maisons de fortune en tôles ondulées, une école, un terrain de foot, une mosquée et puis c'est tout) se signale par un campement bédouin installé un bon kilomètre en amont. Sous un abri, se jeter sur un tapis et accepter le thé qu'on nous offre. Parler si peu avec les mots, beaucoup avec les mains.

D8.JPGL'Ecolodge est une sorte de mirage planté au milieu de nulle part. On goûte la fraîcheur de ses pièces aux tons sables, on apprécie sa terrasse ombragée où on se fait servir une fattouch et un jus de citron pressé à la menthe fraîche. Rien de plus, rien de moins. On savoure l'assiette autant que la vue. L'instant parfait.

D9.JPG

 

Feynan Ecolodge

feynan.com

 

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1 novembre 2012 4 01 /11 /novembre /2012 01:30

(((Dana 1)))

La réserve de Dana est un concentré de trésors naturels qui s'étire sur 308 km 2, du rif du Jourdain jusqu'aux plaines désertiques du Wadi Araba tout en cumulant pas moins de quatre écosystèmes différents.

-Dana-2-.JPG

Montagnes boisées, côtes rocheuses, plaines rocailleuses, dunes de sable, cette chaîne alternant vallées et de montagnes se distingue par sa diversité de paysages dont l'une des singularités est de rappeler par endroits la Provence comme dans les environs directs du village avec ses champs d'oliviers, ses chênes de Méditerranée, ses cyprès, son romarin, sa sauge (qu'on fait infuser avec le thé et beaucoup de sucre) et sa pierre blanche, ocre par endroits et même en cherchant bien de la lavande.

(Dana 3)-copie-1Modèle d'écotourisme avec ses ruelles étroites vierges de toute échoppe, ses maisons basses en pierre pour la plus part en ruines mais petit à petit ressuscitées selon les plans et les matériaux d'origine pour y loger d'infatigables marcheurs, et fort de l'implication de ses habitants qui ont longtemps vécu en autarcie, le village de Dana bâti sur un piton rocheux dominant la vallée (le wadi araba) renaît depuis peu de ses cendres après avoir essuyé un long déclin.

-Dana-4-.JPG

Gâté par une alimentation hydraulique généreuse (cinq sources jaillissent à proximité du village), on s'attendrait à ce que les habitants multiplient les cultures maraîchères et tapissent les terrasses s'étirant au dessus du village de fruits et légumes ayant fait ample provision d'eau, de chaleur et de soleil, or, une petite ballade autour du village nous apprend vite qu'il n'en est rien.

-Dana-5-.JPG

L'eau qui s'écoule des canaux se vide pour rien et n'aboutit nulle part. La grande majorité des terrains ne sont pas cultivés, les arbres et principalement les pistachiers sont assoiffés et dépérissent. On récolte principalement comme autrefois ce que la nature nous donne sans la collaboration de l'homme; des plantes médicinales, des olives, des grenades et puis c'est à peu près tout.

Dana-7.JPG

Heureusement, on peut encore pousser une petite porte en fer grignotée par la rouille et déboucher sur un jardin où des enfants cueillent les olives et les grenades.

Dana-6.JPG

Les enfants sont généreux, qui vous donnent plus de fruits que vous ne pouvez en manger.

(Dana 8)

Aujourd'hui c'est encore jour chaumé et si l'on s'écarte du village, qu'on grimpe dans les hauteurs, qu'on ouvre grandes ses oreilles et qu'on se montre attentif au moindre bruissement, au moindre murmure étouffé par la montagne, on débouchera sur l'un de ces petits rassemblements en famille à l'ombre d'un olivier, au milieu d'un champ traversé par un gentil ruisseau. C'est devenu une habitude de se faire inviter et une autre d’accepter.

Dana 9

Thé, narguilé, grillades de mouton et poulet, (pain jordanien) réchauffé à même les braises concombres et tomates du jardin. Un pique nique princier.

 

 

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29 octobre 2012 1 29 /10 /octobre /2012 06:00

Pet-1.JPG

Il faut arriver à peu près à la même heure qu'hier (autour de 9h30) pour voir depuis un petit promontoire naturel perché au dessus du Khazneh, le soleil en enflammer une nouvelle fois la façade. En retrait de la foule déchaînée, couché sur le ventre à même la roche, la vue plongeante sur le monument est juste spectaculaire.

--Pet-2---.JPG

Et c'est seul au monde, pas une seule fois importuné par le vacarme des touristes, qu'on admire sans se lasser le glissement des rayons sur la pierre, les couleurs rosées uniques dues à la présence d'oxydes métalliques piégés dans les grès.

Pet-3-.JPG

Pour mériter ce point de vue unique on aura emprunté un chemin escarpé qui débute derrière les tombes royales puis s'élance à travers la roche qui est un morceau de gruyère plein de niches et de grottes.

 

Pet-4.JPGComme l'itinéraire n'est pas balisé on jette souvent un œil à la ville basse, en contrebas, dont on jouit d'une belle vue sur le théâtre entièrement creusé dans un rocher qui pouvait accueillir jusqu'à 6000 personnes.

Pet-5.JPG

Une montée plus longue, plus laborieuse mais qui vaut son pesant d'émotions consiste à redescendre, passer justement devant le théâtre et emprunter la rue à colonnade jusqu'au musée archéologique d'où est indiqué la direction du Jebel-ed Deir, qu'on peut aussi se contenter d’appeler le monastère.

Pet-6.JPG

Si les ânes chargés de touristes n'ont pas vraiment l'air d'accuser le coup, il n'en va pas de même avec nombre de touristes qui grimpent péniblement les 788 marches - bien qu'entrecoupées de portions planes - qui s'élancent dans un canyon puis une gorge puis au dessus d'un ravin avant de déboucher sur le monastère.

Pet-7.JPG

Chemin très fréquenté qui prend quelquefois des allures de kermesse, on ira chercher la tranquillité plus haut après s'être engouffré dans un sentier qui offre un point de vue unique sur le wadi Araba.

Pet 8

Un autre sentier nous conduit à quelques centaines de mètres de là jusqu'à un promontoire naturel qui fait face au désert que sous le coup de l'émotion j'omets de prendre en photo. Une photographie fantôme de plus ajoutée à la liste de toutes celle stockées dans ma mémoire. Dommage.

Pet-9.JPG

Petite consolation, ce déjeuner léger au retour, au Movempick situé idéalement juste à l'entrée du site. Inoubliable jus de citron et menthe et honnête assortiment de mezze.

 

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28 octobre 2012 7 28 /10 /octobre /2012 06:00

Petra 1

Pétra, on en connaît d'éternité les images du Khazeh qui sont à la Jordanie ce que les Pyramides sont à l’Égypte. On se souvient avec précision de certaines vignettes de Tintin dans Coke en stock situées sur le site, qui marqua les retrouvailles entre notre reporter à houppette favori et l'exquis émir du Khemed, autrement dit le père malheureux de l'odieux Abadallah. On n'avait jamais relevé qu'une séquence d'Indiana Jones et la Dernière Croisade s'y déroula. On sait vaguement que Pétra nous a été laissée par les Nabatéens, un peuple arabe nomade qui se sédentarisa dans la pointe méridionale de la Jordanie il y a plus de 2000 ans, visiblement séduits par les incalculables avantages du lieu: approvisionnement abondant en eau, canyons rocheux facilitant la défense, relations au beau fixe avec les Edomites, piètres bâtisseurs mais excellents potiers, un savoir qu'ils auraient transmis à leurs voisins. On apprend sur le tard que les Nabatéens étant de redoutables commerçants et de surcroît pas du genre à se tourner les pouces, Pétra est devenue dès la fin du 2ème siècle avant Jésus-Christ une immense cité s'étendant sur près de 10 km2 (difficile d'imaginer qu'à l'heure actuelle, sur les 80m2 que couvre le site, seuls 10 à 15% des monuments sont visibles, l'essentiel sommeillant encore sous le sable; une singularité que Pétra partage avec Angkor) et par la force des choses la capitale du royaume Nabatéen. Puis vinrent les romains qui tuèrent la poule aux œufs d'or en ayant la très discutable idée de prendre le contrôle des lucratives routes commerciales et de les détourner de Pétra, ce dont elle ne se remettra pas, l'arrivée et l'installation progressive des bédouins n 'y changeant rien.

Et puis c'est tout. Le reste, il faut se lever aux aurores - ou plutôt être tiré du lit sur les coups de 5 heures du matin par les chants insistants du muezzin - pour se le laisser conter par nos propres yeux, forcement émerveillés, naturellement fascinés.

Petra 2

Les jambes sont encore lourdes et le pas traînant lorsque après avoir dépassé la nécropole de Gaïa on s'engage dans le spectaculaire canyon (ou Siq extérieur), une enfilade de gorges qui servait à la fois de défense naturelle et de parcours de procession, en témoignent les parois creusées d'innombrables niches et les sculptures comme celle saisissante d'un homme conduisant des chameaux.

((Petra 3))

9h30, c'est l'heure à laquelle le soleil se décide enfin à venir lécher la façade du Khazeh avant de l'arroser dans sa totalité dans l'heure qui suit. Il y a foule et on est bien content de quitter tout ce monde bruyant et indiscipliné. La chance veut justement qu'après le Siq extérieur, juste sur notre gauche s'envolent vers les hauteurs une belle quantité de marches irrégulières taillées dans la roche, et là tout se déride, la machine s'emballe enfin.

(Petra 4)

Ce premier sentier grimpant le long des parois dévoilant une multitude de tombeaux, de façades de temples, de salles funéraires et de bas reliefs creusés dans le roc, en appelle un autre et puis encore un autre. La montagne comme toujours, se révèle une inépuisable gourmandise. Et plusieurs heures durant, soit jusqu'aux premières heures chaudes, de se promener de promontoire en belvédère avec des pauses comme ici à mi chemin du Haut lieu du Sacrifice (le Madhbah) et des Obélisques.

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Un thé brûlant très chargé en sucre étonnement désaltérant, préparé par une bédouine aux trois quart aveugle, d'une main tâtonnante et maladroite et siroté sur une petite pierre. C'est déjà un spectacle en soi.

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Le second, on lui fait face, qui sont ces pans de falaises gorgés de niches, les formes torturées, les couleurs improbables qu'ont les rochers. On marche encore un peu et c'est le tombeau d'Aaron qu'on distingue tout au fond, et puis c'est encore une volée de marches érodées avant d'atteindre un bassin creusé dans la roche.

Petra-6.JPG

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C'est lorsqu'on descend par un petit chemin rocailleux, qu'on laisse derrière nous le complexe du Tombeau du Soldat et qu'on prend tout de suite à gauche, que se dresse devant nous une ancienne villa nabatéenne et romaine en cours de restauration.

-Pet-9-.JPGAprès, il ne reste plus qu'à suivre cet autre chemin généreux en éboulements et côtes raides jusqu'au monument au Serpent au milieu duquel est niché un hameau où il suffit de pousser n'importe quelle porte pour trouver l'hospitalité, voir se faire héberger la nuit.

Petra-10.JPG

Petra-11.JPG

Sur le chemin du retour, qui courre à travers la vallée et se faufile via une sorte de ravin asséché, on a encore un peu de temps devant soi avant que la chaleur s'abatte sur nous pour grimper une côte, voir deux, traverser de petits ensemble d'habitations dont le seul luxe est d'être approvisionné en eau.

-Petra-13-.JPG

On y élève plus qu'on n'y cultive: des moutons, des agneaux, quelques poules et des chameaux.

Petra-14.JPG

Des enfants, également, qui bondissent comme des écureuils de derrière un rocher et disparaissent comme des écureuils dans leur trou.

-Petra-15-.JPG

 

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27 octobre 2012 6 27 /10 /octobre /2012 06:00

(P1)

Pied au plancher, une fois quitté Amman on ne profite pas longuement de la route du désert et de son désert rocailleux; tout au plus 2h30, la dernière demi heure se faisant sur une petite route se hissant péniblement à travers la montagne avant de plonger vers Pétra.

(((P2)))

L'ambiance à Pétra est à la fête, comme partout ailleurs dans le monde musulman. Nous sommes à la veille de l'Aïd, la fête du mouton, lequel fait l'objet de sévères et interminables marchandages. Négocié autour de 200 euros sur un marché aux bestiaux improvisé en plein cœur de la ville, l'acquéreur traîne l'animal jusqu'à son pick up sur la plate forme duquel il le hisse avec la meilleure volonté du monde pour ce qui sera son ultime voyage.

(((P3)))

A quelques centaines de mètres de là, devant l'éxcellente pâtisserie Al Janoub, cet attroupement animé d'où fusent la bonne humeur et les rires sonores, témoigne une nouvelle fois de l'ambiance de fête qui règne dans la ville.

(P4)

Pâtisserie incontournable des jours de fête, l'atayef, petite crêpe (version miniature du baghrir marocain, dite aussi «la crêpe aux milles trous») est l'objet de toutes les attentions.

 

(P5)La preuve, pas moins d'une dizaines d'hommes sont venus prêter main forte et se repartissent les tâches, la plus cocasse consistant à éventer les petites crêpes de manière à les refroidir pour qu'elles ne collent pas une fois empilées les unes sur les autres.

P6

Un vrai travail d'équipe et beaucoup d'efforts concertés pour cette spécialité qu'on apprécie en famille, surtout au petit déjeuner avec une touche de miel et un soupçon de zeste d'orange ou bien à la libanaise avec de la crème de lait et des pistaches concassées.

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Fête ou non, le mahmoul (petit gâteau fourré aux dattes mais qu'on trouve également aux noix ou aux pistaches) se déguste toute l'année. J'en suis également très friand. Pratique à glisser dans son sac, c'est le compagnon idéal pour les longues heures de marches à venir à travers les canyons de Pétra dont se profile au loin les falaises arrondies comparables à des gâteaux à la crème de marrons mais aussi rondes et veloutées comme des seins, c'est selon.

P7

Mais encore faut-il éviter ce petit café qui est déjà mon favori... où il est trop tentant de s’asseoir à une table pour y entamer son trésor en accompagnement d'un thé sucré...

(P8)

 

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26 octobre 2012 5 26 /10 /octobre /2012 06:00

(Mer 1)

Un ruban noir impeccable traverse les faubourgs, ignore l'aéroport, débouche sur un horizon de montagnes arides avant de plonger les 30 km restant vers le site le plus encaissé du globe, le «lac inversé», autrement dit la mer Morte. Au km 18 une borne indique le niveau 0. On l'aura passé sans la voir. Si le km 0 est symbolique, les 424 m sous le niveau de la mer, soit la profondeur maximale de la dépression à laquelle nous nous trouvons une quinzaine de minutes plus tard, ne l'est pas moins.

(Mer 2)

Autre particularité de la mer Morte et pas des moindres, ses eaux chaudes riches en minéraux sur lesquelles on flotte sans effort, posant pour la postérité un magazine entre les mains. Jusqu'à dix fois plus salée que l'eau de mer, ce qui explique qu'à l’exception d'une poignée de bactéries, la vie aquatique y soit impossible. Pour preuve, un poisson étourdi ayant la malchance de s'y aventurer aurait à peine le temps de se rendre compte de son erreur qu'il succomberait dans la minute qui suit.

(((Mer 3)))-copie-1

Plusieurs fleuves dont le Jourdain se jettent dans la mer Morte, les eaux de celles-ci se retrouvant prisonnières, s'évaporent en laissant de riches cocktails de sels et de minéraux utilisés par l'industrie, l'agriculture et la médecine. La boue aussi possède d’excellentes vertus comme de nettoyer en profondeur la peau et soulager les douleurs dues à l'arthrite et aux rhumatismes, ce que me confirme cette famille koweïtienne recouverte non de pétrole mais de boue, venue en voiture depuis Koweit city, soit 1200 km à travers le désert d'Arabie.

(Mer 4)

Du poisson, point de trace en plein cœur de la ville basse dans une gargote comme il se doit et comme je l'aime éclairée aux néons. Dans le passage c'est encore mieux.

-Mer-5-.JPG

Servi chaud, ultra calorique, pansement bourratif et résolument écœurant après 4,5 cuillères, le fatté découvert l'an dernier au Liban, à Tripoli exactement dont c'est la spécialité, fait toujours son effet. Délicieux mais je sature dès la troisième et dernière cuillère.

Mer-6.JPG

Les archi connus falafels, moulés non à la main mais mécaniquement dans une odieuse petite machine. Rien à voir avec ceux de Barbar à Beyrouth, la référence dans le genre. Restent le défilé permanent des passants et la magie d'une nuit à Amman.

 

 

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25 octobre 2012 4 25 /10 /octobre /2012 06:00

((A1))

Amman n'est pas Beyrouth ni Alep et encore moins Le Caire. Moins qu'une capitale tapageuse exubérante, exaspérante. A peine une ville étape sur les routes de la Mer Morte, la vallée du Jourdain, la mer Rouge, Pétra et le Wadi Rum. Sinon un point foncé sur nos cartes, à la croisée de l'Asie, de l'Afrique et de l'Europe, trop discrète pour ce qu'elle possède d'inestimables reliques provenant des plus grandes civilisations. Généralement on ne fait que la traverser, au mieux on lui concède une étape d'une ou deux nuits ce qui n'est pas grand chose mais déjà beaucoup pour certains. Et pourtant, on raterait quelque chose à ne pas s'ennuyer au milieu de ses vestiges allant du néolithique à l'époque hellénistique.

(A11)

Le modeste marché étiré autour de la mosquée Al Husseini est décevant mais pas les gens qui le fréquente, tous aussi aimables que chaleureux. La vue depuis la Citadelle sur l'une des sept collines (en réalité 19) ne nous arrachera pas la moindre larme mais sitôt assis sur une vieille pierre, l’œil se substituant au zoom de la caméra, à l'optique ultra perfectionnée de l'appareil photo, qu'il est bon alors de survoler les villages de bédouins sédentarisés, les camps de réfugiés palestiniens tous deux absorbés par la démographie galopante, avant de panoter vers les vieilles maisons en pierre de taille adossées à la falaise, fragile, humides et de resserrer vers les maisonnettes basses flanquées de courettes au milieu desquelles s'épanouissent quelques fois des arbres fruitiers centenaires.

((A10))

A5

Ville anti spectaculaire par excellence, Amman cultive sa différence jusque dans sa gastronomie s'inspirant de la cuisine turque et libanaise, enrichies de nombreuses originalités locales et de variantes régionales. Le Liban, justement, et plus précisément Beyrouth dont je reste nostalgique.

(A2)

A l'image du Barbar de la capitale libanaise qui ne désemplit jamais et s'offre même le luxe de ne jamais fermer ses portes y compris au plus fort des bombardements israéliens de 2006, B (pour Beyrouth) régale des cohortes de noctambules jusqu'à 4 h du matin voir quelquefois plus tard.

A3

On y vient principalement pour ses manakish cuits au feu de bois dont la carte affiche bien une vingtaine de variantes. Pour un petit déjeuner, un thym/labneh fera l'affaire.

(A4)

Exercice difficile voir pénible que traîner dans la vieille ville en s'efforçant de résister à l'appel sirupeux des pâtisseries - les baklava, bien entendu mais aussi et surtout, la knafah qui reste la plus grande des tentatrices parce qu'ultra sucrée et composée de cheveux d'ange d'un orange vif fourrée soit au fromage de chèvre doux et fondu, qu'on découpe dans un grand plat, soit à la crème.

--A22--.JPG

Servie chaud dans une petite assiette, on manque chaque fois de chavirer, d'autant plus lorsqu'elle sort des fours de Habiba.

A23.JPG

Sorti indemne de ce véritable parcours du combattant, il ne reste plus qu'à remonter jusqu'au niveau du 2ème cercle pour mériter un repas excellent et bon marché chez Ararat, ambassadeur incontesté de la cuisine arménienne à Amman.

(A6)

Salade de lentilles en entrée. Ultra fraîche, stimulante et riche en coriandre. Jus de citron et de vinaigre. Portion ultra généreuse comme toujours dans le Proche Orient. Avec le pain rond cuit dans le four traditionnel on ferait le repas rien qu'avec cette entrée.

A7

Attention du chef, ce manakish à la viande hachée à garnir de chair d'aubergine et arroser d'un filet de citron avant de rouler pour n'en faire qu'une bouchée.

((A8))

De drôles de petits raviolis bien savoureux farcis à la viande et aux pignons, ces manté, rôtis puis arrosés de sauce tomate chaude et de yaourt à l'ail et au concombre et enfin saupoudrés de paprika. Une recette familiale emblématique typique de cette cuisine «pauvre» mais, paradoxe, combien brillante et généreuse, pratiquée encore aujourd'hui en Arménie.

A9

Un dessert vécu comme une récompense après avoir résisté à l’assaut de tant de pâtisseries dans la ville basse. Le kaymakleh: des abricots secs fourrés de labneh et nappés de sirop. La photo parle d'elle même...

 

«B»

Quartier de Jabal Amman

Sur le 2ème Cercle, face à l'hôtel Bellevue.

 

Habiba

King Hussein street

Ville basse

 

Ararat

Quartier de Jabal Amman

A proximité du 1er Cercle

Rainbow street, juste avant le British Councill

www.ararat-jo.com

 

 

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