750 grammes
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30 juillet 2013 2 30 /07 /juillet /2013 09:11

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Les restaurants thaïlandais parisiens m'ennuient. Trop approximatifs, trop prévisibles, surtout trop chers. L'amateur tire son épingle du jeu en allant piocher du côté des petites cantines sans prétention qui sans briller par leur originalité déçoivent souvent moins que nombre d'adresses jouissant d'une réputation au fond plus que discutable. J'aime à penser que les vrais ambassadeurs de la cuisine thaïlandaise sont ces gargotes disséminées dans la capitale. Dans ces cantines à taille humaine, l’accueil, l'abondance de sourires compensent souvent une cuisine qui certes n'a pas cette finesse et cette variété aromatique qu'on goûte en Thaïlande aussi bien sur les tables des marchés, au pied d'un immeuble que dans les grands restaurants; mais suffisamment sincère, chargée de bonnes intentions et de sentiment pour susciter notre indulgence et au passage beaucoup de plaisir.

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Battant pavillon en plein cœur du quartier japonais, Meiwenti est un bon exemple de ce paradoxe. Une cuisine familiale simple, bonne, sans extravagance et abordable comme s'en vante à juste titre son patron originaire de Bangkok, plus précisément de Silom en plein quartier de Bangrak, une avenue qui n'a aucun secret pour nous deux.

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Lorsqu'il ne joue pas du wok comme l’équilibriste suspendu à son fil, il se montre intarissable sur la Thaïlande, celle à l'écart des sentiers battus, celle qu'il aime avec sa jungle, ses montagnes boisées. 11 € pour un impeccable curry de crevettes au lait de coco, deux nems végétariens, une petite salade et des récits hauts et en couleur de ses années d'enfance au bord de la Chao Praya, c'est vraiment donné.

W 4 

 

Meiwenti

53 rue de Richelieu

75001 Paris

01 47 03 93 68

www.meiwenti.fr

 

 

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15 avril 2012 7 15 /04 /avril /2012 19:24

Yai 1

J'ai découvert Yai Mo, cette petite cantine thaï l'hiver dernier, un jour glacial qui coïncidait avec son premier anniversaire. Ce jour là, une pièce de tissu bariolée recouvrait la caisse comme un linceul. Le message était clair: quiconque pousserait la porte du micro restaurant serait l'hôte de l'adorable Uma et ne dépenserait donc pas le moindre liard. Une initiative plutôt inhabituelle sous nos latitudes mais qui est monnaie courante au pays du sourire où la générosité abonde autant que le soleil.

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La belle surprise que ces plats traditionnels et ces desserts qui offraient l'occasion d'approcher une cuisine régionale thaïlandaise plutôt méconnue parce que familiale et réservée aux festivités. Les plats délicieux s'amusaient à papillonner d'une région à l'autre, ils étaient servis en abondance, on ne réglait que sa boisson et on quittait les lieux un peu gêné tout de même, quelque peu décontenancé d'avoir à ce point été gâté (l'avait-on seulement mérité?).

Yai 3

Le quotidien ayant repris ses droits, Uma et sa petite équipe se sont replongés dans les incontournables de la gastronomie thaï, les poulet au curry, massaman, bœuf paneng, somtam et autres amok, lequel fait encore l'objet de moult débats pour déterminer à qui la Thaïlande ou du Cambodge en revient la paternité. Un tiers de ces plats sont cuisinés à l'avance puis réchauffés, les autres (plats sautés, petits plat de rue), sont réalisés en direct dans la micro cuisine, toujours à partir d'ingrédients ultra frais (aux heures creuses, cette image éternelle d'un homme sectionnant des yardlong bean, ces haricots verts longs et crus qui sont l'une des composantes de la salade de papaye ou qui se dégustent en accompagnement de plats chauds.

Yai 4

Anniversaire ou non, chez Yai Mo l'ambiance est toujours à la fête, laquelle se poursuit en banlieue parisienne, à Moissy-Cramayel, ou comme chaque année depuis presque 20 ans est célébré le jour de l'an thaïlandais (Songkran) au temple bouddhiste Wat Thammapathip. Ici, mon article pulié l'an dernier: Fête de l'eau, la Thaïlande fait escale à Paris

Ce dimanche le temps n'aura pas été aussi radieux que l'an dernier mais les sourires, la gentillesse et la générosité de la communauté thaïlandaise une fois de plus venue en masse aura nettement compensé le manque de soleil et le froid saisissant.

Yai 5

 

Yai Mo

7 rue de Marivaux

75002 Paris

 

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1 novembre 2011 2 01 /11 /novembre /2011 13:47

Chez Pai 1

De la gentillesse, des sourires et de la bonne humeur à la louche, le repas commence comme ça, par une leçon de vie. Et de penser qu'elles sont magnifiques, ces femmes en tablier blanc coiffée d'une charlotte, gestes suspendus entre une marmite de soupe, un rice cooker et un plateau de crevettes au lait de coco. Un grand soleil au milieu du visage.

Chez Pai 2

On les suppose originaires du nord de la Thaïlande (le sud est plus grincheux, plus sec à l'égard des farang) et on n'est pas étonné d'apprendre que la plupart d'entre elles viennent de l'est. C'est le cas de Paï, qui a épousé Yves, un français, très actif en cuisine, qu'on prend moins pour un parisien qu'un Thaïlandais tant la douceur naturelle de ses gestes, ce même sourire solaire qu'on lit sur son visage sont si rares par chez nous.

Chez Pai 3

On retrouve cette félicité dans la cuisine de Paï calquée sur celle de la rue, simple mais efficace, bourrée d'épices, de parfums et d'authenticité. La transposition est réussie et si le Michelin récompensait les adresses estampillées food street, il est à parier que cette cantine/traiteur obtiendrait haut la main deux, voir trois étoiles.

Chez Pai 4Ce midi, on était tombé raide dingue du plat du jour, le poisson au lait de coco cuit à la vapeur dans une feuille de bananier (l'Amok cambodgien, emprunté comme tant d'autres plats par la cuisine thaï), accompagné d'une réjouissante salade aux œufs. Paï est tellement formidable que chaque jour a son plat, lesquels sont renouvelés d'une semaine à l'autre, d’où l'intérêt de rester informé sur son site. Entrée/plat/boisson, la formule midi est douce comme le miel (8 ou 9 €).

Chez Pai 5

En réalité, il ne manque peut-être que ces petits paniers en plastiques pour que l'illusion soit totale, dans lesquels on pioche quelques légumes crus qui accompagnent le repas et apportent du croquant, une touche de fraîcheur, fort appréciée lorsqu'on déguste une soupe de poulet au lait de coco et citronnelle (tom kha kai). On devine l'implaccable réglementation sur l'hygiène être passée par là.

 

Chez Paï

74 rue du Faubourg Poissonnière

75010 Paris

01 47 70 13 69

www.chezpai.com

 

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18 avril 2011 1 18 /04 /avril /2011 15:00

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Laissons derrière nous la capitale et ses rues propres et lisses qui luisent au soleil. Echappons-nous une journée à Moissy-Cramayel, direction le temple de Thammapathip, à l’occasion du nouvel an et de la fête de l’eau. Un petit château, un grand parc fleuri, des bouddhas blancs comme neige, des gens par milliers - on dirait toute la diaspora thaïlandaise qui aurait migré dans ce petit coin de verdure, de paradis.

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Une grande scène, une serre fleurie ou échanger des baisers, un ring pour donner des coups mais en douceur, une dizaine de stands de plats cuisinés chacun précédés d’une queue qui nous parait interminable, une foule disciplinée assise à califourchon sur sa natte, tirant du sac des petits plats du pays préparés à la maison - des sons, des odeurs, des couleurs, partout des sourires, un bien être qui s’étire d’un bout à l’autre du parc. Autant de scènes qui existent en nous comme des souvenirs lointains.

Temple-3.JPGLa Thaïlande encore si proche, comme une belle image colorée dans le paysage. Le temps maintenant ralenti a changé de rythme, perdu toute signification: on jurerait qu’il va bientôt s’arrêter.

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C’est une sensation de déjà vu, un profond bien être qui semble antérieur à nos souvenirs.

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On se sent léger, on se dirait flotter et c’est le moment qu’on prend son bras chauffé de soleil pour s’assurer que tout cela n’est pas le produit de notre imagination parce que notre corps soudainement est comme libéré de tout ce qui y était enfermé.

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 «Oui, j’aimerais savoir à quoi ressemblera le monde quand je ne serai plus», dit-elle plus tard d’une voix très douce devant une tombe. «Je crois que si je disparais, ce monde disparaitra aussi, d’un seul coup. Le monde n’est qu’une illusion de mon esprit. Toi aussi, tu n’es finalement qu’une illusion que j’ai crée.»  Ses mots valent des baisers.

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Wat Thammapathip

Moissy-Cramayel

Site: watthaiparis.org

 

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29 septembre 2010 3 29 /09 /septembre /2010 08:50

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Il est des restaurants sympathiques et généreux comme d’autres qui ne le sont pas: Baan, Boran appartient à cette seconde catégorie. Cela tient-il à l’approximation de la cuisine, la suffisance du service ou bien l’omni présence de cette clientèle de bureau, laquelle à peine installée anone son menu qu’elle englouti en deux coups de fourchette avant de concéder un ticket restaurant? Allez savoir.

Nous avions à peine ouvert la carte qu’on s’en venait déjà recueillir notre choix de manière glaciale, mécanique. De toute évidence, nous avions été catalogués «clientèle du midi», une clientèle supposément pressée, peu, voir pas regardante sur la cuisine et encore moins sur le service. Comme pour nous donner raison, la serveuse éconduite fit une nouvelle et infructueuse tentative 5 minutes plus tard avant de nous oublier une fois pour toutes, qui est une manière de revanche ou simplement une preuve de totale indifférence à notre égard.

A vrai dire, à peine poussée la porte du restaurant, nous sentions l’affaire mal engagée: le plafond était trop bas, la salle trop petite, mal éclairée - une vague sensation d’ étouffement poussait déjà en nous.

Baan 3

Les plats s‘inscrivaient dans ce malaise: trop légers tant du point de vue qualitatif que quantitatif, ils manquaient de tout, d’envie, de cœur, de piment (comme cette salade de bœuf atone, ces saucisses trop grasses et sans goût qui auraient mérité d‘être relevées par quelque épice -toujours cette précaution, presque un diktat qui veuille qu’on ne prenne surtout pas le risque d‘enflammer le palais récalcitrant du farang).

Baan 2

Superficiel et sans intérêt, mon émincé de porc ne ressemblait à rien, ne dégageait rien, pas plus que le riz gluant qui n’avait aucune saveur.

Plutôt onéreux au regard de la qualité et des efforts fournis (quasi nuls), on passe sur l’adition qui laisse un goût amer.

 

 

Baan Boran

43 rue de Montpensier

75001 Paris

Tel: 01 40 15 90 45

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18 juin 2010 5 18 /06 /juin /2010 22:50

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On se souvient avec émotion du Chiang Mai d’il y a quelques années. C’était avant le changement de direction, lorsque ce navire amirale de la gastronomie thaïlandaise amarré aux pieds de Notre Dame pouvait s’enorgueillir de posséder une carte pointue, frôlant l’excellence, aux tarifs relativement percutants. La cuisine était toujours généreuse, authentique et d’une extrême fraicheur, à l’image de ses poissons et crustacés dont la simple évocation suffit à faire remonter dans le désordre le meilleur des arômes.

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On serait bien en peine aujourd’hui de retrouver dans la succession de plats et menus aux tarifs logiquement revus au rabais, l’enthousiasme d’antan, cette recherche de l’excellence qui fit de Chiang Mai l‘une de nos adresses Thaï favorites avec Krung Thep, perché à Belleville. Si la salle a conservé son cachet, son luxe discret, ses nappes blanches et ses fauteuils rembourrés, certains détails comme la corbeille de chips aux crevettes, les épaisses baguettes jaunasses en plastique de chez Tang frères ou la carte à rallonge numérotée avec ses menus cumulant chiffres et lettres, aurait de quoi nous faire dresser les cheveux sur la tête.

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Au lieu de quoi, nous jouons le jeu, maintenant bien renseignés sur les prétentions de la maison, lesquelles, au vu des tarifs pratiqués plus que raisonnables (impeccable menu complet du midi à 14,50 euros, entrées autour des 8 euros, plats autour de 12), promettent d’être réduites au minimum syndical, ce qui n’est pas déplaisant pour peu qu’on ne s’attende pas à des miracles ni à ce que la maison révolutionne notre approche de la cuisine thaïlandaise. Après tout, l’équipe est aimable et la salle une sorte de cocon au confort enveloppant.

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Dans l’assiette, ça donne une salade de papaye présentée dans une version légèrement édulcorée mais néanmoins honnête et bien présentée. La soupe de poulet au lait de coco est prévisible mais irréprochable et l’émincé d’agneau aux poivre accompagné de riz gluant, un pur délice et copieux avec ça.

Au final, rien de choquant ni transcendant, Chiang Mai fait son boulot, plutôt bien même et remplit haut la main son contrat.

 

Chiang Mai

12 rue Fréderic Sauton

75005 Paris

Tel: 01 43 25 45 45

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