750 grammes
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13 août 2012 1 13 /08 /août /2012 12:00

Sc 1

C'est une bonne idée de gagner en matinée via un télésiège le lac de Schwarzsee, histoire de déjeuner au retour sur le pouce sur la Bahnhofstrasse investie par une succession de chalets culinaires dégorgeant de produits régionaux dans le cadre de la deuxième édition du Swiss Food Festival. Mais avant de déguster une saucisse ou de laisser fondre dans sa bouche une tranche de tomme du Valais, on débute la ballade au lac de Schwarzsee, à 2583 m d'altitude au pied de la face nord du Cervin avant d'emprunter un sentier alpin qui passe non loin de la ferme laitière de Stafel et s'enfonce dans une belle forêt de pins arolles et de mélèzes.

Sc 2

Après une petite heure de marche on atteint bientôt le village traditionnel et pittoresque de Zmut avant de se couler dans un chemin le plus beau qui soit, ponctué de mazots et de chapelles, de fleurs de toute beauté et de ruisseaux.

Sc 3

Tout en profitant des vues spectaculaires sur les glaciers de Zmut et d'Arben, on commence la descente laissant ci et là derrière nous quelques mazot ou hameau assoupi et c'est dans le creux de la vallée encore une fois Zermatt qui grossit à vue d’œil avec la Bahnhofstrasse noire de monde, transformée pour l'occasion en rue du ventre et des papilles car s'il est un record dont Zermatt peut enorgueillir c'est bien celui de posséder le plus grand nombre de restaurants étoilés des Alpes.

(Sc4)

Aussi, pendant qu'on déambule au milieu des produits de la région et que les vaches d'Hérens parfument le village d'une odeur toute particulière, les 18 grands chefs sont-ils accaparés par les derniers préparatifs en vue du grand dîner organisé à la fois au Mont Cervin Palace et au Grand Hotel Zermatterhof pour un prix exorbitant de 246 CHF, on s'en serait un peu douté.

Sc 5

 

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10 août 2012 5 10 /08 /août /2012 22:52

(Cernin 1)

L'avantage de prendre aux aurores son petit déjeuner dans un hôtel équipé d'un spa, d'un jacuzzi, d'un sauna et d'une piscine chauffée (et même diablement) est qu'on se trouve entouré uniquement de japonais (grands amateurs de bains, lequel est au Japon une passion nationale sinon un art à part entière), ce qui donne l'impression de s'être réveillé dans un hôtel d'altitude à Takayama, dans les alpes japonaises, petite ville de la préfecture de Gifu signifiant littéralement «haute montagne», cernée notement par les monts Hakusan et Hotakadake qui furent le théâtre de mes premières randonnées en territoire japonais. Et quand on aime le Japon et qu'il nous manque on trouve là matière à consolation.

(Cernin 5)

Au delà de l'anecdote japonaise, l'intérêt d'attraper l'une des premières télécabines (en réalité il faudra compter trois remontées mécaniques) pour accéder au sommet belvédère du Petit Cervin permet de bénéficier du temps le plus dégagé possible de manière à jouir dans les meilleures conditions d'une vue époustouflante à la fois sur le Mont Cervin (dont le Petit Cervin, soit le Klein Matterhorn, est une sorte de second couteau qui s'élève tout de même à 3883 m) mais aussi sur la couronne de sommets dont à l'ouest le Mont Blanc, le Grand Combin, au nord la Dent Blanche, le Jungfrau (mais alors pas plus grand qu'une puce) qui tous voleraient presque la vedette au Petit Cervin.

(Cernin 4)

Si le belvédère ce jour là est inaccessible, ce qui rend la vue panoramique à 360° plus que compromise, ce n'est pas une raison pour ne pas tenter une échappée et refuser de fouler la neige battue par les chaussures à crampons des alpinistes escaladant en cordées le mamelon ouaté du Petit Cervin.

(Cernin 2)

Et c'est plein d'envie que je me dirige cahin caha un bon kilomètre plus bas histoire de jeter un œil aux Alpes italiennes et plus particulièrement au mont Viso.

(Cernin 2)

Je pourrais rester des heures à marcher dans la neige, voir tenter l'ascension du Petit Cervin, seulement il me faudrait l'équipement nécessaire à défaut de posséder l’endurance, alors autant redescendre jusqu'au Trockener Steg (2929 m) à travers un paysage minéral un poil lunaire, surmonté d'une succession de cimes prodigieuses toutes de neige recouvertes.

Cernin 10

Cernin 8

Après, il faut encore longer un lac de carte postale derrière lequel se cache sans surprise... le Mont Cervin et pousser jusqu'au refuge de Gandegghutte qui surplombe magistralement le glacier de Théodule où c'est un peu le paradis de s'accroupir sur un rocher et regarder ce plissé de draps d'un blanc hélas rendu douteux par la pollution.

 

(Cernin 7)

Cernin 9

La descente jusqu'à Zermat depuis le lac de montagne de Schwarzsee prend deux bonnes heures qui sont pur régal puisque le sentier numéro 12 qui traverse de magnifiques prés alpins s'achève en coupant par la forêt.

Cernin 13

 

Cernin 12

Cernin 14

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9 août 2012 4 09 /08 /août /2012 09:35

Lac 1

Arrivé au sommet on ne peut pas le rater, le Cervin (Matterhorn). Il culmine à 4478 mètres et sa silhouette pyramidale qui rappelle un gigantesque morceau de parmesan (ce n'est pas un hasard si ce sommet alpin est situé sur la frontière italo-suisse) ne va pas me quitter de la journée, tel un phare me guidant dans un dédale de lacs, de sentiers pédestres, d'alpages et de hameaux pittoresques.

La ballade commence dès que je lève les yeux au ciel où de petits cumulus donnent l'illusion d’inter-réagir avec les traînées blanches laissées par les avions et l'air de rien, me faufilant à travers les tourbières humides de la dernière pluie, j'arrive déjà au lac de Stelisee (2537m).

Lac 3

Formé dans un creux laissé par le glacier du Findel et alimenté par ses eaux de fonte, il s'étend au pied d'un glacier, le Fluhalp, qu'on pourrait presque prendre de loin pour une coulée de chantilly.

(Lac 4)

Par la crête de la moraine je descends par un sentier aménagé jusqu'au lac de Grindjisee qui se trouve à l'intérieur d'une zone protégée à 2334 mètres d'altitude (90% du territoire fait partie de réserves naturelles). Les jours de beau temps comme celui-ci le reflet du Cernin vient se coller à sa surface et c'est un spectacle tout aussi émouvant que celui des pulsatilles aux tons violets clairs qui égaient les prairies sèches.

Lac 6

Ce lac reste mon favori, pour sa vie secrète, puisqu'il suffit de s'y pencher pour y voir comme dans un microscope.

Il s'agit maintenant de descendre le sentier pour aller chercher le Grunsee (2300 m) situé dans un creux d'altitude. Ce lac maigrement pourvu en végétation (les importantes variations de l'eau expliquent cette carence) possède néanmoins de très rares spécimens de joncs arctiques. C'est l'endroit idéal pour reprendre son souffle assis sur un rocher, se déchausser et laisser tremper ses pieds dans l'eau glacée (impression que visiblement ne partage pas ce baigneur intrépide).

Lac 8

Moins intéressants sont les deux derniers lacs et particulièrement le Monnsjisee (2140 m) qu'on atteint après une descente en lacets. Il s'agit en réalité d'un lac artificiel alimenté par une rivière qui se jette dans le lac à grands fracas. Son seul intérêt à part de me rappeler le blue lagoon à Beppu est de produire de l'électricité.

Lac 10

Dernier lac que j'atteins après une sévère montée, le Leisee, situé juste en dessous de la station de Sunnegga, qui en fait un lieu très prisé des vacanciers avides de farniente et de grillades. La vue n'est pas laide mais la forte affluence peut s'avérer décourageante.

Lac 12

Plutôt que de redescendre par le funiculaire, je descends un sentier en direction du Monsjisee et prends à droite où je traverse une poignée d'antiques hameaux dont certaines maisons furent bâties en 1900 tout juste. Au bout du chemin c'est la masse sombre de la forêt avec son chemin qui dégringole jusqu'à la cascade, là où commence Zermatt.

Lac 13

Le soir, dans la rue piétonne principale de Zermatt (les véhicules motorisés étant bannis du village, les rues le sont en réalité toutes !), le restaurant Le Gitan a plutôt bonne allure avec sa carte courte mais rafraîchissante qui mêle classiques italiens, grillades et incontournables helvétiques. La Kalbsbratwurst (à vos souhaits), une saucisse de veau servie avec un rösti et une sauce aux oignons est une belle façon de conclure cette journée idyllique.

Cernin 15

 

Le Gitan

Banhostrasse, 64

www.legitan.ch

 

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6 août 2012 1 06 /08 /août /2012 15:01

(G)

A peine a-t-il quitté Lausanne que l' Express Saint-Bernard longe déjà les terrasses tapissées de vignes venant se jeter tête la première dans le lac. Une fois le Léman derrière nous, c'est sous nos yeux un joli défilé de montagnes pointues comme des aiguilles avec quelques fois de la neige à leur extrémité. Maintenant, le train s'accroche à la montagne, il commence son ascension avec le même flegme et sans marquer l'effort, en grand habitué qu'il est des sommets.

Verbier 3

Une heure et demie plus tard il souffle dans la petite gare du Chable qui s'est comme détachée du gros village de Verbier pour aller rouler au fond de la vallée. On n'a qu'à sauter dans le premier bus et nous voilà arrivé dans le vieux Verbier qui est le village d'en bas, plongé dans le silence, avec ses maisons traditionnelles aux poutres noircies par le soleil, aux toits en tavillons et aux minuscules fenêtres.

Verbier 2

Pas plus simple que de déposer son bagage à la pension, d'aviser la première boulangerie et de s'armer d'un sandwich à la viande des grisons. Le télécabine attend au sommet de la côte qui vous dépose aux Ruinettes (2220 m), point de départ du bisse des Verbierains.

Verbier 4Ces canaux d'irrigation qui serpentent le long du sentier panoramique ne datent pas d'hier et remontent même au quinzième siècle lorsque du fait de la fonte considérable des glaciers (déjà) le manque d'eau se fit sentir partout. C'est donc en 1465 et après maintes péripéties que le bisse fut construit.

Verbier 6

Verbier 5

Et c'est en 1923 qu'il fut utilisé pour la dernière fois. Aujourd'hui, il est remis en eau au début de chaque été et il s'agit là d'une des promenades favorites des vaches locataires de l'alpage de la Chaux, à vue de nez une centaine, qui unissent leurs forces pour produire de belles meules de tomme et de sérac (un fromage de petit lait qu'en suisse alémanique on appelle ziger).

(Verbier 9)

Le temps d'enfoncer ses dents dans la chair fondante et goûteuse d'une tomme goûtée dans la cave d'affinage, on rebrousse chemin pour filer jusqu'à au col des Mines dont le chemin semble balisé par une multitude d'Ancolie des Alpes, fleur qui fleurit en juillet et en août au milieu des pierres et des buissons.

Verbier 8

((Verbier 7))

On redescend tranquillement sur Verbier par un sentier balisé qui en fait le tour et nous la montre toute sage, comme déposée soigneusement dans le creux de la montagne.

(Verbier C)

Un retour qui se solde en soirée immanquablement par une fondue au fromage dévorée dans l'une des meilleures adresses de Verbier, à savoir La Grange ce restaurant gastronomique aux allures de gros chalet.

Verbier A

Verbier B

Hélas, le mauvais temps le jour suivant m'empêchera de monter jusqu'au Mont-Fort (3330 m) (on raconte que l'été à Verbier c'est un peu les quatre saisons en un). On se console comme on peut.

H

 

La Grange

www.lagrange.ch

 

Crédit photo et remerciements pour la photo du Mont-Fort: ilkansivu.net

 

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4 août 2012 6 04 /08 /août /2012 18:35

Lau 1

Lausanne, capitale du canton de Vaud, c'est d'abord les retrouvailles avec un auteur, Charles-Ferdinand Ramuz (1878-1947). Plongé dans un injuste et relatif oubli depuis plusieurs décennies, Ramuz est aujourd'hui le plus connu et le plus représentatif des écrivains de Suisse romande du 20è siècle, encore aujourd'hui contesté en Suisse en raison de son style, son langage dépouillé du superflu et surtout du didactisme propre à la littérature suisse d'expression française de son époque.

Lau 3

Avec un courage et une audace qui allaient en surprendre plus d'un, Ramuz ne s'est jamais séparé de cette volonté de s'affirmer en créant une manière d'écrire à lui seul pour peindre le langage parlé des paysans et vignerons de son pays et la grandeur de celui-ci.

Lau 4

Volontairement isolé et fidèle à ses choix, son langage traduit parfaitement cette fidélité de l'auteur aux êtres qui l'inspirent, à la terre qui les porte et le porte lui même. Soit un style regorgeant d'entorses à la syntaxe, de mélanges des temps qui l'isoleront toujours un peu plus des gardiens du "bien écrire".

Lau 5

Si je ne me suis jamais décidé à visiter sa maison familiale de Pully, j'ai à plusieurs reprises effectué la longue marche qui y mène depuis Lausanne en longeant la rive ouest du lac Léman. Les jours de beau temps comme aujourd'hui on s'y baigne de longues heures jusqu'au départ du dernier bateau si bien qu'à la nuit tombée l’appétit ne nous manque pas, seule peut-être l'énergie, de nous rendre dans le quartier du Flon à la mythique brasserie La Bavaria dont le plancher qui craque conserve probablement le souvenir du pas de Ramuz comme de tant d'autres.

(Lau 7)

Un plat incontournable, le rösti, cette galette de pomme de terre, fromage, oignon et lard passée à la poêle puis au four, un plat roboratif et calorique justifié en partie par la nature montagneuse du pays avec ses hivers longs et rudes. Autant dire tout ce qu'il y a de moins raisonnable par cette chaleur. Plutôt pas donné et décevant (le fromage à raclette peine à se faire entendre).

Lau 8

Sinon l'ambiance est bonne et la bière coule à flots si bien qu'en fin de soirée on se demande une énième fois si le petit temple thaïlandais aperçu dans l'après midi à proximité du lac n'est pas une illusion.

(Lau 6)

Absolument pas, nous apprend-on, il s'agit bien d'un récent cadeau du roi Bhumibol offert en souvenirs des seize années qu'il passa dans les années 30-40 à Lausanne (rappelons que sa majesté âgée de 84 ans est le plus ancien souverain en exercice du monde.)

 

La Bavaria

10 rue du Petit Chêne

brasserie-bavaria.blogs-entreprises.com

 

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3 août 2012 5 03 /08 /août /2012 14:00

Prunier 1

Presque en coup de vent, un petit luxe aussi furtif qu'un éclair, comme de déjeuner place de la Madeleine au Café Prunier dans le grand salon Art Déco garni de plaques émaillées et d'appliques Lalique avant de glisser sous l'église et d'attraper au débotté une rame de la ligne 14 qui nous crache Gare de Lyon sur le quai d'un train filant vers Lausanne.

Prunier 2

On jurerait que la promesse du lac, l'imminence des montagnes nous a donné des ailes.

Prunier 3

On emporte ce beau souvenir avec nous dans le wagon dont on aperçoit encore le reflet s'animer derrière la vitre longtemps après que le train s'est arraché du quai.

Prunier 4

Un souvenir qui possède la transparence d'un enchantement mais tremblant comme s'il allait s'éteindre, c'est peut-être un magnifique assortiment de saumons crus ou fumés, une généreuse salade de crabe du Kamchatka et une assiette de tarama maison, un bonheur si vif, si intense qu'il n'a presque plus rien de réel.

Prunier 5

 

Café Prunier

15 place de la Madeleine

75008 Paris

www.prunier.com

 

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2 août 2012 4 02 /08 /août /2012 10:43

Can 1

Second food truck dans la lignée de l'ultra populaire Camion qui Fume de Kristin Frederick à sillonner les rues de la capitale et à affoler la foodosphère ainsi que les papilles des aficionados de gourmet burgers, le flambant neuf Cantine California avec ses produits bio, son pain frais, ses sauces maison, son mélange maison haché sur place (faux filet et gras de bœuf, viandes grillées sur pierre de lave) possède de solides arguments qui devraient lui assurer un fulgurant et très mérité succès.

Ce jour là, Marché Saint Honoré, mieux vaut arriver en avance car un attroupement commence déjà à se former à 11h50 précises (comme si les gourmands se passaient le mot), de sorte qu'à midi tapantes vous pouvez laisser vos espoirs au vestiaire et commencer à ronger votre frein pour un long, très long moment.

Sur le tableau vertical, quatre burgers au choix, Cali'classic (cheddar, bacon, avocat...), The Dude's (Beaufort, bacon...), Veggie et le Half moon bay, mon choix sans hésitation (Bleu d'Auvergne A.O.C, oignons caramélisés, légère sauce BBQ). 11 avec frites classiques ou de patate douce.

Can 2

Le burger façon Jordan Feilders se présente dans une boite blanche laquelle sitôt ouverte révèle ni plus ni moins que le saint Graal, une bombe atomique bigrement ventrue et dégoulinante de fromage au caractère bien trempé qui vous fouette le palet et rend dingo vos papilles. Arrive là dessus la viande, épaisse, qui a brouté tout son content dans les vertes prairies des Pays de la Loire et du Poitou. Tendre, fondante et persillée à la fois avec en prime cette petite touche fumée qui nous laisse presque sans voix. Excellence du produit, cuisson impeccable, petite touche francophone, l'ombre de l'excellent Big Fernand (mais alors un Big Fernand on wheels) n'est pas loin. On n'oublie pas les buns au meilleur de leur forme, les oignons rouges caramélisés qui nous laissent babas et les frites au couteau au top. On déguste sur place, les coudes serrés sur l'une des trois petites tables hautes, sinon on emporte sa boite au bureau, au jardin des Tuileries, où bon nous semble. Qui dit mieux?

 

Toutes les infos sur les points de chute du Cantine California ici:

www.cantinecalifornia.com

 

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1 août 2012 3 01 /08 /août /2012 13:23

Y 1

La devanture ne paie pas de mine, l'intérieur avec ses murs jaunis est plutôt lugubre et pour arranger le tout il n'y a pas âme qui vive. Et pourtant on aurait tort de passer son chemin: souvent, les belles histoires ne commencent pas autrement.

Si entre ces quatre murs le temps semble s'être arrêté, on dirait même qu'il recule. Pour un peu on lui courrait après. Autant chasser les fantômes. Les fantômes, justement, ou plutôt les ombres, comme ce couple au mi temps de son existence au pas léger qui flotte plus qu'il ne marche. Les mots dans leur bouche sont un filet d'air et lorsque la femme fait irruption dans notre champ de vision, que le mari nous apporte le menu ou prend la commande, on ne manque pas de se frotter les yeux pour s'assurer que cette scène n'est pas le produit de notre imagination.

Y 2

Aussi, c'est un peu par surprise qu'arrive presque par enchantement et un peu sur la pointe des pieds une Phô au bouillon de jarret de bœuf exceptionnel (les toutes dernières cuillères, celles qui assèchent le fond là même où se concentre le maximum d' arômes et relèvent du divin), aux nouilles de riz bien fermes et à l'émincé de bœuf d’excellente qualité. Et de tomber presque béat devant cette soupe épurée, travaillée à l'os et subtilement parfumée. Pas mal du tout pour une petite planque de quartier.

 

Y-Lan

23 rue Liancourt

75014 Paris

01 43 22 39 39

 

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31 juillet 2012 2 31 /07 /juillet /2012 16:41

Bour 1

On n'est pas assez fou pour enfermer notre enthousiasme dans un carton à chapeau et le jeter au fond d'un placard. Il se trouve qu'on raffole de cette adresse qui n'est ni un bistrot à proprement parler, ni une brasserie et encore moins une auberge mais plutôt les trois à la fois.

Côté cour, le délicieux Gilles Breuil, l'ultra sympathique et attentionné patron qui officie également en salle et avec lequel la quasi totalité des employés costumés et cravatés du quartier passe en ça de temps du vouvoiement au tutoiement. Côté jardin, François Chenel l'ex second de chez Michel, adresse juste ahurissante encensée ici même, qui déroule une cuisine généreuse de tradition qui fait respirer à la fois le bois mouillé des forêts bourguignonne, son herbe mouillée, la terre de ses champs crevassés à grosses mottes, la chaleur d'une belle journée et la fraîcheur d'une rivière.

Bour 2

D'où sur les visages des clients cette grosse joie de jeunesse (l'andouillette de chez «Bobosse» tirée à la ficelle ou les rognons de veau cuit entier au vin de Xérès qui feraient presque tomber les sourires dans l'assiette), cette joie de réfectoire de grands enfants (observez bien ces visages ébahis devant l'entrecôte persillée à la plancha, à croire que l'on se sent devant l'une des grandes majestés de la nature), et cette émotion presque religieuse qui me prend devant cette terrine maison des deux roches (foie de volaille et foie de porc) aux pommes et Marc de Bourgogne (7,70 €), lorsque je demeure de longs instants dans une sorte de ravissement respectueux et de silence ému de l'âme (rien que ça!).

Bour 3

Dans la foulée, le temps plutôt frais pour la saison se prêtait bien à la quenelle de brochet à la cuillère préparée en direct faisant le dos rond dans sa délicieuse sauce aux crustacés (13,70 €). Portion aussi généreuse que la terrine où se retrouve la même finesse, ce même mélange de familiarité bouffonne et de galanterie attentionnée. Avec ça, des tarif pas énervés pour deux sous et un menu sacrément malin à 21,50 €, entrée/plat/dessert. Dans le genre, on ne fait pas mieux.

 

Bourgogne Sud

14 rue de Clichy

75009 Paris

www.bourgogne-sud.fr

 

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27 juillet 2012 5 27 /07 /juillet /2012 14:06

Vilia 1

Avec cette chaleur on n'est pas mécontent d'occuper une petite table à l'ombre sur le trottoir. Vacances d'été aidant, le calme saharien de la rue de Cotte est rarement pris à parti par les véhicules qui se font aussi rares qu'un petit vent doux susceptible de nous tirer de notre torpeur. San Pellegrino bien chambrée en embuscade, un rapide coup d’œil à l'intérieur nous révèle une micro-salle rétro, mâtinée de mobilier des années 50. En d'autres temps l'espace a vu naître puis mourir une boutique de fourreur, qui est tout l'opposé sinon le contraire d'une planque bistronomique de terroir italien.

(Vilia 2)

Au déjeuner, tiens, c'est parfait. Inutile de vider son portefeuille pour faire un sacré bon repas (compter 17 €, l'entrée et le plat, 20 avec le dessert), quoique la Burrata aux copeaux de truffe noire vantée par l'inénarrable Marco - belle gueule - slalomeur surdoué de la parole, soit un peu voir beaucoup à la ramasse, muette comme une carpe, la chose, à la résistance et à la texture proche d'une qualité industrielle, autant dire que pour le cœur laiteux on repassera. Après tout, l'erreur est humaine et le couscous de poisson d'inspiration sicilienne annule d'un coup de baguette magique ce désolant incipit.

Vilia 3

Question panache, saveur et générosité, ça envoie. De la rascasse, du cabillaud, du rouget du poulpe et des moules: c'est presque un filet de pêche qui s'est déversé dans notre assiette. Graine de semoule tendre et aérée à mouiller avec un bouillon épais et parfumé, plat rafraîchissant de carottes et de courgettes crues à partager. Un festin de prince en même temps qu'une déclaration d'amour à la Sicile et plus spécialement Trapani, berceau de cette spécialité. Et autant de raisons de prendre ses quartiers d'été chez l'encourageant Vilia.

Vilia 4

 

Vilia

26 rue de Cotte

75012 Paris

06 62 32 27 22

 

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