750 grammes
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8 février 2011 2 08 /02 /février /2011 02:29

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C’est idiot et surtout ça ne veut rien dire, cette expression de «paradis sur terre», pourtant s’il est un lieu qui mérite ce qualificatif, c’est bien Ngpali et sa plage de sable fin longue de 6 km. Pour avoir exploré les environs, je découvrirai rapidement que ce paradis se prolonge en retrait de la mer et qu’il suffit de lui tourner le dos puis de s’enfoncer dans un petit chemin de terre pour voir surgir un paysage enchanteur constitué de collines adorables, de champs au repos et de paisibles villages.

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Ce jour-là, le destin me fit croiser sur mon chemin quatre petits enfants qui me guidèrent dans la campagne, m’offrirent des fleurs et me divertirent de leurs rires, leurs sourires et leur énergie.

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Un moment que nous approchions d’une petite maison décrépite au sommet d’une petite colline, comme d’un seul homme et terrifiés, les enfants s’écrièrent «no !», me conjurant avec de grands gestes de la main de ne pas aller plus loin. Immédiatement, je pense à une maison hantée, une histoire terrifiante qu’on dû entendre les enfants, au village.

026Chaque matin, je longe à pied la plage ou pédale sur la route principale jusqu’au port de pêche qui est en réalité non pas une mais deux baies séparées par une mince bande de terre ou se serrent plusieurs villages de pêcheurs. Le moindre espace, fut-il un champ, le sable, un petit chemin, une palissade ou le devant d’une maison, est réquisitionné pour y faire sécher au soleil les petits poissons. Les chiens semblent s’être faits, plus par dépit que par goût, à ce régime, vu qu’on les voit de temps à autres marcher à pas de loup sur un filet pour barboter sans réel enthousiasme un ou deux poissons.

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D’un bout à l’autre de chaque baie mouillent une kyrielle de petits bateaux fragiles qui font dans la nuit un collier lumineux lorsqu’ils sont de sortie. De vaillants jeunes hommes usent de leur force pour tirer d’interminables filets qu’il faut après raccommoder et sur le sable des enfants ont dessiné des bateaux peut-être d’après leurs rêves.

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Le soir, après la baignade, il peut m’arriver de diner d’un white snaper grillé ou bien d’un mémorable curry au poisson et crevettes servi dans une noix de coco. Ce curry proposé par le Ngapali Kitchen, en plus de l’ail, de l’oignon, du gingembre, du poivre, de la tomate, de sucre, de la noix de coco râpé, et de quelques autres ingrédients inévitables qui nous sont familiers, détonne vraiment des autres curry goûté jusqu’alors puisque sa préparation inclut aussi du vin, de la sauce soja et de la sauce à l’huitre pour un résultat à se damner. Hélas, n’ayant fait qu’y diner, je n’ai pas rapporté d’images de cette spécialité maison, ayant en horreur les photos au flash. Alors, on fera jouer son imagination avec la garantie que personne n’y perdra au change, les rêves s‘avérant d’expérience plus savoureux que la réalité.

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Nagpali Kitchen

En face du Royal Beach Motel

Ngpali

Birmanie

 

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6 février 2011 7 06 /02 /février /2011 11:41

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Sittwe, située à l’embouchure du Kaladan, est réputée pour son marché aux poissons et dans une moindre mesure pour la beauté de ses jeunes femmes. Certes l’hygiène et les conditions de transaction ou de stockage du poisson n’y sont pas aussi sévères et irréprochables qu’au colossal marché de Tsukiji à Tokyo, mais pour son ambiance survoltée, un brin survoltée, pour ses petits bateaux débarquant des caisses pleines d’anguilles, de raies pastenagues ou de barracuda, le marché aux poissons de Sittwe vaut franchement le détour. Pour un petit billet de 1000, un pêcheur nous emmène sur un petit bateau qui mouille sur le port, au fond duquel sont tenus en captivité des requins qui font le bonheur des amateurs en soupe ou bien grillés.

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Après cette visite, rien n’empêche de rejoindre Main Road pour petit déjeuner et observer le ballet des jeunes moines passant d’une gargote à l’autre pour se faire offrir leur nourriture.

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5 février 2011 6 05 /02 /février /2011 13:57

Birmanie 2 050Mrauk-U (prononcer miaou !), en plus de posséder un site archéologique exceptionnel (ce n’est pas à tort qu’on la surnomme la petite Bagan) ainsi qu’une campagne luxuriante piquée ci et là de petites collines au sommet desquelles domine quelque stupa, vit chaque matin au rythme de son marché.

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On y trouve nombres de légumes extravagants aux formes plus baroques les unes que les autres parmi lesquels ces navets qui se dégustent en soupe et que je trouve à se damner avec leur petit goût sucré, ou encore ces minuscules pommes de terres douces et fondantes semblables à des billes, qui sont sautées dans un filet d’huile et agrémentent les curry.

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Ce matin là, après avoir visité le marché, j’accomplissais à pied un tour complet du site et longeais champs cultivés, lacs et villages qui étaient de jolies poches colorées. Parti tôt, je croisais des femmes chargées de fruits et de légumes qui se rendaient au marché, souvent accompagnées d’un ou plusieurs enfants. Malgré que leurs épaules pliaient sous le poids des marchandises, un sourire ne quittait jamais leur visage et c’étaient profusion de mots aimables.

Birmanie-2-033.JPGAu retour, ce furent cette fois hommes et femmes qui rentraient du marché, le panier vide ou à demi plein, la mine satisfaite et toujours ces sourires accrochés à leurs lèvres. Ce même jour, Catalina eut ces mots qui résumaient exactement mon sentiment à l’égards des Birmans: «la Birmanie est un pays pauvre mais son peuple est riche.»

 

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4 février 2011 5 04 /02 /février /2011 00:00

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On me le dit, on me le répète, Monsoon est de loin le meilleur ambassadeur de la cuisine sud-est asiatique dans tout Rangoon. C’est à proximité du Strand, non loin de l’hôtel prestigieux du même nom. On cherche une impressionnante demeure coloniale classique sur trois niveaux et on la trouve. L’air frais mais non glacial de la climatisation est un délice. L’effet est comparable à celui de plonger dans l’eau d’une piscine.

Rangoon 10075

La chance veut que j’arrive à 12h15 et que je m’installe à la dernière table restante, les deux niveaux que comptent le restaurant étant entièrement réservés. Je porte un toast à ma bonne étoile en sirotant un jus d’orange/carotte tout en parcourant la carte découpée en cinq types de cuisine: Birmane, Laotienne, Vietnamienne, Cambodgienne et Thaïlandaise. En d’autres lieux, en d’autres circonstances, un tel découpage aurait préfiguré une gastronomie réduite à peau de chagrin, bâclée et gadgétisée pour touristes en goguettes, or c’est justement le contraire et plus que son contraire: l’exact opposé.

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Les salades laotienne Tom Sam (papaye verte, crevettes séchées) ainsi que la thaïlandaise Yam Som O (pomelo, poulet) sont un pur délice et ne me font pas regretter d’avoir tourné le dos aux plats chauds plus élaborés (le mercure a grimpé soudainement à Rangoon, qui modère mon appétit). En dessert, la salade de fruits est une dernière touche de fraicheur avant d'affronter les grandes chaleurs.

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Très emballé, j’y retourne diner de crevettes sautées après avoir plusieurs heures trotté autour de la pagode Shwedagon ou m’être assis sur le marbre pour assister au coucher de soleil. C’est un spectacle que je ne manque jamais à chacun de mes séjours à Rangoon. Le premier et le dernier jour.

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Monsoon

85-87 Thein Byu Road

Tel: (+951) 295 224, 705063

Rangoon

Réservation fortement recommandée

 

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2 février 2011 3 02 /02 /février /2011 02:30

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C’est une préparation de nouilles, de porc, de pois chiches, de tomates, de croutons, de noix de coco et que sais-je encore. Le diable, si j’ai retenu le nom de ce plat bamar sur lequel au dernier instant est versé un bouillon chaud et parfumé à la coriandre. Il ne me laisse pas un souvenir impérissable mais me convainc autrement plus que les soupes de nouilles shan goûtées l’année dernière à Mandalay et que les amateurs retrouveront très facilement dans les rues de Rangoon.

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L’éventail pour se sustenter dans la capitale est très large puisque les gargotes improvisées sur la chaussée qui débordent quelquefois sur la rue, se succèdent à un rythme frénétique. Certaines rue comme la 19th Street donnent même l’impression le soir venu que Rangoon n’est qu’un gros estomac. Et ne parlons pas de Merchant Street.

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Détail touchant, les restaurateurs ont souvent fait dresser un petit autel sur un tronc d’un arbre, censé leur apporter protection et favoriser les affaires.

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1 février 2011 2 01 /02 /février /2011 02:10

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Je ne peux qu’être admiratif devant le marchand de mangues, la vendeuse de pastèques, celui de noix de coco glacée ou l’écrivain publique, de sauvegarder vaille que vaille cette conception tellement simpliste de la vie qu’elle échappe à la conscience de la majorité des humains. Cette sensation de liberté qui émane de chacun malgré la main de fer du pouvoir dont la veulerie est l’un des traits les plus marquants, m’envahit comme une sève vivifiante. Toujours dignes, on voudrait étreindre ces anonymes et les embrasser comme des frères valeureux prédestinés à un sort héroïque. Certainement qu’eux et moi partageons le même avis sur la bêtise fondamentale du monde.

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30 janvier 2011 7 30 /01 /janvier /2011 12:10

Rangoon-1-020.JPGDans le temps du voyage, j’accueille toujours avec la même ferveur tous les évènements que le hasard peut semer sur son chemin. Pour moi, il n’y a pas de bonnes et de mauvaises situations. Toutes les situations méritent d’être vécues avec délectation, car il y a dans chacune d’elles cette parcelle d’humour qui sauve l’homme de la dégénérescence et de la mort.

Aussi, rien n’est plus désagréable que de déjeuner sous les rayons de soleil qui nous cuisent le dos et la nuque, aussi, sur les coups de midi, tandis que mon regard panotait d’un côté puis de l’autre de la chaussée, remarquai-je ces hommes de dos qui cassaient la croute face à un mur. Quelque part, on les dirait puni, pensais-je avec amusement. Un tel dispositif n’est pas rare à Rangoon ou le moindre bout de trottoir est mis à profit pour qu’y soit installées une poignée de tables et de tabourets en plastique.

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Quelquefois, avaler une soupe exige du client de produire maintes contorsions pour parvenir à faire tenir le bol brulant en équilibre sur ses genoux. Cela par exemple pour ces gargotes dont la seule table vaillante est celle sur laquelle sont posés une succession de récipients contenant les différents mets. L’exercice est périlleux mais fort amusant, surtout qu’on s’y régale fort souvent. Et lorsqu’on se livre à de telles acrobaties devant une jolie jeune fille au corps précoce d’adolescente, on est partant pour renouveler l’expérience.

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30 janvier 2011 7 30 /01 /janvier /2011 11:35

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Le parcours de l’aéroport de Rangoon au centre ville m’est familier. A mi chemin nous longeons le lac entouré de verdure. Rangoon partage avec Bangkok cette caractéristique d’être mangée par la végétation jusqu’aux endroits les plus improbables. Chez la première, une grappe de palmiers se dressent entre deux immeubles contigus seulement d’une poignée de mètres, quand chez la seconde un marécage pourrit aux pieds d’un centre commercial. On devine dans ces deux villes la nature en embuscade, prête à reconquérir son territoire au moindre relâchement des hommes qui ne ménagent pas leur peine pour s’efforcer de la contenir. Il n’est que d’imaginer en pleine saison des pluies la végétation galopante, grignotant avec un appétit vorace la chaussée, les façades. Voilà ce qui me frappe une nouvelle fois que je gagne en taxi mon hôtel, cette nature ultra présente, ce vert chatoyant qui est la couleur dominante de Rangoon.

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Il est bon de noter ces quelques lignes attablé dans une tea house sur une minuscule chaise en plastique, entre deux gorgées de thé dont je suis devenu un inconditionnel lors de mon précédent séjour. Il s’agit de thé indien additionné de lait condensé (très) sucré qui peut rappeler le chaï indien, mais seulement de très loin. Selon les régions, ce thé est servi déjà mélangé dans une tasse à café - ce qui est le cas à Rangoon - ou bien non mélangé dans un verre transparent, - dans le nord - ce qui donne une jolie juxtaposition de deux couleurs, la première jaune foncée et la seconde, en quantité nettement plus importante, brune.

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On ne se prive pas de grignoter dans ces tea houses, comme par exemple au Lucky Flower, l’une de mes adresses favorites, un petit choix de samossa et de plats frugaux comme la purée de pois chiche ou de lentilles servie avec du pain ou bien des plats plus consistants, mais ce qui me plait par-dessus tout, c’est de m’y arrêter à n’importe quelle heure du jour et siroter ce thé dont je prolonge le plaisir en saisissant une de ces petites tasses rondes émaillées d’un petit récipient pour la remplir de thé birman prélevé dans un thermos.

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La qualité du thé varie d’une maison à l’autre et dépend sinon de la qualité des feuilles, également du moment de la journée auquel on se sert, le thé infusé matinalement offrant de meilleures garanties que celui servi en fin de journée dont les feuilles, lasses, ont perdu tous leurs arômes.

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Lucky Flower

Bogyoke Aung San Road

En face du supermarché Ruby Mart

Rangoon

Birmanie

 

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12 avril 2010 1 12 /04 /avril /2010 08:41

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C'était après avoir longtemps arpenté le quartier chinois puis m'être promené le long du fleuve, à proximité des débarcadères ou des dockers aux traits creusés, à la chair marquée, croulaient sous le poids des marchandises, de sacs de jute qui leur rongeait les épaules, leur brisait le coup. Je notais que chaque docker déchargeant l'un de ses sacs lourds comme du plomb, jetait aux pieds du camion un bâton dont l'extrémité était rouge. Les bouts de bois finissaient par former un petit tas qui s'élargissait au fur et à mesure que se succédaient les forçats assoiffés, ruisselant de sueur dont certains, une fois la corvée achevée se trainaient vers les entrepôts ou se tenaient en embuscade plusieurs gargotes sérieusement approvisionnées en bière locale prêtes à avaler les kyats péniblement acquis.

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Il suffisait de traverser l'avenue pour gagner le Strand Hotel, le plus luxueux des établissements de Rangoon qui est également le vestige Victorien le mieux conservé. Au premier regard, la ressemblance avec le Raffles de Singapore était frappante. De fait, je n'étais qu'à demi surpris d'apprendre que l'un comme l'autre étaient nés sous l'impulsion de deux frères arméniens, la construction du Raffles étant antérieure à celle du Strand (1901). A la différence du Raffles, défiguré par les boutiques de luxe, quasi méconnaissable derrière ses apparats de mauvais goûts pour clientèle de nouveaux riches, le Strand avait conservé quasi intact son charme d'autrefois qui se retrouvait naturellement dans le salon de thé ou je pris place pour y déguster un afternoon tea composé comme il se doit de pâtisseries et de mets salés et légers. Une parenthèse presque coupable dans cette capitale déchue aux murs lépreux, aux visages émaciés, aux destins incertains.

Strand 3

 

Strand Hotel

Strand Road 92

Rangoon

Birmanie

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