750 grammes
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3 décembre 2013 2 03 /12 /décembre /2013 17:56

Bat 1

Coincé entre un Indiana Café et Prêt à Manger, la présence du Bat (entendez bar à tapas/tartare) relève presque du miracle dans un quartier sinistré où le quidam va à la mangeoire comme les bêtes à l'abattoir. Il aura fallu la bienveillance et peut-être une bonne dose de courage, voir d'inconscience à Yariv Berreby et une poignée d'autres transfuges du KGB de William Ledeuil (dont deux japonais) pour redonner des couleurs à un boulevard Montmartre aux abois.

Bat 2

Outre une grande salle haute et baignée de lumière naturelle alternant murs blancs, papier peint gris, et larges miroirs, ce qui séduit immédiatement lorsqu'on pousse la porte du Bat, c'est inévitablement le bar en U avec son îlot central où se concentre la brigade dont le moindre geste est ausculté puis enregistré par le gourmet en herbe. Cette interaction de chaque instant entre le geste du cuisinier et le cœur palpitant du client qui en est le prolongement sinon la terminaison, ce rapport frontal à la cuisine on les retrouve sans filtre dans l'assiette (bistrotière le midi, résolument tapas au dîner), laquelle est vive, instinctive et colorée.

Bat 3

En bon élève appliqué et émancipé de William Ledeuil, Yariv Berreby touche plutôt toujours que jamais à la grâce avec sa cuisine franche et spontanée comme ces pâtes Taglioni et crevettes grillées arrosées d'une sauce saté, relevée au piment et rafraîchie au citron vert qui sont comme une page arrachée à la Thaïlande, à sa cuisine de rue géniale et inventive.

Bat 4

C'est le grand écart, l'expérience du voyageur insatiable et instinctif qui parle une nouvelle fois avec les ravioli (plats, allongées et extra fins comme on les trouve en Asie du sud-est) fourrés aux épinards et fêta, nageant dans un euphorisant bouillon de parmesan.

Bat 5

Cuisson irréprochable pour le canard de Challans rôti aux airelles et cardamone (supplément de 2 €), sous l’œil averti d'un japonais au geste sûr, précis. Un bijou fondant à la surface bien saisie. Pareil pour l’échine de porc ibérique grillé, olive noir et chorizo arrosé d'un jus caramélisé et accompagné de navets croquants.

Bat 6

Profiteroles (une trilogie de choux légers et aériens façon Popelini) arrosés d'une crème Gianduja... On ne sort pas autrement du Bat qu'ébloui et dégrisé, peut-être même l'arme à l’œil, allez savoir.

Bat 7

15,50 € le plat et le café. 21 € entrée/plat ou plat/dessert. 24 € entrée/plat/dessert

 

 

Le Bat

16 bd Montmartre

75009 Paris

01 42 46 14 25

www.le-bat.com

 

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27 novembre 2013 3 27 /11 /novembre /2013 10:20

Le 1

Fraîchement auréolé du prix Fooding du meilleur bistrot 2014, le Richer n'est autre que le prolongement heureux et réussi de l'Office voisin, antre bistrotière inventive et soignée du lumineux Charles Compagnon. Sans rien changer à ce qui fait le succès de la maison mère - créativité chaloupée, parti pris de la saisonnalité, rigueur à toute épreuve - Le Richer ne départ pas dans le panorama bistronomique dans l'air du temps avec sa déco brute incluant le nécessaire package / murs grattés jusqu'à l'os / pierre apparentes blanchies /miroir ovale / mobilier design / menu télégraphique sous forme de feuille de papier imprimé, précédé d'un encourageant ''mangez''. Autant dire qu'on évolue en terrain familier.

(Le 2)

Avec Adrien Bouchot et Romain Lamot en cuisine Le Richer assure la continuité des prestations qui nous avaient tant enchanté en face, à l'Office. Équilibre, précision juxtaposition des saveurs et assemblage bienveillant des couleurs sont au rendez-vous dans cette entrée dont l’énoncé déroule sobrement la trame narrative: ratte/cabillaud fumé/œuf de poisson volant/trompette de la mort. Jeu habile des textures, inter-réaction du suave et du croquant, déjà. Confirmation avec cette terrine de lièvre aux pistaches, pomme, gingembre et choux qui compense en excellence ce qu'elle livre en générosité.

Le 3

On reste sans voix, désarmé devant ce lieu jaune au nacré éblouissant mangé par une écume qui étend sa domination jusqu'au risotto de céleri, le navet pardailhant et la matelote rouge et blanche. Un îlot de douceur doucement chahuté par la légère acidité du vin rouge et le croustillant du riz grillé.

Le 4

La canette cuite à cœur, fondante comme du beurre, est un classique de l'Office qu'on retrouve avec bonheur au Richer, cette fois-ci épaulée par une impeccable purée de butternut, une tranche de brioche dorée sur laquelle est étalée une farce à gratin. Imparable.

Le 5

Les desserts sont d'un autre monde: la rose des sables craquante à se damner joue à égalité avec le fondant de glace à la fève tonka et le vaporeux de la crème anglaise allégée. Une tombée de myrtilles rôties apporte la tâche fruitée et colorée sans quoi la réussite de ce plat ne serait pas ce qu'elle est.

Le 6-copie-1

L'éclair au marron et poire déstructuré confronte la douceur de l'éclair et de la glace de sésame à l’amertume du kumquat confit. Forcement brillant.

Le 7

On notera l'absence de menu et on se consolera avec des horaires d'ouverture couvrant tout le spectre de la journée, de 8h00 à 1h00 du matin, du petit déj au déjeuner avec tartines et sandwichs bien afutés au comptoir, l'heure du thé et plus tard de la mousse. Pour ce repas, compter environ 35 euros par personne.

 

Le Richer

2 rue Richer

75009 Paris

01 48 24 44 80

 

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14 novembre 2013 4 14 /11 /novembre /2013 09:02

Temp 1

En cuisine, chacun le sait, les bonnes choses vont par trois. On l'a appris et vérifié aussi bien sur les tables des grandes adresses parisiennes que dans les gargotes de Rangoon ou Saigon. Tempero, avec ses trois syllabes sonores qui claquent dans les artères glaciales du bas 13ème et fouettent le sang, ses trois influences (France, Brésil, Vietnam) et sa trilogie de cuisiniers (plus une serveuse italienne) originaires des trois continents, confirme la règle d'or dont chacun ne se dépare pas et qu'il porte sous sa chemise, comme un talisman. On se passera d'évoquer ces vieux chewing-gums collants que sont la cuisine ethnique ou fusion. Chez Tempero, comme deux photos intelligemment placées côte à côte sur les cimaises d'une galerie, le Vietnam ou la Chine parle au Brésil, lequel répond à la France, chaque influence nourrissant l'autre et s’emboîtant de la manière la plus naturelle, la plus tendre et évidente qui soit.

(Temp 2)

Ainsi ce wontonaux champignons, l'équivalent chinois de nos ravioles. Un objet fragile à la texture délicate - un bonheur en bouche - nageant dans son très hexagonal velouté de cresson; ou encore cette étonnante terrine de bœuf au foie gras arrosée d'un bouillon vietnamien qui fond littéralement dans la bouche et charrie une profusion de saveurs. Ou il est donc question d'accords longuement réfléchis et non de brassages hasardeux, de collages abusifs et tape à l’œil.

Temp 3

Produits d'exceptions (viandes Guy Harang, légumes en provenance de coopératives voir cueillis en personne à la ferme de Villetain par le couple Olivier et Alessandra Montagne, laquelle a fait ses armes chez William Ledeuil - Ze Kitchen Gallerie et Adeline Grattard - Yam'Tcha), cuissons qui touchent à la grâce (on ne se remet toujours pas de ce généreux travers de porc fondant caramélisé cuit lentement à basse température, quand à ce risotto au potimaron balançant entre le crémeux du légume, la légère résistance du riz, le croquant des graines de courge et le fondant des larges copeaux de parmesan, il nous impressionne encore ).

Temp 4

Autant d'intentions qui partent du cœur pour aboutir à l'assiette et émouvoir le client, fasciné, comme révélé à lui-même, lequel reste sans voix, incrédule face à l'addition d'une sagesse telle qu'on se pincerait presque pour le croire (20 € les trois plats, 15 € les deux !).

Temp 5

L'adresse n'est pas grande (à peine trente couverts), la cuisine, semi-ouverte, l'est deux fois moins, aquarium à l'intérieur duquel s'activent trois, quatre, voir parfois cinq personnes qui la font ressembler par moment à la cabine des Marx Brothers. Et jamais un geste brusque, un mouvement d'exaspération, ni énervement ni précipitation (comme ce mille-feuille aérien à la crème lumineuse, au croustillant fragile, brillant de simplicité, de tendresse, presque), mais un sourire sur chaque visage, du plaisir à revendre.

Temp 6

Détail rigolo, Tempero est si petit (par sa taille mais géant par son talent) que les toilettes sont accessibles après un parcours hasardeux entre couloirs d'immeuble défraîchis qui aboutissent à une cour grisâtre. Garde à ne pas claquer la porte de service du restaurant auquel cas on est bon pour faire le tour et réapparaître par la porte d'entrée, ce dont on se moque et qui nous amuse bien.

Tempero, c'est assurément notre adresse coup de cœur de cette fin d'année. Sans conteste le meilleur rapport qualité/prix de la capitale. Et autant de raisons d'en faire sans plus tarder sa cantine.

 

 

Tempero

5 rue Clisson

75013 Paris

09 54 17 48 88

 

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24 octobre 2013 4 24 /10 /octobre /2013 14:32

Claude 1

Nul ne reste insensible à cette irrésistible sensation de fraîcheur, de fougue, de dynamisme mais surtout de vie qui imprègne la moindre composition du chef Claude Colliot, maître en son royaume dans cette rue un peu oubliée des Blancs Manteaux dont la couleur qui en réalité n'en est pas une, symbolisant la pureté, l'angélisme et l'innocence sert justement de point de départ à sa réflexion comme la page blanche l'est à l'écrivain et la toile au peintre. Partir de rien pour arriver à l'émotion, au frisson, dans un va-et-vient vertical incessant, une circulation intensive entre mer, terre et ciel, tel semble être le postulat de l'insubmersible Claude Colliot qui en trois plats, le temps d'un menu déjeuner facturé très raisonnablement 29 €, émeut aux larmes le gourmet avec une cuisine limpide et colorée, fraîche et sensuelle mais aussi rapide et abrupte comme les émotions du corps.

Claude 2

Où dans une salle lumineuse aux tons beiges de murs grattés et bois blond, sous l’œil inquiet d'un lustre arachnéen, on s'abandonne cœur battant à une sardine crue hachée façon tartare relevée d'agrume, arrosée d'une pointe d'huile d'olive et effleurée d'une pointe de gros sel. Cru, la courgette l'est tout autant dont on apprécie la nudité, le croquant, le don quasi pornographique d'elle-même.

Claude 3

Saint Jacques et gambas grillées. L'enchantement a commencé pour ne plus finir. Cuisson franche et velours en bouche, écrasé de curcuma comme un soleil dans le lointain, ahurissant cappuccino de pomme de terre au curcuma recouvert d'une mousse lactée, légumes de saison, la vie en multicolore - radis, choux fleur, oignon blanc, betterave, arrosés d'une sauce beurre-citron chargée d'une pointe d'acidité. Tout simplement désarmant.

Claude 4

Claude 5

Une étoile filante céleste qui est cette betterave confite surmontée d'une quenelle glace de coing sur laquelle a neigé quelques feuilles de basilic. C'est beau et c'est bon à en pleurer. Impressionné, ému au delà de tout, on préfère encore se taire.

Claude 6 


Claude Colliot

40 rue des Blancs-Manteaux

75004 Paris

01 42 71 55 45

www.claudecolliot.com

 

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18 octobre 2013 5 18 /10 /octobre /2013 20:00

Bel 1

Belha quoi ? Belhara c'est une vague géante de 8 à 12 mètres qui pour le plus grand bonheur des surfeurs fait son apparition à raison d'une fois tous les deux-trois ans, au Pays Basque, à deux kilomètres des côtes de Saint Jean de Luz. Bellhara c'est accessoirement un tout nouveau restaurant basque échoué rue Duvivier à deux brasses de la très chaleureuse et gourmande rue Clerc. Zinc et carrelage d’origine, banquettes en velours rouge, murs gris bleu, armoire frigorifique mastodonte (on y stockerait les prises d'un safari), cuisine pas plus grande qu'une boite d'allumettes, garçons au mi-temps de leur vie, Belhara a tout du bistrot dans son jus tel qu'on l'aime. On y tient d'autant plus à cette adresse que l'ardoise affiche le midi une jolie formule complète à 30 € (22 € les deux plats).  

(Bel 2)

Le cœur des touristes anglo-saxon à la table voisine penche à l'unanimité pour la superbe poêlée de girolles à l’œuf cassé servie à même la poêle en fonte ( + 6 €) ? Qu'à cela ne tienne, le velouté de potimaron et ses châtaignes glacées a lui aussi les deux pieds solidement fichés en automne et avec ça il brille par sa simplicité.

Bel 3

La dorade poêlée puis confiée au four est un petit bijou perché sur un lit de risotto à la sauce crevette dont les saveurs iodées font pressentir la vague à venir.  

Bel 4

Un dessert que je ne savoure jamais sans une vive émotion: le riz au lait et son caramel fondu au beurre salé, accompagné ici d'amandes, de pistaches et de noisettes. Fin, onctueux, la voilà la vague monstre qui après avoir pris son élan dans les hauts fonds déferle et emporte tout sur son passage. Cette vague c'est la Belhara mais c'est surtout Thierry Dufroux que les fins gourmets auront croisé aux tables de Bernard Loiseau, Ducasse ou Michel Guérard et qu'il fait bon retrouver chez soi, à Paris.  

 


Bellhara

23 rue Duvivier

75007 Paris

01 45 51 41 77

 

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11 octobre 2013 5 11 /10 /octobre /2013 10:31

Tra-1.JPG

Le Café Trama a l'avantage d'être près de la maison mais cet inconvénient qu'on ne le tient pas en haute estime. Excessifs, bien trop excessifs ces 50 euros pour un anis de Pontarlier, une entrée et deux plats qui pèsent si peu dans l'assiette et beaucoup dans le portefeuille. Rien de honteux si ce n'est qu'on nage dans le rien, qu'on frise l'insignifiant avec de surcroît l'effarante impression d'assister à un sabordage.

Tra-2.JPG

Ainsi ce Gravlax de saumon mariné pourtant délicieux (13 €) à la fois ferme et fondant sans être gras et sa crème raifort dont les pickles sur-représentés et effroyablement acides anesthésient le palais, paralysent les saveurs et jettent au passage jeter un désagréable coup de grisou sur vos dents. Passe encore pour ce saumon qui mis à part ses accompagnements tient toutes ses promesses, ce qui n'est pas le cas du croque-monsieur Poujauran truffé (ah bon ?) qui du haut de ses 13 € plus que discutables n'a vraiment rien d'exceptionnel avec son comté affiné 24 mois auquel on retrancherait moitié moins, sa tranche de jambon fine comme du papier à cigarette, son pain de mie certes signé Poujauran mais pain de mie tout de même, ni plus ni moins comme au rade du coin, et par dessus tout surtout cette coupelle ridicule de chips qu'on compte sur les doigts d'une main, sans oublier, cerise sur le gâteau, une indigente salade iceberg qui n'a rien à envier aux enseignes de restaurations disséminées les réseaux autoroutiers, jetée tout juste assaisonnée telle qu'elle dans l'assiette. Glaçant.

Tra-3.JPG

Comme l'est aussi ce tartare de bœuf Desnoyer (18 €) annoncé ''thaï'' du fait de la présence (massive) de gingembre (en revanche ni piment, ni citronnelle), lequel est à ce point envahissant qu'il emporte tout sur son passage ce que confirme notre voisin de table qui nous recommande d'y aller franco avec le Tabasco histoire de relever cette viande figée, atone, prise dans le gingembre comme le serait un navire pris dans les glaces. La déception est totale avec cette poignée de pomme de terre sautées et de nouveau cette salade iceberg qui nous laisse une fois de plus circonspects, sinon ahuris.

Tra-4.JPG

Que dire encore du traitement de faveur dont profitent certains habitués qui ont droit à leur petite assiette de saucisson pour accompagner leur verre d'alcool. Pas sympathique tout ça. Dommage, l'adresse s'annonçait plaisante avec son mobilier vintage. On était parti pour l'aimer, d'autant que son burger entre aperçu dans les colonnes de certains blogs s'avérait fort alléchant. Seulement, pas de bol, le burger c'est le samedi. On appelle ça un rendez-vous manqué.

 

 

Café Trama

83 rue du Cherche Midi

75006 Paris

01 45 48 33 71

 

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2 octobre 2013 3 02 /10 /octobre /2013 08:22

(Ter 1)

Qu'on ait quelque chose à célébrer (comme ce fut notre cas) ou non, le Terroir Parisien de Yannick Alléno chroniqué ici-même dans la foulée de son ouverture fait parti de ces restaurants où l'on ne se lasse pas de retourner. On assiste à la naissance d'un restaurant, on l'aime et on s'y attache, on ne le perd plus de vue; au mieux on l'observe mûrir, s'affiner, au pire on assiste catastrophé à la lente déliquescence de ce dernier. Avec une constance à toute épreuve, Terroir Parisien, rappelons-le, approvisionnée en quasi totalité de produits franciliens - ce qui en fait la référence locavore de la capitale -, trace sa route avec une ferveur sereine, appliquée. Et chaque plat de s’afficher avec un bonheur gourmand et une simplicité inventive comme cette désarmante crème d'ortie, mousse d'oignon à la noix de muscade accompagnée d' irrésistibles et non moins malines tartines gratinées au foie de volaille (11 €).

Ter 2

La cocotte de joue de lotte et son jus de moules safrané (23 €) présentée avec du riz et des haricots verts aux échalotes en supplément (5 €) manque certainement de finesse (sauce au beurre blanc tout de même un peu trop épaisse, saveurs saturées) mais pas de charme. En dépits de ses approximations on savoure le plat avec un réel plaisir.

Ter 3

La perfection même que ce filet de truite, sa crème de laitue et ses petits oignons fondant (19 €). Sans effet de manche. D'une simplicité désarmante. Fusion heureuse de la terre et la me. Une grande petite réussite.

Ter 4

Bouquet final avec cette mémorable coque meringuée aux framboises et sorbet de thym/citron (8 €) qui se déguste sans délai au risque de voir (comme c'est ici le cas) la fragile construction s'effondrer en douceur. Un dessert d'amoureux.

(Ter 5) 

 

Terroir Parisien

20 rue Saint Victor

75005 Paris

01 44 31 54 54

www.yannick-alleno.com

 

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29 septembre 2013 7 29 /09 /septembre /2013 08:58

(Bis 1)

Le fooding low cost et sans supplément c'est par ici. 19 € à tout casser les trois plats, 14, 90 € les deux. Plus que correct pour une bistronomie de poche douce avec le porte monnaie qui est le pendant sympathique et charitable des locomotives voisines et autrement plus dispendieuses que sont Vivant, Richer, L'Office et Albion. Autant dire qu'on ne s'y reprend pas à deux fois pour goutter cette cuisine gourmande pleine d'envie, simple et sans manières au déjeuner, plus élaborée au dîner, tout ça dans un cadre plaisant et épuré – zinc chaleureux en bois clair, mur blanc en relief, banquettes rouge en enfilade et cuisine ouverte où œuvre Quentin Domange.

Bis 2

Simple comme bonjour, arrosé d'une vinaigrette dispensable, le carpaccio de melon et jambon serrano est une belle bouffée d'oxygène en ces jours lourds et gris.

Bis 3

Percutant, avec juste ce qu'il faut d’épaisseur et d'onctuosité, le velouté de cèpes et pleurotes impressionne comme il explose en bouche où ses saveurs s'installent durablement. Heureux ravages et délicieux jusqu'à l'addiction.

Bis 4

Le suprême de volaille fermier façon basquaise et riz pilaf comme au café du coin mais taillé dans le marbre: produit d'excellence, cuisson millimétrée, plaisir gustatif sans limite: un grand petit plat.

Bis 5

La pièce du boucher fondante de belles proportions et ses pomme de terre persillées insuffisamment cuites, arrosée d'un soupçon de jus de viande ne fait pas dans l'extravagance mais assure l'essentiel.

A noter, le plan malin, cette omelette/salade à 6 € servie au comptoir le midi.

 


Bistro Urbain

103 rue du Faubourg Saint Denis

75010 Paris

01 42 46 32 49

www.bistro-urbain.fr

 

 

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23 septembre 2013 1 23 /09 /septembre /2013 10:57

Laz 1

Pour une première c'est une première. Les adresses gastronomiques installées dans les gares hexagonales se comptant jusqu'à ce jour sur les doigts d'un manchot, autant dire que l'ouverture du bien nommé Lazare piloté par l'insatiable Éric Frechon a fait l'effet d'une bombe. Depuis son ouverture il y a quinze jours, c'est le branle bas de combat: hommes d'affaires au costume sombre, irréductibles du chef triple étoilé, critiques sur les dents, gastronomes blasés, stars usées, pousses de vedettes, tous portés par une rumeur favorable affluent gare Saint Lazare (ressuscitée l'an dernier à grands frais), précisément la deuxième d'Europe en terme de flux de voyageurs.

(Laz 2)

Deux ans après avoir amorcé son virage démocratique avec son Minipalais qui nous avait séduit au delà du possible, la curiosité qui est un louable défaut nous amène inévitablement à réserver une table dans cette grande salle de 140 couverts organisée en quatre espaces - table d'hôte face cuisine ouverte, en prise directe avec les usagers (parfait pour un petit déj dès potron minet, un jambon beurre princier (7,50 €), un steak à cheval, pommes frites), bar central ovoïde en cuivre dévolu uniquement aux plats du jour, salle moderne boisée et noire décorée de vaisselle blanche gentiment bousculée par des touches industrielles (réseaux apparents) et des vestiges Belle Époque (chapiteaux, glaces), salon aux fauteuils club donnant sur une allée du centre commerciale.

(Laz 4)

Tradition, terroir, simplicité, cuisine famille, authenticité, le refrain est connu, archi connu et ferait gentiment sourire si effectivement on ne retrouvait pas en substance ces belles intentions dans l'assiette d’Éric Frechon, qu'on penche pour le semainier (18 €) - lundi, quenelle de brochet sauce nantua, mardi, foie de veau rôti au vieux vinaigre etc... - le plat du jour ou la carte (à tester un jour prochain, Les Déjeuners de Grand Mère, autrement dit le brunch du dimanche -38 €-).

Laz 3

Autant dire que les voyants sont au vert avec les œufs mimosa au thon et au crabe subtilement relevés (12 €), un brin régressif (mais une gare ferroviaire n'est-elle pas le lieu où les envies de grand départ rencontrent les souvenirs encore vivaces liés à l'enfance et au temps des vacances ?).

Laz 5-copie-1

En face, huit excellentes épaisses tranches de cœur de saumon fumé d'une belle couleur rose orangée accompagnées de blinis et d'une quenelle de crème fraîche aigrelette relevée à la ciboulette (16 €) .  

Laz 6-copie-1

Une divine poitrine de cochon grillée et sa choucroute de navets fondante relevée de baie de genièvre, caressée d'un filet de miel (21 €).  

Laz 7

Plat populaire par excellence témoignant de la volonté d’Éric Frechon de rendre accessible à tous la gastronomie et qui s'inscrit déjà comme le porte étendard du restaurant, ces bluffantes moules de bouchot à la crème, de taille moyenne mais bien pleines, servies dans une coque en cuivre et accompagnées d'un panier de frites (16 €). La sauce - à se damner - (laurier, thym, céleri, ail, crème, oignon) se termine à la cuillère sans qu'on en laisse une seule goutte. Exactement le genre de plat à avaler à la sauvette avec un verre de vin avant de sauter dans un train en partance pour la Normandie.

Laz 9

On reviendra pour les desserts, notamment le Paris-Deauville, qui fait beaucoup parler de lui, mais aussi le goûter. C'est qu'on y passerait des journées entières, chez Lazare, du matin au soir, sans jamais se lasser.

 

 

Lazare

Parvis de la gare Saint-Lazare

Rue Intérieure

75008 Paris

01 44 90 80 80

www.lazare-paris.fr

 

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8 juillet 2013 1 08 /07 /juillet /2013 08:14

(Al 1)

Les jus et nectars d'exception Alain Milliat ont fait beaucoup parler d'eux, sa boutique - restaurant à peine moins. Saisonnière, légère, colorée et diététique, la cuisine millimétrée du chef anglais John Irwin a rapidement touché une clientèle jeune et féminine, plutôt brindille qu'opulente, ce qui rend le spectacle est aussi bien dans la salle - voûtée au sous-sol, nette et épurée à l'étage - que dans l'assiette. Ou plutôt les assiettes car le dimanche Alain Milliat et son équipe y célèbrent un brunch devenu en l'espace de quelques mois tout simplement incontournable. Ticket d'entrée 35 € et des bonnes choses à n'en plus finir. Un jus au choix, une boisson chaude à volonté, un buffet salé (charcuterie, fromages, salade...), un buffet sucré (tarte aux pommes, céréales, fruits de saison) pain Poujauran et confitures Milliat en libre service, le tout déroulé autour d'une colonne vertébrale qu'est ce menu fixe changeant à la faveur des semaines et de l'inspiration du chef.

Al 2

En entrée, le désormais célèbre œuf mollet baveux à 62 degrés, aujourd'hui proposé avec sa purée de pomme de terre à la crème, sa tombée de comté juste fondant et son porc séché qui craque sous la dent. Jouissif.

(Al 3)

A suivre, la pintade fermière cuite rosée avec sa couche de peau et ses pommes grenailles manque de provoquer des évanouissements.

Al 4

En dessert, une mousse de fuit de la passion qui cache dès de mangue. Le jus de litchi que je sirote tout du long ponctue ce festin léger et fragile. Sans la moindre fausse note.  

 

 

Alain Milliat

159 rue de Grenelle

75007 Paris

01 45 55 63 86

www.alain-milliat.com

 

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