Le dernier jour du Têt on offre un ultime repas aux morts et on les laisse repartir d'où ils sont venus, c'est à dire de très loin, de tout en haut. En quelque sorte on leur dit au revoir, jusqu'à l'an prochain.
La maison s'est allégée de ses esprits, on la croirait presque vide. Dans le voisinage on ne hurle plus à la mort au karaoke, les lecteurs de cd ne jouent plus de la variété vietnamienne au kilomètre et à plein tube.
L'ambiance est retombée mais il reste quelque chose d'électrique dans l'air qui s’explique probablement par la présence aux portes du pays du typhon qui a ravagé récemment le littoral Philippin.
J'aime ce repas tout en couleurs à la fois fin et d'une grande fraîcheur, notablement plus léger que les précédents. Soupe de riz au poulet, salade de noix de coco et légumes, rouleaux de printemps, carottes blanches fermentées.
Quelquefois il n'en faut pas plus pour garder le sourire.