Le nom craint un maximum. Le burger à peine moins. Viande probablement de boucher (quoique on demande à voir) mais non maturée et sans caractère, buns affligeants fabriqués en Angleterre (quelle drôle d'idée), farineux et aussi nourrissants qu'une bolée d'air, lesquels avec ça épongent sauce et jus de viande pour finir par se désagréger honteusement entre vos doigts.
Salade iceberg en quantité abusive (un clin d’œil poussif au Big Mac?, espoir un temps caressé de faire du plein avec du vide? ) qu'on laisse s'accumuler avec indifférence sur le plateau. Un applewood cheddar fumé en quantité microscopique qu'au passage on aura oublié de ramener à la vie, une sauce barbecue visiblement bloquée à la douane; à ce stade de l'inventaire on a plus que frôlé le scénario catastrophe: on nage en plein dedans.
Ni bouée de sauvetage, ni miracle de dernière minute: ce BBQ burger et ses frites sans originalité (épaisses et pas trop grasses, décalque paresseux de celles des baraques à frites du nord) non seulement ne nourrit pas son homme (on ressort de là avec l'impression d'avoir sauté son repas sinon de s'être fait filouter) mais en plus de ça vous fait regretter de n'être pas plutôt allé chez Big Fernand ou pour 50 centimes de moins, soit 15 € vous piocherez dans la formule le hamburger haute couture de votre choix (ici limité au seul cheeseburger dans le très chiche menu affiché également à 15 € !), frites et boisson inclus ! Voilà qui fait très mal et qui justifie à lui seul qu'on ne remette plus les pieds dans cette franchise en devenir dont seul est à sauver le service jeune et compétant (quoique singeant celui à l'américaine ). Allez, on se dépêche d'oublier. Oups, c'est déjà fait.
Frogburger
19 rue du Faubourg Saint-Antoine
75011 Paris