Ngo et Huyen. Le frère et la sœur. Le ciment de la famille. L'homme d'affaire et la cuisinière hors pair.
La maison n'a pas changé, excepté deux décédés, lesquels feront brièvement leur retour la veille du nouvel an pour une visite éclaire de 4 jours avant de retourner dans l'au delà.
On se réjouit de leur venue prochaine. L'autel des morts au premier étage croule déjà sous les offrandes et les fleurs. Les vivants et les morts. Le cercle de la vie, comme dirait Ngo.
Derniers préparatifs avant la fête du Têt. On ne fait pas dans l’extravagance. On a déjà la tête ailleurs. On cuisine simple, léger et comme à d'habitude intégralement maison avant le grand plongeon, l'orgie superbe.
Une soupe d'igname (khoai mo) immédiatement reconnaissable à sa couleur violacée naturelle.
Une soupe hu tiu et son bouillon qui a cuit une petite heure, surveillé, goûté, sans cesse amélioré; plaisirs simples, joies immenses.
Un avant dessert:des œufs au lait coulés dans la noix de coco qui ont cuit avec son jus. Un bonheur tout droit sorti d'un rêve.
Et la surprise de milieu de soirée, le fameux suong sa hat luu, tapioca, pâte de haricot, lait de coco maison (chaire râpée enroulée dans un chiffon trempé dans l'eau puis pressé au dessus d'un récipient), sucre, glace et agar agar qui ferait presque venir les larmes aux yeux.