750 grammes
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24 juin 2011 5 24 /06 /juin /2011 10:14

Boco 1

Boco, ou comment faire le tour du monde de la cuisine des grands chefs en deux coups de cuillère à pot. Le procédé est simple: on prend un petit panier mignon tout plein qu'on remplit de bocaux chauds ou froids signés Anne-Sophie Pic, Frédérik Bau, Gilles Goujon, Emmanuel Renault et Christophe Michalak, on passe à la caisse (lente et mal fichue, ramant pour absorber une file exponentielle une fois passé 12H30), on lache 15 petits euros pour l'entrée/plat/dessert plus un petit pain Poujauran, après quoi on se voit remettre une sorte de buzzer clignotant laid comme un poux. Viens le moment de partir à la pêche d'une hypothétique table vacante (au risque de me répêter, un vrai cauchemar passé l'heure fatidique de 12h30), sur laquelle nous posons le schmilblick qui ne tarde pas à faire sa petite crise épileptique, signe que le ou les plats sont chauds, qu'une jeune femme vous livre séance tenante (et l'intérêt du buzzer dans cette histoire ? on se le demande).

Boco 2

Nous voilà aux commandes d'un concentré de menu étoilé intégralement bio, une cuisine que cette trilogie de bocaux ne se contente pas d'effleurer et qui agit comme un accélérateur d'émotions avec à la clef la tentation d' approcher encore de plus près cette gastronomie souvent onéreuse et intimidante. Plus qu'un échantillon de la belle cuisine, plus qu'un raccourci gentillet, on ressent immédiatement derrière le verre épais des bocaux la volonté, l'effort et le sentiment du chef. Il n'est que de goûter cette «tomate grappa gorgée de chèvre frais et pistou à l'huile d'olive», signée Gilles Goujon, accompagnée encore de ses haricots verts, ses haricots coco, quelques tomates confites, des courgettes et du poivron rouge, pour sentir immédiatement monter en nous des bouffées de fraîcheur, des fulgurances ensoleillées, comme si le sud tout entier venait se jeter dans notre bocal.

(Boco 3)

Mordre dans l'épaisseur vive de la tomate fait un bien fou, attaquer celle du chèvre est presque salvateur, quand au fond du bocal gît le trésor inestimable que sont ces légumes pris dans l'huile d'olive qui ont rendu un jus à se damner.

(Boco 4)

Et que dire de ce «tandoori de daurade royale aux épices» reposant sur un lit de riz noir vénéré «en risotto ferme et parfumé», création jubilatoire d'Anne-Sophie Pic, qui va laisser des traces (elle aura forcément pactisé avec le diable pour donner à son risotto ces saveurs d'un autre monde).

(Boco 5)

Quand à la crème caramel au beurre demi-sel de Christophe Michalak, c'est une miniature, une compression de son talent et d'une simplicité heureuse plutôt inattendue de la part du pâtissier virtuose. Dire qu’on se sent un peu fondre au fur et à mesure des cuillères avalées, c'est en dire encore trop peu. Pas l'ombre d'un doute, c'est déjà demain qu'on y retourne dans ce self de luxe. Et tant pis pour la décourageante file d'attente.

 

Boco

3 rue Danielle Casanova

75002 Paris

www.bocobio.com

 

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