750 grammes
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10 janvier 2014 5 10 /01 /janvier /2014 15:10

(At 1)

L'unique intérêt de Bac Lieu ce sont ses habitants, les plus doux, les plus gentils qui soient. Dans sa laideur, la ville sait rester digne et belle et il n'est pas dit qu'une fois le canal dragué, les berges aménagées et les vieilles maisons coloniales achevées d'être restaurées, Bac Lieu commence à voir pointer le bout de leur nez quelques touristes étrangers.

((At 2))

Bac Lieu est de ces petites villes qui se vivent plus qu'elles ne se visitent. Les promenades manquent mais les cafés sont légion où siroter un jus de sucre de canne ou un Xaxi et engager la conversation. Quoi qu'on fasse où surtout qu'on ne fasse pas, on est à la joie de déguster par exemple sur le pouce une assiette de banh cu cai découpés au ciseaux par une jeune femme souriante trop intimidée pour se faire photographier.

At 3

Et c'est une nouvelle claque, cette farce de daikon, crevettes et porc cuite à la vapeur dans une pâte épaisse de riz, arrosée de nuoc mâm légèrement citronné.

At 4

At 5

En plein centre (si seulement Bac Lieu en compte un), on tombe inévitablement sur le marché de nuit en train de se monter et c'est l'occasion toute trouvée de déguster un choux à la crème de cacahuètes et noix de coco.

At 9

At-10-copie-1.JPG

Le choux, on le pressent sec, approximatif, or pas du tout, c'est exactement le contraire et on le trouve pour tout dire excellent.

At 8

Chemin faisant, décidé à aller jeter un œil au Cong Tu Hotel, cette grosse bâtisse datant de 1919 et construite avec des matériaux importés de France, je fais étape une nouvelle sur un bout de trottoir (qui valent tous les palais d'Europe, si, si) pour chemin faisant, déguster sans appétit puisque poussé par la seule curiosité, une crêpe de riz à la noix de coco qui est aussi l'occasion de mettre la main sur une part de gâteau à la banane en cas de petite faim nocturne.

At 6

At 7

En soirée, retour au marché de nuit qui cette fois-ci bat tout son plein, vapeur d'eau par ici, jets d'huiles par là, fumée de viande et parfums d'herbes venant chatouiller les narines. Et pourquoi pas tenter le Cari gà vit, une variante vietnamienne du curry au canard dont une fois encore le bouillon recèle 1001 ingrédients et 1001 secrets qui nous donnent cette impression d'être plongé en plein rêve.

At-11.JPG

Et si le voyage, après tout c'était ça: un voyage dans le voyage rendu possible par la seule magie des plats dégustés dans la rue.

 

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9 janvier 2014 4 09 /01 /janvier /2014 13:37

On 1

Dans le Pho, tout est dans le bouillon. La preuve avec Ngo, dans cette gargote du quartier de Gô Vap dont la maison est située à quelques centaines de mètres du grand marché. On appelle ça une gargote, moi je lui trouve des allures de palace tant la Pho de madame Nguyen est on ne peut plus soignée et touche l'air de rien à la perfection. L’œuvre d'une vie, lâche Ngo, très philosophe. C'est peu dire qu'elle aurait logiquement sa place aux côtés des Mozart, De Vinci et autres Van Gogh, ajoute-t-il, visiblement très inspiré ce matin. Et après tout pourquoi pas ?

On 2

On n'enlèvera pas à Ngo, chef hors pair, le mérite de s'y connaître en Pho. Et si cette dame devait être jugée sur le seul critère qu'elle apporte beaucoup de bonheur aux gens, alors qu'elle soit sur le champ canonisée tant sa soupe possède ce quelques chose d’extraordinaire rencontré chez aucune goûtée jusque là.

On 3

Rien ne manque à son bouillon – la photo parle naturellement d'elle-même: graisse, abats jusqu'au sang de bœuf pris dans un petit filet aux mailles très fines, c'est le paradis à portée de cuillère.

On 5

Comme cette bun nuoc leo Soc Trang (soupe de nouilles au poisson, crevettes et porc grillé), dégustée le lendemain à quelques petites heures de route de là à Can Tho, au milieu du delta dont c'est une des grandes spécialités culinaire de la région. Hormis un petit air de Phnom Penh, son marché bordant le fleuve fangeux où je passe le plus clair de mon temps et à 6 km en barque le célèbre marché flottant de Cai Rang que je prends grand soin d'éviter, la ville offre bien peu d'intérêt à part cette soupe de nouilles très odorante de couleur légèrement rouge orangée et servie avec une coupelle d'herbes fraîches.

On 6

En bouche, les parfums semblent des milliers. Dégustée sur un petit tabouret en plastique aux abords du marché, c'est simplement l'une des expériences gastronomiques les plus excitantes qu'il m'est était offert de vivre jusque là.

On 4

 

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7 janvier 2014 2 07 /01 /janvier /2014 12:54

(An 1)

Rien n' a changé ou presque chez Quan Oc Khan, le petit restaurant de fruits de mer, sinon que Khan, l'ami et jeune propriétaire du lieu s'est récemment séparé de la belle Lê Khan, fait tatouer sur le bras le jour exact de leur rupture, a acheté à crédit une voiture japonaise et planche sur une nouvelle adresse qui devrait ouvrir les prochains mois.

An 10

Fraîchement débarqué de Bali avec son ami allemand, je fais la connaissance d'An, l'air vaguement Philippin sinon Poylnésien mais vietnamien pur jus habitant Berlin, lequel après un périple de six mois en Australie puis en Malaisie a échoué dans la soirée à Saigon dont Quan Oc Khan qu'il ignorait encore devient sur le champ son adresse favorite. Et pour cause.

(An 2)

Dans les vieilles connaissances nous retrouvons les pétoncles avec cacahuètes et filet de kumquat dont la simple évocation met l'eau à la bouche.

(An 3)

Les escargots de mangrove cuits dans un grand wok avec du lait de coco et de la citronnelle.

An 4

Les pinces de crabe, croûte de sel et piment.

An 5

Les palourdes cuites dans une marmite avec bouquets de citronnelle, piments et kumkat.

An 6

Les coquilles Saint-Jacques gratinées au fromage.

An 8

Au rayon nouveautés, les escargots de mer cuits dans une sauce au beurre avec de l'ail.

An-9.JPG

L’œuf de 21 jours dans sa sauce au tamarin, surprenant mais pas repoussant non plus.

An 7

Enfin, le poulpe grillé.

 

Quan Oc Khan

25/5 Nguyen Binh Khiem

P. Ben Nghé

08 3822 0555

District 1

 

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6 janvier 2014 1 06 /01 /janvier /2014 16:43

S 1

Avec la nouvelle route à huit voies fonçant en direction de la mer, aussi impressionnante et peu empruntée que la fameuse et fantomatique ''Centrale'' de Cuba , on est à la maison en moins de temps qu'il n'en faut pour garnir un banh mi qui est dans la moindre échoppe le jour et la nuit avec ce qui se fait en la matière à Paris.

S 3

Et comme le séjour commence et s'achève toujours dans la cuisine qui est la vraie pièce de vie de la maison, c'est sans surprise que Ngo met illico la main à la pâte (ce qui est le cas de le dire) pour lancer une soupe de wonton cuisinée en un clin d’œil.

S 4

''Plus facile, ça n'existe pas'', nous apprend-il, les doigts repliant délicatement un carré de pâte pour y emprisonner une petite boulette de farce de porc pendant que cuit la soupe (ail et oignon mis à frire dans de l'huile, eau, sel, poudre Knorr, crevettes déshydratées ou non, porc haché, ciboulette carottes émincées).

S 2

Attention à ne pas faire l'erreur de faire cuir les raviolis dans la soupe, nous met en garde Ngo. En effet, on les cuira à part avant de les plonger à la sortie du bain dans l'eau froide puis de les badigeonner d'un peu d'huile, deux précautions valant mieux qu'une afin qu'ils ne collent pas. Au moment de servir on ajoute du poivre et un peu de piment frais naturellement fraîchement émincé, pour la couleur mais aussi parce qu'on aime ça.

S 5

La chaleur n'est pas écrasante mais l'effet du voyage si. A peine émergé d'une sieste qui n'a de reposante que le mot, voici que Ngo surprend tout le monde (du moins moi) avec ce dessert qu'il n'a pas été bien long à concocter le temps de ma brève retraite. Il s'agit de tofu servi chaud avec du lait de coco, quelques perles de tapioca, du gingembre et du sucre de canne, qui a pour nom tofu dâu hu. A mille lieues encore du tofu tel qu'on nous le sert sous nos latitudes, celui-ci étant produit au quotidien et en continu par un marchand dont l'atelier se trouve à une centaine de mètres à peine de la maison. ''Cette soupe, ce dessert, c'est mieux qu'au restaurant !'', ne puis-je m'empêcher de remarquer, me doutant bien que le chef ne sera pas insensible au compliment. ''Tu crois?'', réplique-t-il, modestement.

(((S 6)))

Le poulet au curry jaune, patates douces et lait de coco est sans l'ombre d'un doute l'un de mes plats favoris, d'où sa présence ce soir là sur la table, bien encombrée comme il se doit (vermicelles de riz, pickles de papaye, pousse de soja et concombre etc...). Le retour d'un prince n'aurait pas été plus dignement célébré.

 

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27 février 2013 3 27 /02 /février /2013 11:15

1-copie-2

Le rituel est souvent le même. Chaque début de semaine, dès la fin de la dernière représentation à l'Idecaf, certains des amis comédiens de Ngo se retrouvent au petit restaurant de fruits de mer que tient à deux pas du zoo, au fond d'une impasse, le très souriant Khai (qui signifie victoire), lui même acteur dans la troupe et fiancé à une étoile du cinéma vietnamien (Lê Khan) dont on peut voir le joli portrait au fond de la salle (sur la photo, à sa gauche).

(3)

Ce soir là, Tâm (cœur) est de la partie. Tâm, je reste à ce jour encore incapable de le reconnaître sur scène (à moins de faire un saut en coulisses juste avant la représentation), souvent grimé en vieillard avec par exemple ce jour là des cheveux poivre et sel hirsutes et une longue barbe blanche.

((13))

Tout le contraire de la belle Thuy (tendre) à la beauté magnétique, quasi convulsive, que je reconnaîtrais entre mille.

4

S'y sentant comme chez eux, tous apprécient ce petit restaurant pris d’assaut dès la sortie du bureau qui est sans surprise est une affaire de famille ou la bonne humeur et les sourires circulent abondement, aussi libres que l'air et le vent.

(2)

Ce qu'ils apprécient également, c'est qu'on ne s'y ruine pas, sachant qu'il faut compter environ 50 000 Dong l'assiette de coquillages ou crustacés, soit l'équivalent de 1,75 €, ce qui reste très abordable. Et comme il s'avère qu'en plus c'est bigrement délicieux on comprend la popularité de ce lieu dont les petites tables à l’extérieur sont les premières prises d’assaut.

5

Un repas chez Khan n'a ni début ni fin. Les petites assiettes se multiplient sur la table, se chevauchent, se répondent les unes aux autres. Aussi serait-il plus judicieux d'en dresser l'inventaire dans un joyeux désordre qu'on ferait débuter pourquoi pas avec ces escargots de mangrove (cerithidea obtusa) cuits dans un grand wok avec du lait de coco et de la citronnelle.

6

Puis viendrait le tour des escargots de mer avec leur irrésistible croûte de sel et de piment.

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Les ormeaux aux fines herbes et cacahuètes.

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Les pinces de crabe, croûte de sel et piment.

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Les palourdes cuites dans une marmite avec huile et bouquets de citronnelle.

10

Les coquilles Saint-Jacques à la crème et au fromage.

11

Les coques avec de l'ail caramélisé et sa peau frite.

12

Les pétoncles avec cacahuètes et filet de kumquat vinaigré.

 

Quan Oc Khanh

25/5 Nguyen Binh Khiem

P. Ben Nghé

08 3822 0555

District 1

 

 

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24 février 2013 7 24 /02 /février /2013 16:00

A

C'est le privilège de vivre à la maison au milieu d'un cuisinier et de plusieurs cuisinières hors pairs et c'est devenu une habitude de se régaler chaque jour de plats familiaux régulièrement renouvelés et préparés avec des produits de première fraîcheur achetés au grand marché de Go Vap, lequel est situé à moins de 300 m de la maison. Le rituel est chaque jour le même. On se rend seul ou à plusieurs au marché et on achète le nécessaire pour le jour même, jamais pour le lendemain, le frigidaire ne servant qu'à stocker les boissons. Quand au freezer il est bourré à la gueule de glaçons et n'a jamais vu l'ombre d'un produit congelé.

B

Il arrive quelquefois que certains produits arrivent de plus loin que du marché voisin. C'est le cas de ces filets de poissons salés que Ngo s'est procuré hier à Phnom Penh à l'occasion d'un séjour éclair et qui finissent de sécher dehors au soleil dans l'air relativement lourd et chargé d'humidité.

E

Il a été décidé que cette journée serait dévolue aux produits de la mer et pendant que l'un se lance dans la préparation du maquereau à la sauce tomate (épépiner les tomates, les couper en quartiers, les passer à la centrifugeuse - hacher 8 belles gousses d'ail, les faire frire dans de l'huile jusqu'à ce qu'elles brunissent - ajouter la sauce tomate, une cuillère à soupe de sel, une de sucre, réserver - bien imprégner le maquereau avec un mélange de sucre, poivre, de poudre Knorr (2 cuillères à café), d'ail émincé, de jus de citron vert, de quelques piments frais rouges hachés, le tout arrosé d'une bonne rasade de sauce poisson - placer le tout au fond de l'autocuiseur, laisser travailler pendant un bon quart d'heure puis recouvrir de sauce tomate et enfin laisser cuir pendant une petite demie heure - un délice accompagné de liserons d'eau ou de bitter leaf comme ici; d'autres se lancent dans la salade de mangue verte.

F

Ngo a eu la bonne idée de rapporter du Cambodge des jeunes pousses de margousier (saudau) dont on ne trouve dans le commerce au Vietnam principalement que les feuilles.

C

Mélangé à la salade de mangue verte c'est précisément ce qui va lui donner ce goût amer qui me déplaît au plus haut point.

(D)

Mais avant d'en arriver là il s'agit d'abord dans un saladier de râper la mangue verte, les carottes, d'ajouter de la tomate, des oignons, du concombre, du piment, de l'ail, de la poitrine de porc, de la peau également de porc qu'on a faite bouillir puis tranchée très fin dans la longueur (photo ci dessous), des morceaux de poisson séché, des crevettes séchées, des cacahuètes concassées et d'arroser de sauce poisson.

D1

Un poisson chasse l'autre et il est temps maintenant de passer à la poêle (y déverser préalablement un généreux filet d'huile, ajouter pour le parfum une grosse gousse d'ail qu'on aura écrasée grossièrement du revers d'un couteau) un beau poisson coupé en deux qu'on fait cuir en ajoutant de l'ail émincé et de la sauce poisson.

((G))

Au moment de servir, une fois que sa peau est bien bronzée et croustillante à souhait, on l'arrose d'une dernière rasade de nuoc man.

H

Comme dit Ngo, un repas sans soupe n'est pas un repas digne de ce nom. Aussi, avec les enfants s'y prend-on dès le matin pour préparer les coques qui vont cuire dans une soupe rafraîchissante de légumes à la citronnelle.

I

On pourrait s'arrêter là mais sur les coups de 21 heures font leur apparition sur la table du salon les amandes de mer que la maman de Mi a fait cuire au fond d'une poêle avec un peu d'eau et deux bouquets de citronnelle (oh, la bonne idée).

J

Alors, il n'y a pas de plus grand bonheur que de saisir du bout des doigts un coquillage, le faire glisser dans la coupelle contenant du poivre noir du delta fraîchement moulu arrosé d'un filet de kumquat (bien plus doux et fruité que le citron) pour enfin le porter à sa bouche.

K

Pour un peu on se sentirait décoller.

L 

 

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23 février 2013 6 23 /02 /février /2013 15:55

((Goi 1))

On jette un œil à l'équipe au complet et on comprend instantanément de quoi il retourne. Depuis le temps que je leur dit qu'ils sont à la restauration ce qu'Arcade Fire est à la musique: uniques, imprévisibles, jouissifs. Une formation chorale flexible toujours inspirée, et organisée autour de sa jolie serveuse qui collectionne les robes fleuries comme d'autres les hommes. Le groupe s'éclate en journée sur la scène ouverte de son restaurant décoré façon retour de chine pour le plus grand bonheur d'une clientèle composée quasi exclusivement d'étudiants.

((Goi 2))-copie-1

En soirée, c'est le concert de rue, un concert de poche et c'est rien de plus tentant que de grimper sur les petites tables en bois à ras du sol qui fleurissent sur le trottoir. Le passant, lui, louvoie, ralentit son pas et souvent s'arrête puis s'engouffre à l'intérieur où l'attend l'amitié, la joie et peut-être un peu d'amour. C'est chaque jour de l'année ambiance de fête et une carte quasi inchangée depuis un bail qui fait la part belle au tofu qu'on aime ici frit et bien moelleux.

Goi 3

Exactement le genre d'adresse qui fait chaud au cœur et donne envie une fois rentré chez soi d'écouter un bon The Kills (Monkey 23) ou Cocteau Twins (Heaven or Las Vegas).

Goi 4

 

Gôi !

87 Nguyen Du

District 1

 

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22 février 2013 5 22 /02 /février /2013 07:00

(Usine 1)

Gwen n'a pas tort. L'Usine est bien l'un des lieux les plus branchés de Saigon (et connecté, sachant qu'on compte autant de laptop, ipad et autres smartphones que de clients). Lesquels clients sont de belles, jeunes et très fines saigonaises, étudiantes, travaillant dans la presse, la mode, l'audiovisuel (ce jour là Gwen notait dans la salle un célèbre mannequin, une actrice et un animateur télé) et des jeunes hommes au physique au moins aussi avantageux, une poignée d’expatriés et quelques oiseaux égarés comme Gwen et moi.

((Usine 2))

Ouvert il y a deux ans en plein cœur du district 1, au premier étage d'un vieux bâtiment datant de l'ère coloniale, à deux pas de l'opéra sur lequel les deux charmantes terrasses chauffées été comme hiver (!) offrent une vue imprenable, et situé en plein rue Dong Khoi, l’autre fois fameuse rue Catinat qui remontait du fleuve jusqu'à la cathédrale, alors l'épine dorsale de la Saigon coloniale, la vitrine mémorable de ''Paris de l'Extrême Orient'', étroite, toujours très animée et bordée de tamariniers; l'Usine est devenu en l'espace de deux ans le repaire favori de ceux et celles qui apprécient siroter un capuccino et grignoter un cupcake au calme tout en griffonnant un bout de journal ou en lisant rêveusement quelques pages du dernier Murakami dans un cadre brut et vintage.

(Usine 3)

On vient aussi se régaler d'une petite restauration bien pensée allant de la planche de fromages (en soirée) aux sandwichs, en passant par les copieuses salades et le hamburger.

Usine 6

Et comme le café/restaurant s'organise autour d'une boutique et pour peu que ce jour là l'on soit d'humeur dépensière, un bel échantillon de possibilités s'offre à nous pour se soulager de quelques centaines de milliers voir de millions de dong, des vêtement de créateurs émergeant ou confirmés, en passant par les objets design et les accessoires.

Usine 4

Usine 5

Bref, le genre de lieu délicieux où l'on passerait des journées entières, telle Gwen avec ses cappuccino dont jure-t-elle elle ne connaît pas de meilleurs en ville.

Usine 7

 

L'Usine

151 Dong Khoi, District 1 (au fond de la galerie marchande, puis à droite, 1er étage)

www.lusinespace.com

 

 

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20 février 2013 3 20 /02 /février /2013 08:00

Po 1

Trùc m'avait prévenu. ''Quasi impossible que tu trouves ce dessert au marché et encore moins au restaurant et s'il s'avérait par le plus grand des hasards que tu mettes la main dessus je te mets au défi de le trouver meilleur que le mien.'' La belle Trùc a raison: les banh bôt ban (banh, gâteau, bôt ban, tapioca) ne courent pas les rues et sur les marchés je n'en ai vu pour ainsi dire jamais. Quand à ce que le sien nous comble de bonheur plus qu'aucun autre, ça je n'en doute pas un seul instant.

Po 6

Réaliser cette spécialité n'est pas forcement chose aisée mais ce n'est pas très difficile non plus. Il suffit de la regarder faire, noter scrupuleusement les ingrédients, les quantités, et s'efforcer d'observer son tour de main plutôt que son tour de hanche, sinon son visage qu'il m'arrive de ne plus quitter des yeux pendant un temps qui me semble interminable mai jamais trop long.

Po 2

Ça se passe donc ainsi. On fait bouillir dans les 300 grammes de graines de germe de soja, lesquels vont jaunir à la cuisson. Ensuite, on en fait amoureusement des petites boulettes qu'on met de côté.On enchaîne avec la même quantité de tapioca qu'on fait gonfler en versant dessus de l'eau bouillante. On laisse un peu reposer puis on ajoute environ 300 grammes de farine de tapioca. On malaxe le tout en versant régulièrement l'eau chaude.

Po 3

On se charge maintenant de faire une boule avec la pâte (et c'est là que Ngo intervient, leque excelle dans cette étape cruciale) après avoir trempé ses doigts dans un peu d'huile, puis on l’aplatit comme un cookie (on ajoute si besoin est un peu de farine) et on trempe une nouvelle fois le bout de ses doigts dans d'huile.

Po 4

Dernière étape, pas la moins délicate, on enroule la pâte autour de la boulette de graines de germes de soja jusqu'à la recouvrir totalement, qu'on dépose sur un plateau recouvert de film alimentaire.

Po 5

Ne reste plus qu'à cuire à la vapeur une vingtaine de minutes, temps qu'on mettra à profit pour presser du lait de coco et le faire chauffer avec du sucre et une feuille de pandanus dans une casserole.

Po 7

La suite, on s'en doute (et, instant émouvant et troublant - quasi sulfureux - comme aucun autre, c'est Trùc qui s'en charge) il ne reste plus qu'à verser le lait de coco sur une boule chaude et luisante en prenant bien soin d'y ajouter quelques grains de sésame. C'est tellement bon qu'on en pleurerait.

Po-8-copie-1.JPG 

 

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19 février 2013 2 19 /02 /février /2013 10:00

P 11

La nuit en ville, c'est comme si tous les poissons et les crustacés aperçus un peu plus tôt agonisant au fond d'un panier ou bien refroidis depuis belle lurette s'étaient comme par magie donnés rendez-vous sur l'un des innombrables grill du marché de nuit. C'est là véritablement l'attraction nocturne majeure de Duong Dong, l'île n'en offrant pas d'autres à des kilomètres à la ronde.

((P 2))-copie-1

Dès la nuit tombée une longue voie piétonne se couvre d'étals dégorgeant de poissons aux écailles luisantes, de crevettes de pleine mer resplendissantes, d’huîtres grandes comme la main et de coquillages pour certains de taille dantesque. En groupe, on s'est comme passé le mot qu'on commanderait autant de plats qu'il serait nécessaire pour dissimuler jusqu'à la couleur de la table.

P A

Seul, on se montre plus raisonnable sans toutefois manquer de se faire plaisir. Aussi, pour l'équivalent de 5 euros s'offre-t-on un mémorable bouquet coquillages.

1

De divines coquilles Saint Jacques passées au grill avec beurre, ciboulette et cacahuètes.

2

Des coques cuites à la vapeur et arrosées d'une exceptionnelle sauce tamarin.

3

Un ormeau gros comme le poing qui offre une sacrée résistance et cède de mauvaise grâce sous les attaques répétées des incisives.

P 4-copie-1

Fruits de mer et crustacés, on n'est pas tenu d'en manger chaque soir. Une autre alternative s'offre à nous, chez le très populaire Thê Thinh dont la pho très généreuse et accompagnée de toutes cette verdure dont je raffole et ces sauces rassemblées dans l'inévitable panier en plastique fait fureur en ville.

P 5

Il n'y a même pas à se pencher ni encore se saisir des baguettes et les plonger dans le bol pour que monte à nos narines les arômes de ce bouillon mémorable.

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