750 grammes
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11 janvier 2013 5 11 /01 /janvier /2013 02:00

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En route une nouvelle fois pour l’extrême nord du pays, Chiang Mai se dresse inévitablement sur votre route, que vous arriviez du sud en voiture, en chemin de fer ou par les airs; que vous l'adoriez, qu'elle vous indiffère ou vous insupporte. Une fois gagné le nord, tous les chemins mènent à Chiang Mai. C'est à prendre ou à laisser.

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La fête des fleurs à laquelle j'assistais deux années de suite avait fourni une bonne excuse pour me dispenser de visiter deux des lieux les plus réputés de la ville. Session de rattrapage avec la visite du Wat Pha Singh, bâti dans le plus pur style lanna, caractéristique de l'architecture du nord. On y vient principalement rendre hommage au bouddha lion que dans l'enceinte dans la ville on vénère tout particulièrement.

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Encore plus agréable est de se promener dans ces allées ombragées qui abritent une enfilade de maisonnettes sombres et sommaires, aux petites terrasses souvent encombrées de linge orange entrain de sécher, d'objets hétéroclites, de fleurs et de bonsaï. C'est ici-même dans ces habitations très chiches que les moines ont élu domicile.

Ch 4

Je n'en finis plus de rattraper mon retard avec la découverte du Wat Chedi Luang, autre lieu incontournable de Chiang Mai qui ne laisse pas indifférent avec son chedi édifié en 1441 et en partie détérioré par un tremblement de terre au 16ème siècle à moins qu'il n'ait fait les frais de la canonnade commandée par le roi Taksin en 1775 qui aurait employé les gros moyens pour reprendre la ville aux Birmans; sur la réalité des fait les avis restent encore partagés.

Ch 6

S'il y a un plat typique du nord qui puise ses inspirations dans les cuisines shan et yunnanaise et sur lequel tout le monde est d'accord c'est bien le Kao Soy, soit de succulentes nouilles de blé fraîches jaunes plates mais aussi sèches, croustillantes et entortillées, baignant dans une sauce curry bien relevée, accompagnées de poulet et servies avec deux coupelles de dés d’échalote et de chou en saumure.

((Ch 5))-copie-1

Si on trouve sans difficulté cette spécialité dans le centre ville, il ne faut pas hésiter à s'en écarter pour aller chercher à proximité de la Nimmanhemin rd, dans un micro quartier où sont concentrés un grand nombre de restaurants jeunes et branchés, l'un de ses meilleurs représentant en la matière, Kao Soy Nimman, niché dans un cadre frais à la fois classique et moderne. On dégustera les nouilles à l'intérieur ou en terrasse, les pieds dans l'herbe et maintenant avertis, vous feindrez à peine la surprise lorsque vous noterez qu'un jus de citron pressé accompagne votre eau minérale. A croire qu'ici les joies ne se comptent pas.

 

Kao Soy Nimman

Nimmanhemin, soi 7

 

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10 janvier 2013 4 10 /01 /janvier /2013 02:00

(Ben 10)

J'aime les bord du fleuve de la Chao Praya, surtout en fin de journée, lorsque la lumière est aussi belle que celle du matin. Autour du quartier de Talat Noi, on passe sans transition d'une église anglicane en excellent état à de splendides maisons traditionnelles, d'entrepôts désaffectés, héritage du temps ou des marchandises exotiques étaient déchargées sur les docks du port de Bangkok, à des palais néo classiques agonisant lentement au bord de l'eau; d'hôtels de luxe en écoles, de pensionnats en ruelles qui rappellent les hutong de Pékin, avec leur vie de quartier, leur ambiance de village.

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(Ben 11)

Flâner dans ce quartier qui se goûte à n'importe qu'elle heure du jour comme le spectacle y est changeant, toujours renouvelé, c'est un peu croquer dans un mille-feuilles.

Ben 14

Bruyant, laborieux mais surtout impressionnants avec leurs montages de métaux, les ateliers d'usinage occupent une bonne partie du quartier, qui continuent sans relâche d'y injecter de la vie dont le sanctuaire chinois, l'un des plus vieux de Bangkok, le San Jao Sien Khong serait le cœur et le fleuve son poumon.

Ben 12De la vie à la mort il n'y a qu'un pas, comme me l'apprend une visite à la très médiatique et discutable Ruam Katanyu Foundation, laquelle s'appuyant sur ses rescue men - tous bénévoles et désireux d’engranger du mérite en vue de leur existence prochaine, qu'on appelle aussi bodysnachters ou les anges de la mort - s'est donnée pour mission de porter secours aux accidentés de la route.

Ben 16

Commerce des morts qui peut intriguer voir faire grincer plus d'un de nos étroits esprits occidentaux, la capitale compte plusieurs de ces fondations rassemblant des milliers de membres, dont l’œuvre si elle louable parce qu'empêchant les âmes de ceux qui ont péri de mort violente d’errer éternellement et de venir asticoter les vivants, n'est pas entachée de scandales. En ligne de mire, la présence problématique dans ce qu'il faut bien appeler un juteux business, de la mafia thaïlandaise, sans oublier les intimidations et menaces verbales si ce n'est les fréquentes échauffourées qui tournent souvent en sanglants règlements de compte, entre membres de fondations rivales lesquelles patrouillant en camionnette dans les rues de la ville les oreilles suspendues aux fréquences des ambulances, des pompiers et des policiers, se livrent à une véritable compétition afin d'arriver les premiers sur les lieux et d'enlever au plus vite les accidentés, trépassés ou non, pour les rapatrier aux urgences, dans le meilleur des cas, court-circuitant ainsi le travail des hôpitaux, cela dit sérieusement dépassée par l'ampleur de la tâche et y trouvant finalement son compte.

Ben 15

Aussi est-on moyennent étonné que la Ruam Katanyu Foundation ait élu domicile dans l'enceinte du temple de Hualamphong, ce jour là en fête.

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Ben 18

On l'est un peu plus lorsqu'on avise le bureau des donations pour les cercueils susceptibles d’accueillir les cadavres de la route fraîchement livrés par les équipes de rescue men, et c'est justement lorsque plus rien ne commence à nous surprendre qu'on tombe incrédule sur un distributeur de billets fiché au beau milieu de l'enceinte du temple.

Ben 19

La belle leçon qui nous rappelle qu'ici mort et argent ne sont pas des sujets taboux. Sujet qu'on aura tout le loisir de méditer devant une soupe avalée sur un bout de trottoir face à un grand hôtel comme la ville en compte tant.

Ben 20

 

Ruam Katanyu Foundation

Sur Rama IV road, près station MRT: Sam Yan

A proximité du Montien Hotel et dans le temple de Hualamphong

 

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9 janvier 2013 3 09 /01 /janvier /2013 02:00

Ben 1

Le matin, après être allé prendre l'air au parc de Benjasiri, il n'est pas désagréable de grimper au sommet de l'Emporium, l'un des innombrables shopping mall que compte Bangkok, pour observer de beaucoup plus haut cet espace vert écrasé par les tours, brûlant sous sa chaleur et défiant la pollution. Avec ce recul qui donne souvent à voir les choses plus belles, plus surprenantes qu'elles ne le sont en réalité, le parc semblerait presque avoir été dessiné par une main d'enfant, hésitante et inspirée.

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Syndrome typiquement asiatique qui accouple sans complexe consommation et culture, faisant ici cohabiter sous le même toit de l'Emporium une multitude de boutiques dupliquées à l'envie dans chaque centre commercial de la capitale, l'inévitable complexe de cinéma, le dispensable Thaïland Creative and Design Center dont le livre d'or offre de jolies surprises et une splendide bibliothèque tout confort avec ses canapés, ses tables basses, ses fauteuils façon transat, ses pièces vitrées où organiser ses propres réunions, sa connexion internet et un café bio où de temps à autres ont lieu des concerts, accéder au 6ème étage s'avère très profitable pour qui souhaite travailler au calme et dans les meilleures conditions possibles.

(Ben 4)

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Non loin de là, il faut se rendre au Supanniga Eating Room ouvert très récemment, un restaurant sur deux niveaux voué corps et âme (celle de la grand-mère du propriétaire, Khun Yai) à la cuisine de la province de Trat.

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Fréquenté en majorité par des cadres, des vedettes, la jeunesse dorée et une flopée de housewives japonaises désœuvrées qui noient leur ennui dans un verre de rouge, le tout sur fond de jazz et de bossa nova, l'endroit affiche un joli succès, plus que mérité au regard de sa cuisine plutôt exceptionnelle, simple, familiale mais ne manquant pas de finesse.

Ben 7

Le plat signature - le Kaeng moo chamuang, autrement dit le ragoût de porc - s'il a l'air très appétissant, ne me tente pas vraiment par cette chaleur. J'opte plutôt pour le crabe farci au porc qui s'avère un excellent choix parce que bien croustillant à l’extérieur et moelleux dedans, assaisonné avec du poivre blanc, cuit à la vapeur dans un premier temps puis frit.

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A suivre, le maquereau braisé, mariné 24 heures dans une sauce aux herbes thaï qui sont mille parfums éclatant en bouche, sans compter ce choux fondant qui a bu tout son comptant de sauce. En accompagnement, une salade de sardines garnie de feuilles de Cha plu, très utilisée dans la cuisine sur la côte est, d'oignons, de piments...

(Ben 9)

C'est monstrueusement bon. Autant dire que ce restaurant est la bonne pioche du moment et qu'il faut s'y précipiter sans délai.

 

Thaïland Creative and Design Center et bibliothèque

Sur Sukhumvit, au 6ème étage de l'Emporium, juste à la sortie de la station BTS:Phrom Phong. Idem pour le parc de Benjasiri.

 

Supanniga Eating Room

160/11 Soi Sukhumvit 55

www.facebook.com/suppanigaeatingroom

Station BTS: Thong Lor. Prendre à la sortie Sukhumvit 55. C'est 1 km plus au nord, du côté gauche de la chaussée.

 

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8 janvier 2013 2 08 /01 /janvier /2013 02:00

C1

La superstition est la grande affaire de la Thaïlande et des thaïlandais. Pas un habitant qui n'ait sa divinité favorite qui veille sur lui. Pas un coin de rue sans sa maison aux esprits, son arbre ceinturé de tissus multicolores favorisant la chance, ses fantômes en errance perpétuelle.

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Les amulettes dont certaines se vendent à prix d'or n'en finissent plus de se glisser entre la chemise et la peau, les figurines en plastique de s'inviter jusque dans les lieux les plus incongrus et les vendeurs de loterie avec leurs billets par milliers abondent chaque jour un peu plus dans les rues de la capitale. Interdite mais tolérée, la loterie dite souterraine, en opposition à la loterie officielle d'état à la faveur des thaïlandais puisque ses chances de décrocher le gros lot sont de 100 contre 1.Bien qu'elle se révèle plus richement dotée, remporter la cagnotte de la loterie officielle relève de l’exploit (une chance sur un million).

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Vu que la loterie tient est part essentielle dans la vie des thaïlandais jusqu'à représenter le deuxième gros sujet de préoccupation après la gastronomie et que tous les moyens sont bons pour mettre la chance de son côté, on ne s'épargnera pas une bonne action censée cumuler du mérite et accessoirement favoriser la chance, ni une visite chez une diseuse de bonne aventure, un expert en numérologie ou bien plus dérangeant pour nos esprits occidentaux mais très naturel pour un thaïlandais, on prendra soin d'acheter une plaque minéralogique d'une voiture impliquée dans un accident (plus il y a de morts plus les chiffres vous seront favorables) ou bien de se payer d'une visite à l'arbre des 1000 cadavres, trônant au milieu de la très passante et mortelle Ratchadaphisek road et qui accueille l'esprit bien mal en point des accidentés de la route.

C.JPGRelativement loin du centre, dans ce qui pourrait presque s'apparenter à la campagne, posé au bord d'un canal tranquille, bordé de vieilles maisons en bois à l'assise incertaine et voisin du Wat Mahabut, le temple consacré à l'un des fantômes les plus populaires de Thaïlande - Mae Nak - peut accessoirement jouer en votre faveur et donner un coup de pouce aux chiffres. Tout le monde vous le dira: l'esprit de cette femme morte au 19ème siècle en donnant naissance à son enfant loin de son mari alors médecin de campagne parti au front, ne manque jamais de donner de ses nouvelles dans ce temple saturé d'offrandes.

-H-.JPG''Elle entend tout'', m'assure-t-on... Pas plus tard que le mois dernier, une femme venue se recueillir au temple et procéder à quelques offrandes aurait gagné le lendemain à la loterie une somme rondelette qui lui aurait permis de retourner en Isan où depuis elle s'est fait bâtir la maison de ses rêves. Vérité ou légende, on choisira toujours la légende.

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Ce n'est pas vraiment la porte à côté mais comme c'est l'occasion d'emprunter une nouvelle fois le fleuve bourbeux de la Cha Phraya, on est prêt à traverser toute la ville pour enfin goûter la cuisine de ce restaurant qui est plus une cantine améliorée, un temps consacré meilleur adresse de la capitale.

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Employés de bureaux, policiers, vieilles dames retraitées, jeunes branchés et touristes, tous viennent goûter à l'omelette au crabe, aux moules sautées aux herbes fraîches et aux crevettes sautées à l'ail mais lorsque son appétit n'est pas dévastateur on se contente aussi bien d'une bonne tranche de poisson frit recouvert d'une salade de papaye simplifiée transcendée par de la citronnelle émincée et accompagné d'une portion de riz en forme de cœur. Juste divin.

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Des lieux de vie, d'échange, de déambulation, de prière, voir de de méditation, voilà ce que sont les hôpitaux de Bangkok et pourquoi je les fréquente autant, chaque fois à la découverte d'une nouvelle surprise, souvent singulière, toujours inattendue, quelques fois dérangeante comme ce musée médico-légal caché au troisième étage de l’hôpital Siriraj, de l'autre côté du fleuve, véritable musée des horreurs avec ses bocaux renfermant des organes et des fœtus humain (à deux têtes), des squelettes, des fragments osseux, toute la panoplie de malformations, de difformités et autres monstruosités physiques.

E.JPG

Pas plus gai, au deuxième étage, la morgue avec ses cellules réfrigérantes, ses bacs de lavage rincés sous mes yeux à l'eau claire mais aussi la salle de dissection dans laquelle on peut discrètement se faufiler et voir des étudiants à l’œuvre, penchés sur un dos.

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Dans la salle de cours juste en face, une poignée de macchabées restent en souffrance, qui semblent supporter la chaleur.

 

Mae Nak Phra Khanong

A côté du Klong Phra Khnong, sation BTS: On Nut

Sur Sukhumvit Rd remonter vers le nord la soi 77 jusqu'à la soi 17.

 

Krua Apsorn

Th Din So (Democracy monument)

Banglamphu

 

Musée médico légal de Songkran Niyosane

Forensic Pathology building, Siraj Hospital

Th Phrannok (Thonburi)

 

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6 janvier 2013 7 06 /01 /janvier /2013 18:51

(B1)

J'emprunte relativement peu ces gros suppositoires flottant qui labourent l'eau saumâtre et puante des canaux de Bangkok (les khlongs et là s'arrête la comparaison avec Venise) dans un boucan d'enfer et une odeur de gazole qui finit toujours par me monter à la tête. Déchets par milliers, animaux en décomposition, fragments de cadavres humains s'échouant aux pieds de quelque entrepôt à l'état de ruine; à côté de la Chao Praya et de ses innombrables cours d'eau, la Seine avec ses fonds mystérieux fait figure de gentil fleuve sans histoire. La Chao Praya est capricieuse et on la sait aussi colérique, elle agace avec ses crues dantesques qui brandissent chaque fois la menace de l'inondation globale elle pue, elle nous répugne presque avec sa consistance de soupe épaisse malodorante mais en réalité on n'en attend pas moins d'elle et c'est bien comme ça qu'on l'aime, fière, impétueuse, intenable et flamboyante. Il n'est pas dit de sitôt qu'elle troquera ses coups de sang contre une âme de bonne sœur.

B2

Pour rejoindre le restaurant Krua Apsorn depuis Siam via justement un khlong, précisément celui le Saen Saeb depuis l'embarcadère de Tha Pratunam, l'idée est loin d'être saugrenue sauf lorsqu'on est dimanche et que la maison savoure son repos dominicale. Pour preuve le rideau baissé, la porte ouverte mais la lumière éteinte, des matelas fins comme étalés sur le carrelage blanc. Oui, c'est ouvert demain, on reviendra, c'est promis.

B3

Le canal c'est beau, surtout en zone périphérique ou l'on se sent un peu à l'écart du monde, presque à la campagne mais ça fait tout de même une trotte pour rejoindre à pied le Victory Monument derrière lequel s'abrite le restaurant. D'avoir tant marché après le trajet dans frêle embarcation creuse tout de même l'appétit. Une petite faim mais pas brutale, dans les tons pastels. Le décalage horaire dans ses œuvres. Au moment opportun, vite aviser une gargote fréquentable, montrer du doigt (ce qui n'est pas bien) ces raviolis fourrés luisant de graisse réclamés ''sans soupe'' qui scellent chaque fois mes retrouvailles avec Bangkok (moi qui étais déterminé à mettre un terme à ce petit rituel) et que je déguste d'habitude près de la station BTS Sala Daeng. Aviser un tabouret en plastique, poser ses coudes sur une petite table tremblotante, siffler d'une traite dans un gobelet de fer blanc au moyen d'une paille très courte l'eau glacée cernée de glaçons, se saisir des baguettes et se lancer dans l'arène.

B6

Le quartier de Banglamphu ne manque pas de charme, surtout après un repas qui ne pèse pas sur l'estomac et encore moins sur les jambes. C'est à proximité du Victory Monument, des ruelles comme sorties d'un autre temps, ou le passé remonte sans cesse à la surface.

B4

Un vieil homme obstiné, un jeune homme bien content d'avoir remis sur pied son tuk tuk qu'il me certifie 100% thaïlandais, une belle jeune fille qui loge en bordure du canal avec sa famille dans une veille maison en teck croulante, humide et sombre telle les maisons japonaises d'autrefois dont Tanizaki fit tant l'éloge dans son fameux essai ''Éloge de l'ombre''.

B5

Un concentré du monde. Le notre, en plus palpitant.

 

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5 février 2012 7 05 /02 /février /2012 13:45

Bulon 1

Il n'y a aucune raison de détester Ko Bulon. Premièrement parce que cette petite île du parc maritime de Mu Ko Phetra située dans la mer d'Andaman à une petite quinzaine de kilomètres au nord de Tarutao, également toute proche de la frontière malaisienne, est l'un des derniers paradis de l'archipel sud thaïlandais à être épargné par le tourisme de masse, avec à la clef, une mer azurée, un sable fin de contes de fée, des coraux inspirés, et une pléthore d'espèces animales (du singe au varan, en passant par le serpent - amateur de sorties nocturnes -, ou les flying ducks - ces énormes chauves souris qui vous donnent des frissons lorsque vous les surprenez à tournoyer au dessus de votre tête.

Bulon 2

Bulon 5

Deuxièmement, cette île minuscule abrite une forêt luxuriante qui compte une plantation d’hévéas - l'un des secrets les mieux gardés de l'île. Le spectacle n'est pas désagréable à voir. D'une saignée réalisée sur le tronc s'écoule pendant quelques heures dans une demi noix de coco séchée fixée à l'arbre cette résine à l'aspect laiteux - du latex - qui sera transformé en caoutchouc.

Bulon 3

Bulon 4

Troisièmement, pour peu qu'à la nuit tombée on s'éloigne de la plage pour s'enfoncer dans le cœur de l'île (lampe torche indispensable), on débouchera bien sur un petit restaurant de poissons planqué au cœur d'un hameau au parfum de bout du monde ou on se fera grillé sans insister un baby tuna à la chair préalablement badigeonnée d'une marinade à base gingembre, de citron vert, de piments. Un plaisir simple comme on les aime.

(Bulon 6)

 

 

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4 février 2012 6 04 /02 /février /2012 14:40

Talad 3

L'Or Tor Kor market est l'un des plus grands marchés couverts de Bangkok, également l'un des moins vivants et les plus aseptisés qui tranche radicalement avec les marchés du centre ou de Chinatown.

Talad 4

Outre ses grandes allées manucurées, ses pyramides de fruits et de légumes derrière lesquelles somnolent les vendeurs, le marché compte heureusement quelques stands de plats cuisinés de très bonne facture qui sont l'unique raison d'avaler une grosse dizaines de station de métro aérien depuis le centre.

Talad 1

Talad 2

L'autre raison de pousser dans le nord de Bangkok, c'est de se rendre tout proche de là au Talad Rot Fai market, un gigantesque marché aux puces qui se tient tous les week end au milieu d'anciennes voies ferrées et d’entrepôts ferroviaires réaménagés en bars, en restaurants ou en boutiques.

Talad 11

J'y arrive peu avant 18h00 et ce n'est pas encore la grande effervescence (autour de 22h00 c'est une toute autre musique) mais le spectacle est néanmoins saisissant lorsque surgissent en une poignée de minutes une multitude de stands dont nombre d'entre eux sont l’œuvre d' étudiants venus arrondir leurs fins de mois.

Talad 9

On trouve de tout au Talad Rot Fai Market, de la bricole à deux sous, à la pièce de collection hors de prix, en passant par des gadgets en plastique, des vêtements et bien entendu de quoi grignoter.

Talad 8

Moins envahissant que le très populaire et labyrinthique Chattuchak market voisin, mais surtout infiniment moins touristique, le Talad Rot Fai market a su préserver son esprit vaguement alternatif (aucune indication ne signale le lieu auquel on accède par une brèche réalisée dans un grillage) qui vire quelquefois au happenning (on se souvient d'un concert improvisé dans la veine «burlesque» donné sous la pluie devant le Troy's bar.)

Talad 10

On est loin du centre, quelque part comme au milieu d'un no man's land et c'est peu dire que tout peut y arriver. L'un de mes coups de mes lieux favoris à BKK.

Talad 7

 

Or Tor Kor market

Sortie 3 du même nom, station MRT: Kampaeng Phet

 

Talad Rot Fai market

Station MRT: Kampaeng Phet

Sortie 3 (Or Tor market), traverser la route et remonter 500 m sur la gauche sur Kampaeng Phet road, soit dans la direction opposée au Chatuchak market.

 

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3 février 2012 5 03 /02 /février /2012 14:10

Suan 3

Je flânais aux alentours de midi dans le Suan Luang market, au milieu des rideaux de fer baissés et des venelles désertes (des moments comme je les aime, à contretemps, explorant la face inversée d'un lieu), dans un marché encore plongé dans le sommeil (le soir est le meilleur moment pour y faire un tour et dîner sur un coin de table en plastique), quand le ciel gris eut l'idée de crever et la pluie de s'abattre sur la capitale. Une vraie pluie de mousson - puissante, chaude et brève.

Suan 5

Ayant trouvé abri sous un auvent, j'avisais une femme roulant des morceaux de poisson cru dans de la farine qu'elle plongeait ensuite dans un wok rempli d'huile bouillante. L’appétit me vint avec les yeux et j'entrais dans le restaurant absolument désert après avoir échangé quelques mots avec cette femme adorable, mère de famille et épatante cuisinière.

(Suan 11)

Installés autour d'une table longue recouverte de légumes, les doigts affairés à peler ou bien à débiter de somptueux légumes dans une joie certaine comme dans la nonchalance, les enfants travaillaient en famille et ne s'en portaient pas plus mal. Rien ne pressait, aussi prenait-on tout le temps du monde pour déshabiller une gousse d'ail. On avait la plaisanterie facile, le rire immédiat et on se racontait des anecdotes au sujet de la nuit dernière, quand on ne s'absentait pas pour faire un saut au 7 Eleven tout proche pour en revenir avec une boisson gazeuse. Une conception du travail qui m'enchantait.

Suan 22

J'avais également de bonnes raisons de m’extasier sur ce plat de poisson qui arriva fumant accompagné d'une portion de riz blanc. C'était carrément divin, assez relevé, cuisiné au poivre, à l'ail et à la sauce soja, irrésistiblement gélatineux et transcendé par une touche de vin blanc qui en réalité n'en était pas, m'apprit la dame, un doux parfum alcoolisé qu'il fallait plutôt aller chercher du côté de ce légume vert, celui-là même qu'elle me montrait, désolée d'être dans l'incapacité de me donner d'autres explications, barrière de la langue oblige.

Suan 4

 

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2 février 2012 4 02 /02 /février /2012 13:55

Snapper 1

Le quartier de Sukhumvit n'est pas le plus passionnant de la capitale, c'est même l'un des plus insupportables. Au mieux on l'évitera, au pire on se contentera d'y faire une incursion avec comme prétexte celui d'avoir réservé une excellente table dans un grand hôtel (l'offre est pléthorique), à moins de s'être fait recommander une petite adresse comme Snapper, fort appréciée par les expatriés qui s'y régalent d'authentiques fish and chips.

Snapper 2

Chez Snapper, la couleur est annoncée d'entrée: déco nautique, filets tendus aux murs, peintures en acryliques et miroirs maori pour une immersion immédiate dans l'univers de la pèche néo zélandaise. Aussi, pour gagner les faveurs du chef, obtenir le privilège d'être coulé dans une somptueuse pâte à frire et de frétiller dans un bain d'huile chaude, le poisson doit-il montrer pattes blanches et réunir ces deux conditions non négociables: être néo zélandais et garanti «catch of the day» (en l’occurrence pêché dans la nuit et acheminé par avion).

Snapper 3

Si la carte propose un joli panel d'entrées ou de plats comme les moules marinées, les salades de poisson, les gambas grillées, les huîtres rôties, voir le fish burger; une attention toute particulière est portée au fish and chips dont le client a le choix entre six variétés de poisson (lemon sole, red gurnard, southern king fish, blue warehou, tarakihi et southern hake), selon la texture et la saveur recherchés (les caractéristiques gustatives du poisson étant détaillées succinctement).

Snapper 4

Puis vient le choix de la pâte à frire - épaisse ou allégée -, celui des frites - tranchées fines ou grossièrement, et celui de la sauce - tartare ou aïoli, en plus de la sauce tomate épicée maison façon Ketchup disponible sur la table.

Snapper 5

L'ennui c'est que si le red gurnard commandé dans une panure allégée est excellent (chair généreuse et épaisse, texture fondante, saveur percutante), les frites odieusement congelées et fades au possible sabotent l'opération et nous font voir rouge car dans l'art plus délicat qu'il n'en parait fish and chips si l'un des trois éléments essentiels bat de l'aile (poisson, panure, frites – les bonnes choses allant toujours par trois), c'est tout le château qui s'écroule. Et au client désabusé d'essuyer les plâtres.

 

Snapper

1/22 Sukhumvit, Soi 11

Station BTS: Nana

Ouvre à partir de 17h30 en semaine et midi le week end.

 

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9 janvier 2012 1 09 /01 /janvier /2012 08:32

Sum 1

Matinée dans le nord de la ville à lire allongé sur une natte du parc Chatuchac, au bord du lac artificiel. Déjeuner dans le centre, autour de Silom, dans une petite cantine survoltée, pleine à craquer d'employés de bureau qui se sont vidés en un coup de baguette magique.

Sum 2

Le spectacle n'est pas désagréable pour les yeux qui voient défiler ces employées en robe fleurie, petit gilet jeté sur leurs épaules, ou encore strictes en tailleur noir et crème. Les villes monde nous apprennent au moins ça, à être mobile, indulgent avec l'espace, coulant comme un khlong. A la faveur des années et des voyages, fréquenter les capitales asiatiques nous a vu gagner des ailes qu'on sent désormais battre sinon palpiter sur tout le continent. Alors, les distances quelques fois vertigineuses n'impressionnent plus.

Sum 3

Je connais le Sumtam Convent de longue date, pourtant je n'y étais jamais attablé. Certaines choses ne s’expliquent pas.

Sum 4

Ce midi, la rôtisserie bat son plein mais ma préférence me porte plutôt vers le poisson. Une anguille grillée, un laab pladuk (salade pimentée d'anguille, échalotes, menthe et poudre de riz grillé) et une portion de nouilles de riz font un excellent repas ni trop léger, ni trop lourd avant de filer vers l'aéroport et de m'envoler pour le Sri Lanka.

Sum 5

 

Sumtam Convent

2/3 Thanon Convent, en face du pub Molly Malones

Station Sala Daeng, à une centaine de mètres de Silom Road

 

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