En route une nouvelle fois pour l’extrême nord du pays, Chiang Mai se dresse inévitablement sur votre route, que vous arriviez du sud en voiture, en chemin de fer ou par les airs; que vous l'adoriez, qu'elle vous indiffère ou vous insupporte. Une fois gagné le nord, tous les chemins mènent à Chiang Mai. C'est à prendre ou à laisser.
La fête des fleurs à laquelle j'assistais deux années de suite avait fourni une bonne excuse pour me dispenser de visiter deux des lieux les plus réputés de la ville. Session de rattrapage avec la visite du Wat Pha Singh, bâti dans le plus pur style lanna, caractéristique de l'architecture du nord. On y vient principalement rendre hommage au bouddha lion que dans l'enceinte dans la ville on vénère tout particulièrement.
Encore plus agréable est de se promener dans ces allées ombragées qui abritent une enfilade de maisonnettes sombres et sommaires, aux petites terrasses souvent encombrées de linge orange entrain de sécher, d'objets hétéroclites, de fleurs et de bonsaï. C'est ici-même dans ces habitations très chiches que les moines ont élu domicile.
Je n'en finis plus de rattraper mon retard avec la découverte du Wat Chedi Luang, autre lieu incontournable de Chiang Mai qui ne laisse pas indifférent avec son chedi édifié en 1441 et en partie détérioré par un tremblement de terre au 16ème siècle à moins qu'il n'ait fait les frais de la canonnade commandée par le roi Taksin en 1775 qui aurait employé les gros moyens pour reprendre la ville aux Birmans; sur la réalité des fait les avis restent encore partagés.
S'il y a un plat typique du nord qui puise ses inspirations dans les cuisines shan et yunnanaise et sur lequel tout le monde est d'accord c'est bien le Kao Soy, soit de succulentes nouilles de blé fraîches jaunes plates mais aussi sèches, croustillantes et entortillées, baignant dans une sauce curry bien relevée, accompagnées de poulet et servies avec deux coupelles de dés d’échalote et de chou en saumure.
Si on trouve sans difficulté cette spécialité dans le centre ville, il ne faut pas hésiter à s'en écarter pour aller chercher à proximité de la Nimmanhemin rd, dans un micro quartier où sont concentrés un grand nombre de restaurants jeunes et branchés, l'un de ses meilleurs représentant en la matière, Kao Soy Nimman, niché dans un cadre frais à la fois classique et moderne. On dégustera les nouilles à l'intérieur ou en terrasse, les pieds dans l'herbe et maintenant avertis, vous feindrez à peine la surprise lorsque vous noterez qu'un jus de citron pressé accompagne votre eau minérale. A croire qu'ici les joies ne se comptent pas.
Kao Soy Nimman
Nimmanhemin, soi 7