750 grammes
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25 septembre 2010 6 25 /09 /septembre /2010 14:52

Genin 3

De longue date, Jacques Genin a largement contribué à ma passion du chocolat décliné sous toutes ses formes. Ayant grandi avec les éclairs de Jacques Genin, ses tartes au chocolat, son chocolat chaud et naturellement ses ganaches, j’ai appris de cet artisan qui est à sa manière un grand couturier, que le chocolat était un produit extrêmement plaisant et jouissif, certes, mais également sérieux et grave. A l’image de l‘amour physique.

Depuis La Maison du Chocolat ou il officia une petite dizaine d’années, l’enseigne parisienne n’est plus le lieu exclusif ou apprécier les chocolats et pâtisseries de Jacques Genin. L’occasion se présente d’en estimer le génie dans les meilleurs restaurants, pour la plupart étoilés, habituellement en fin de repas sous les traits d’une ganache grand cru aux saveurs savamment équilibrées ou bien à travers le fondant d’un caramel modérément sucré dont la palette aromatique couvre un spectre large, passant du café au chocolat pour s’achever sur une note caramélisée qui va courir longtemps en bouche pour faiblir si peu et véritablement s’incruster en nous, s’inscrire dans notre conscience comme un tatouage sous la chair. Les palaces également, draguent désormais les créations du maitre, lequel après un bref passage dans le 15è arrondissement parisien, a eu la bonne idée de poser ses valises dans le Haut Marais.

Genin 1

De l’extérieur, on dirait une galerie, le hall d’un hôtel de luxe, une boutique de joaillier (similitude la moins éloignée de la réalité, vu la configuration de l‘espace vente), une méprise qui s’explique par l’absence d’enseigne qui fait toujours l’objet de négociations avec la mairie, le bâtiment ayant l’inconvénient d’être classé, donc sous haute protection.

Le rez-de-chaussée couvre l’espace-vente, soit une succession de vitrines qui couvent chocolats, pâtes de fruits, guimauves, pâtisseries, nougats comme des trésors quasi inaccessibles (le kilo de caramels n’est plus de notre monde, lequel s’envole à 110 euros le kilo) et le salon de thé plutôt quelconque avec ses pierres apparentes (que j’ai de tout temps abhorré) qui feront le bonheur d’une clientèle d’un âge certain.

Genin 2

Le cœur de la maison est à l’étage. C’est l’atelier de production, les coulisses qui sont le lieu dévoué à la création ou se tient un laboratoire de 400 m2 abritant aucune chambre froide.

L’histoire, l’existence brève mais puissante de mon mille feuille au chocolat monté à la minute commence ici même et s’achève un étage au dessous, aux côtés d’un puer millésimé 1998. L’absence souhaitée de chambre froide est un détail qui a son importance, c’est un choix déterminant puisqu’il est le garant de la fraicheur inouïe de la pâtisserie proposée ultra fraiche, vivante et non momifiée derrière une vitrine. Ce parti pris explique naturellement l’excellence de cette crème chocolatée onctueuse, aérienne - un nectar - prise avec amour entre trois couches de pâte feuilletée, laquelle, inversée, légèrement salée et non caramélisée est cuite en deux fournées quotidiennes et doit patienter à l’étuve avant d’être garnie. On ne pourrait rêver meilleur traitement pour ce mille feuille dont le croustillant du feuilleté - un travail de dentellière - claque en bouche, s’imprègne de mousseline garnie selon l’envie au chocolat, au caramel, au praliné…

Genin 4

Je note que les pâtisseries sont confectionnées à l’étage et descendues au compte goutte, selon la demande. Les chocolats travaillés avec des infusions d’épices, de plantes, aussi bien que les caramels, les pâtisseries ont tous ce point commun d’être fabriqués de manière artisanale et en continu exclusivement avec des produits naturels, ce qui nécessite de les consommer dans les plus brefs délais, ce qui n’est une contrainte pour personne. C’est Jacques Genin qui parle, croisé après le thé fumant une cigarette légèrement en retrait de la boutique. Je le saluai et pris la direction de la place des Vosges, heureux de cette rencontre, un peu ému aussi.

 

 

Jacques Genin

133 rue de Turenne

75003 Paris

Tel: 01 45 77 29 01

 

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15 septembre 2010 3 15 /09 /septembre /2010 08:50

Carette.JPG

Carette, fraichement installé sous les arcades de la place des Vosges, est tout de même plus séduisant que l’adresse historique flanquée sur l’austère place du Trocadéro. Non pas que le nouveau Carette ait mis au rencard son cadre retro chic dégoulinant (on se sera contenté d’une reproduction toilettée, à peine dégraissée), pas plus qu’il n’ait abandonné sur le carreau rutilant de Passy, son cortège de veuves consolées doublement millionnaires, trainant leur sénilité roucoulante du lundi au dimanche dans une insoutenable odeur de camphre. Au contraire. Elles sont bien là, retapées et fardées, avec leurs visages fripés ou bien étirés jusqu’au tragique, mais on en dénombre infiniment moins que place du Trocadéro, de ces vieilles filles au teint brouillé, trainant des pieds vers la porte comme une marée montante de ténèbres. Le Carette de la place des Vosges n’est pas ce mouroir, cet antichambre de la mort du Trocadéro, qui glace le sang autant qu’il pousse à rire. On arrache fébrilement avec la pointe de la fourchette un bout de macaron, mais la raison en est due plus à l’émotion qu’à la tremblote, la clientèle ayant en effet miraculeusement rajeunie. Libre à nous, désormais, de s’attabler en terrasse pour manger sur le pouce une salade (ce que nous déconseillons vivement) ou se contenter d’une de ces pâtisseries qui ont fait la réputation, sinon la légende de Carette.

On reprochera au Paris Carette -entendez Paris Brest, avec une légère touche de chocolat- (7 euros) d’être trop chargé en mousseline, laquelle, excessivement grasse et dont le praliné noisette trop discret manque de percussion, dégouline de toutes parts et rend la pâtisserie pénible à déguster, d’autant plus que l’assiette est trop petite pour la contenir: résultat, le Paris Carette flotte de tous côtés, glisse à droite, à gauche, pris de la danse de Saint Guy, comme s’il cherchait à se faire la belle.

Reste que la proximité avec la Place des Vosges est plus qu’appréciable, particulièrement en ces jours chauds et ensoleillés - probablement les derniers, avant le virage automnal imminent.

 

 

Carette

25 Place des Vosges

75003 Paris

Tel: 01 48 87 94 07

 

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26 juillet 2010 1 26 /07 /juillet /2010 14:30

37m2--1--copie-2.JPG

Fraichement éclot ce printemps sous les efforts conjugués d’Aurélien Jégou, comédien, Costya Chen, peintre et Yi Lin Leballeur, cheffe pâtissière formée chez Guy Savoy, au Lancaster ou encore chez Maitre Albert, 37m2 propose tout simplement le meilleur zenzhu naicha de la capitale, laissant loin derrière ses concurrents comme Zenzoo (adresse historique décevante), Bubble Tea (chaine taïwanaise médiocre), Bubble-T (dispensable) ou Kikoumaru, lequel sans faire des miracles sort son épingle du jeu.

De mémoire, je n’ai pas dégusté un bubble tea aussi savoureux depuis Taïchung à Taiwan, lieu de naissance du zenzhu naicha que je consommais sans modération. Un tel tour de force a son explication. Il n’est qu’à observer autant qu’entendre comme Aurélien Jégou bichonne sa boisson et la travaille. Lorsque certains établissements sortent en un éclair de temps du comptoir un thé comme d’autres sortiraient un mouchoir de leur poche, Aurélien prend son temps et compose, ajuste, équilibre. Cette machine qui secoue la boisson est indispensable, inévitable, c’est d’ailleurs la raison pour laquelle chez 37m2 on est ravi de s’en passer et d’attraper le shaker dont la petite musique est bien plus évocatrice que celle de la machine qui rappelle les pistons d’usine. Enfin, détail qui a son importance et mérite les louanges, le thé est refroidi dans de la glace avant d’être versé dans le verre, pratique qui n’est pas celle de ces concurrents lesquels, au choix, jettent dans le mixer thé et glaçons (l’offense suprême) ou remplissent le verre de glace avant d’y ajouter la boisson (pingrerie avouée).

37m2--2-.JPG

Arrive le breuvage, aromatisé au sésame extrêmement présent, servi à température parfaite qui se boit autant que possible, à petites gorgées, histoire de faire durer le plaisir, pour peu qu’en en soit encore capable. La boisson est un ravissement à chaque instant, bien en chair, c’est une sensation de plein, de rondeur, de puissance. Et de se dire que le thé au Bailey’s, celui au Martini fraise, au spéculoos, au miel citron ou au lait de coco doivent valoir autant la chandelle. Et que penser de la carte concoctée par Yi Lin dont voici quelques savoureux aperçus de ces spécialités franco taïwanaises … magret de canard fumé au thé noir et parfumé à la prune, boulettes de porc enrobées de riz gluant cuites à la vapeur, gambas enrobées de cheveux d’ange, chocolat Carambar… En effet, cela mérite qu’on s’y intéresse de plus près, disons même qu’il y a urgence. Inévitablement, c'est pour très bientôt.

 

Le 37m2

68 rue Rodier

75009 Paris

Tel: 01 48 78 03 20

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4 novembre 2009 3 04 /11 /novembre /2009 20:05



C'est au retour d'un voyage au Mexique en 2004 que Guillaume Hermite, jeune étudiant en école de commerce, envouté par le cacao après la visite d'une chocolaterie décide sans plus attendre de créer sa propre filière d'importation équitable afin de travailler la fève torréfiée.
A la fois entreprenant et soucieux de l'environnement comme des conditions de productions, il ouvre en 2006 dans l'ouest parisien une première boutique solidaire et durable et se fait une réputation en important du cacao Africain ou Sud Africain (avec une préférence pour le Vénézuela), issu de l'agriculture biologique et acheté selon les règles du commerce équitable.
Jusqu'au boutiste, son espace aménagé avec des matériaux écologiques (emballages en fibres naturelles, matériaux recyclés ou biodégradables, tomettes bio, ampoules basse tension...) ne laisse rien au hasard et donne à voir plus qu'il ne cache, jouant la carte de la transparence plutôt que celle du mystère.
Au décor sobre répond la matière à son état brut disséminée aux quatre vents (fèves, sucres, cardamone, gingembre, noix de muscade) qui évoque à la fois le laboratoire et l'univers portuaire avec ses marchandises, ses caisses de chargement et invite à l'évasion, à la dégustation immédiate.
Chocolat blanc aux pistaches, chocolat noir aux baies roses, chocolat noir lavande et noisettes, ganaches, tablettes, pâtisseries ou à siroter (mention pour ce chocolat mousseux au piment d'Espelette (3,50 euros la tasse, 5,50 le bol, 7,50 la caraffe), celui à la poire ou à la cannelle, léger, aérien), Guillaume Hermitte et son équipe donnent vie au chocolat sous toute ses formes dans chacune desquelles se retrouve cette intensité, une percussion qui ne court pas les rues.


Et ludique avec ça, à l'image de la cacaotière, cette machine qui fabrique en quelques minutes sous vos yeux le brut de cacao de votre choix dont vous choisissez les ingrédients et affinez vos préférences (écorces de citron, cumin, éclats de fèves ou non, pourcentage de cacao, forme définitive etc...)
On reviendra gouter le fameux granit de cacao à 95% qui se déguste chaud, à la petite cuillère ou en tablette.
A noter, restauration légère à midi, petits déj le week-end, ateliers, happy hour du mardi au vendredi de 14h à 17h (deux chocolats au lait pour le prix d'un).



Puerto Cacao
53 rue de Tocqueville, 17è
2 rue Théophille Roussel; 12è
http://www.puerto-cacao.fr/

 
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2 février 2009 1 02 /02 /février /2009 08:49
 






















C'est plutôt mignon, bien ficelé et pile dans l'ère du temps, ce concept chipé lors d'un séjour chez l'oncle Sam. Imaginez des gâteaux individuels colorés, des quatre quart au glaçage volontairement kitsch, «
kawai» à souhait et pas mauvais avec ça. N'utilisez que des produits bios ou naturels, installez vous en éclaireur dans un quartier néo-bobo à proximité de Bastille et faites monter la pression sur votre blog en évoquant tout azimut des commandes depuis Londres pour Azzedine Alaia, Chanel, Pierre Hardy et Yves Saint Laurent à Paris mais encore, cerise sur la gâteau, une commande pour la famille royale du Barhein de passage à Paris. Pour parfaire le tout, proposez vos bébés à un prix plancher de 3,90 euros, citez en référence les héroïnes de Sex and the City, addict de longue date de ces fameuses cupcakes et véritable caution morale des deux sœurs Rebecca et Maggie à l'origine de la (très) prometteuse affaire familiale, et vous êtes (quasi) assuré de faire un malheur dans les mois à venir et de vous répandre à Paris comme une trainée de poudre.
Et pourtant, rien de louche derrière ces miniatures customisées qui devraient également séduire le marché asiatique et principalement japonais. A l'image de ce Carrot Cake tout simplement succulent, flanqué de morceaux de noix et de pignons parfumés au gingembre et à la cannelle et coiffé d'un glaçage au cream cheese, les deux sœurs ne se contentent pas de servir une resucées à moitié bâclée des grands classiques outre-atlantique mais laissent le champ libre à leur créativité, à leur sensibilité, toujours à cœur de plaire, de surprendre mais sans pose ni esbroufe. Raison de plus pour que ça marche. La preuve, six mois à peine après leur ouverture, un
corner ouvre ce jour même aux Galeries Lafayette. Pour Rebecca et Maggie, le monde est en marche. 


Cupcakes & Co

25 rue de la Forge Royale

75011 Paris

01 43 67 16 19

www.cupcakesandco.fr

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25 novembre 2008 2 25 /11 /novembre /2008 10:06

 

 

Comme ça, Justine a "bien aimé" le Marco de Polo, cet Italien battant pavillon dans le quartier Saint Germain. Elle aurait même trouvé la mozzarella "pas mal du tout". Pas mal du tout... Ca reste à voir... Si une mozzarella fadasse, caoutchouteuse à l'envie et avec autant de peps qu'un débris de bouchon égaré à la surface d'un mousseux mérite d'être qualifié de "pas mal", alors c'est le monde à l'envers!

 

Car de nos jours, déguster au restaurant une tomate mozzarella digne de ce nom, c'est un peu comme chercher un Sushi potable rue de la Gaieté. Autant passer son chemin.

Un conseil, oubliez les restaurants, ne mettez plus un pied dans les grandes, moyennes et encore moins petites surfaces, tirez un trait sur les traiteurs italiens (incapables de s'approvisionner décemment) et  pour peu que vous soyez parisien, foncez plutôt à la Bonne Epicerie du Bon Marché vous jetter sur cette mozzarella di bufala campana en tresse dont ils ont le secret.

Vertiable acte d'amour en soi, cette mozzarella frôle la perfection tant sa chair est génereuse, fondante, juteuse et laiteuse à la fois. Ce n'est plus une simple dégustation qui vous attend mais bien une éxperience orgasmique comme vous n'êtes pas prêt d'en revivre. 

 

Vous habitez en banlieue, en province, vous êtes parisien mais manquez de temps pour vous rendre au Bon Marché et vous rêver toujours de déguster une bonne mozzarella nature, fumée ou bien en billes? Testez cette étonnante et savoureuse adresse en ligne. www.flyingmozzarella.com

 

 

 

La Grande Epicerie

38 rue de Sèvres

75007 Paris

 

www.lagrandeepicerie.fr

 

www.flyingmozzarella.com

 

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24 novembre 2008 1 24 /11 /novembre /2008 16:14

 

 

Fruits de saison, cacao de premier choix, lait bio, production artisanale et quasi minimaliste, bref c'est peu dire qu'on parlait de Grom comme de l'arrivée du Messi.

 

C'est que sur le papier, l'Italien Grom a tous les atouts en main pour titiller sinon bouter hors de nos palais les mamouths que sont le pantoufflard Amorino, l'odieux Haggen-Dazs ou bien l'indigeste Ben and Jerry's.

Installés depuis peu dans le quartier de l'odéon, dans le giron même des trois fumistes mentionnés plus haut, les frères Grom ont choisi l'affrontement direct et sans sommation.

 

Alors? A l'arrivée ça donne quoi, cette affaire?

Hé bien, c'est loin d'être mauvais, c'est même plutôt bon. C'est carré, c'est humble, soigné, sans artifice, gras juste ce qu'il faut, bref  le produit ne déçoit pas, au contraire, il séduit.

Pas de doute, la charte Grom se situe à des années lumières des apparats sexy, tendances ou bien putassiers de ses voisins. Simplicité, éxigence, audace, tel est le cocktail gagnant mis en pratique par les Grom. 

Ici, la glace ne se la joue pas. Impertinente, elle n'en garde pas moins une certaine noblesse.

Le palais, l'air de rien, prend de sacrées claques, quand à certains parfums parmi les plus ambitieux ,ils évitent l'écueil de l'exotisme chic et et choc pour privilégier une approche frontale, savoureuse et sans concession. 

Déjà incontournable.

 

 

Grom

81 rue de Seine

75006 Paris

 

www.grom.it

 

 

 

 

   

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