750 grammes
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17 juillet 2011 7 17 /07 /juillet /2011 23:56

(((Quilles 1)))

Les Quilles, une adresse qu'on attrape au vol, comme tombée du ciel. Une planque de quartier, une seconde maison. Un vendredi après s'être offert un bain de foule dans l'électrisant marché de Belleville, c'est encore meilleur. On est ruisselant de bonheur, dégoulinant d'envie lorsqu'on s'assoit à une petite table en bout de salle.

L'ardoise posée sur la chaise vide est un rappel à la réalité, qui nous cause de rouler pour le menu à 12,50 €, lequel n'est pas volé et mérite des bises, sur les deux joues.

Quilles 2

L'entrée du jour, une salade «folle», «de saison» ou «du marché», comme bon nous semble, ne porte pas de nom, et c'est tant mieux. On fera aussi bien sans. Et c'est comme ça beaucoup de couleurs versées dans notre assiette: des carottes, des tomates, de belles pousses de moutarde et de larges copeaux de parmesan. Simple et sain.

Quilles 3

Les paupiettes de veau comme le risotto aux fruits de mer nous emballent très moyennement. C'est heureux, il n'en coûte que 2 € supplémentaires - quasi symboliques - pour planter les crocs dans un pavé de Salers saignant comme un taureau pendant le combat, qui avance à découvert avec son gratin dauphinois aux rondelles de pomme de terre très fines, fondantes sans excès, juste ce qu'il faut et nourries de crème fraîche, de quoi sentir ses papilles qui s'envolent.

(Quilles 4)

Le pot de chocolat, fortement cacaoté, à ne laisser qu'entre des palais avertis, ce n'est pas moins que l'apothéose (3,50 € hors menu) qui nous fait lâcher un ah ! de stupéfaction. Bouche bée, qu'on était. Un peu tremblantes, les jambes et des étoiles comme qui dirait partout dans la caboche.

(Quilles 5)

 

Les Quilles

123 boulevard de Ménilmontant

75011 Paris

01 47 00 03 66

 

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14 juillet 2011 4 14 /07 /juillet /2011 23:46

Rép 1

Les jours gris comme aujourd'hui on est pas mécontent de se mettre sous la dent un peu de soleil. C'est chose faite avec Réparate, minuscule planque nissarde qui fait beaucoup parler d'elle pour sa formidable salade niçoise exécutée dans les règles de l'art, entendez qui se passe volontiers de riz, de pomme de terre, de haricots verts et de tant d'autres produits inappropriés et malvenus. Autant dire qu'on la redécouvre de A à Z, cette fameuse salade niçoise dont les ersatz, les contrefaçons indigentes ont fini par nous la faire prendre en grippe.

(Rep 2)Composée dans un premier temps en cuisine par Jean-Louis Lacaze, la salade est assaisonnée sous nos yeux par son fils, d'huile d'olive, de vinaigre de Banyuls, de sel et poivre mignonnette. Mesclun, thon, anchois, tomates, œuf dur, concombre, olives, cébettes, artichaut, fenouil, radis, aucun ingrédient ne fait faux bond et voilà la salade prête à bondir, à illuminer un peu de notre existence. Vivante, elle l'était déjà une fois posée sur notre table. Une fois mélangée, c'est un peu la mélodie du bonheur qu'elle se met à nous chanter, démonstration de claquettes de plus.

(Rep 3)

Rep 4

On se rendra chez Réparate de préférence à deux: l'assortiment niçois est bien vu (30 €) : salade niçoise, tapenade, poivrons grillés à l'huile d'olive, farcis, pissaladière, omelette aux fines herbes et aux oignons. Tout est du même tonneau: sans l'ombre d'une faute, plein de couleurs, de vitamines et irrésistiblement savoureux. On y retourne déjà demain, les jours d'après et encore les jours d'après.

Rep 5

 

 

Réparate

64 rue Saint Sabin

75011 Paris

01 55 28 63 98

 

  

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24 juin 2011 5 24 /06 /juin /2011 10:14

Boco 1

Boco, ou comment faire le tour du monde de la cuisine des grands chefs en deux coups de cuillère à pot. Le procédé est simple: on prend un petit panier mignon tout plein qu'on remplit de bocaux chauds ou froids signés Anne-Sophie Pic, Frédérik Bau, Gilles Goujon, Emmanuel Renault et Christophe Michalak, on passe à la caisse (lente et mal fichue, ramant pour absorber une file exponentielle une fois passé 12H30), on lache 15 petits euros pour l'entrée/plat/dessert plus un petit pain Poujauran, après quoi on se voit remettre une sorte de buzzer clignotant laid comme un poux. Viens le moment de partir à la pêche d'une hypothétique table vacante (au risque de me répêter, un vrai cauchemar passé l'heure fatidique de 12h30), sur laquelle nous posons le schmilblick qui ne tarde pas à faire sa petite crise épileptique, signe que le ou les plats sont chauds, qu'une jeune femme vous livre séance tenante (et l'intérêt du buzzer dans cette histoire ? on se le demande).

Boco 2

Nous voilà aux commandes d'un concentré de menu étoilé intégralement bio, une cuisine que cette trilogie de bocaux ne se contente pas d'effleurer et qui agit comme un accélérateur d'émotions avec à la clef la tentation d' approcher encore de plus près cette gastronomie souvent onéreuse et intimidante. Plus qu'un échantillon de la belle cuisine, plus qu'un raccourci gentillet, on ressent immédiatement derrière le verre épais des bocaux la volonté, l'effort et le sentiment du chef. Il n'est que de goûter cette «tomate grappa gorgée de chèvre frais et pistou à l'huile d'olive», signée Gilles Goujon, accompagnée encore de ses haricots verts, ses haricots coco, quelques tomates confites, des courgettes et du poivron rouge, pour sentir immédiatement monter en nous des bouffées de fraîcheur, des fulgurances ensoleillées, comme si le sud tout entier venait se jeter dans notre bocal.

(Boco 3)

Mordre dans l'épaisseur vive de la tomate fait un bien fou, attaquer celle du chèvre est presque salvateur, quand au fond du bocal gît le trésor inestimable que sont ces légumes pris dans l'huile d'olive qui ont rendu un jus à se damner.

(Boco 4)

Et que dire de ce «tandoori de daurade royale aux épices» reposant sur un lit de riz noir vénéré «en risotto ferme et parfumé», création jubilatoire d'Anne-Sophie Pic, qui va laisser des traces (elle aura forcément pactisé avec le diable pour donner à son risotto ces saveurs d'un autre monde).

(Boco 5)

Quand à la crème caramel au beurre demi-sel de Christophe Michalak, c'est une miniature, une compression de son talent et d'une simplicité heureuse plutôt inattendue de la part du pâtissier virtuose. Dire qu’on se sent un peu fondre au fur et à mesure des cuillères avalées, c'est en dire encore trop peu. Pas l'ombre d'un doute, c'est déjà demain qu'on y retourne dans ce self de luxe. Et tant pis pour la décourageante file d'attente.

 

Boco

3 rue Danielle Casanova

75002 Paris

www.bocobio.com

 

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23 juin 2011 4 23 /06 /juin /2011 09:15

Drouant 1Les dimanche ne sont jamais tout à fait les mêmes ni tout à fait complètement moribonds lorsqu'on s'installe à une petite table en terrasse pour commander en direct le plat du jour, idéalement calé dans le semainier: le poulet frites (17,50 €). Fermier comme il se doit, chair ferme et peau un poil craquante, frites épaisses et rectangulaires (pommes pont-neuf) plutôt farineuses mais bien dorées et gourmandes, ail fondant en embuscade, on use de la saucière comme Jackson Pollock du pinceau avec sa toile: reprenant à notre compte la technique spectaculaire du dripping, mais en douceur, on ré-enchante les zones d'impact, on révèle des surfaces oubliées ou endormies et au final on booste le poulet, on décuple son potentiel. Et c'est peu dire que le plaisir galope et le temps s'évapore !

Drouant-2.JPG

En revanche, on regrettera cette salade rongée par une vinaigrette corrosive à base plus que probablement de vinaigre blanc, un ersatz d'herbicide pas si éloigné que cela de l'agent orange lâché par les américains sur les campagnes vietnamiennes. Un mal pour un bien qui ne gâche en rien ce poulet qui garde la tête haute et les pattes au fond du plat.

Drouant-3.JPG

 

Drouant

16-18 Place Gaillon

75002 Paris

Tel: 01 42 65 15 16

Site: www.drouant.com

 

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31 mai 2011 2 31 /05 /mai /2011 08:40

Troquet 1

Mais qu’est-il arrivé à Christian Etchebest. Sa Cantine du Troquet avait déjà montré ses limites, le Troquet première mouture les explose. Tête la première dans le mur. Un massacre. Ahuris que nous étions, c’était un peu dans cette grande salle à moitié vide, sans vie ni ambiance, l’impression d’assister en direct au sabordage d’un bistrot basque adulé il y a dix ans, devenu en un rien de temps une sérieuse référence mais dont ces dernières années l’influence n’a eu de cesse de décliner, pour depuis peu finir par toucher le fond. Suite à notre déjeuner en roue libre totale, l’excellent Fellag noterait que c’est une chose de toucher le fond et que c’en est une autre de creuser. Ce n’était pas assez que le menu soit prodigieusement excessif (26 € les deux plats, 30 les 3), il aura encore fallu que l’ardoise des suppléments avec ses plats autrement plus alléchants frise l’indécence ( ris de veau, agneau de lait + 6 € de supplément). Tout compte fait, un plat direct aurait fait l’affaire, qui était une manière de bouée de sauvetage, une planche de bois surnageant dans l’océan et à laquelle s’agripper.

Troquet 2

Seulement, c’était le menu ou rien. Soit. Le taboulé à la tomate et ses gambas poêlées était bien tentant mais quelconque, sans répondant et pêchait par des saveurs pas assez nettes. La sensation en bouche était comparable à celle de mâcher du vide.

Troquet 3

Le foie de veau carrément pas cuit, minuscule, était tout aussi décourageant. Dommage, la polenta crémeuse, légère et ses petites touches de piment d’ Espelette valait franchement le détour.

Troquet 4

Soit tout le contraire du clafoutis poire chocolat, un vrai foutage de gueule en règle - boule de glace vanille gigantesque dont on se contrefout copieusement et inversement proportionnelle au clafoutis qui s’avale en trois bouchées pour peu qu’on parvienne à le décoller par petites touches de son plat. Carbonisée, la chose et avec ça surmontée d’un disque de sucre caramélisé qui la flingue à bout portant.

Troquet 5

Au final, l’addition est bien lourde pour un si maigre résultat et on se sent presque honteux de n’avoir pas préféré ce jour là au Troquet, le Casse Noix et sa formidable formule à 25 euros.

 

 

Le Troquet

21 rue François Bonvin

75015 Paris

Tel: 01 45 66 89 00

 

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22 mai 2011 7 22 /05 /mai /2011 11:18

Septime 1

Septime, c’est Louis de Funès dans le Grand restaurant mais sans les grimaces ni les postillons, débarrassé de ces colères et de ces gesticulations: un Louis de Funès sous lithium, tout droit sorti d’un film de Bergman. La Suède, justement dont on retrouve chez Septime certains des codes esthétiques propres aux intérieurs nordiques à la fois naturels et clairs (abondance de lumière, dépouillement, lignes strictes, bois brut).

Septime-2.JPG

Le Septime de Bertrand Grébaut (ancien de Passard) avec sa cuisine ouverte et son petit jardin a quelque chose d’aérien, de minimaliste et chaleureux, soit l’exact définition de sa cuisine, ramassée, fraiche et vive qui à l’image d’un repas kaiseki se déguste d’abord avec les yeux. On est dans la couleur, la justesse de ton, de cuisson et d’émotion, dans la bonne juxtaposition des ingrédients et des saveurs.

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Herbes fraiches, légumes rares crus ou cuits, fleurs comestibles, l’assiette est diablement vivante, dressée sur son céans: on lui trouve même des mots, ceux du poète Pierre Reverdy auxquels nous font penser ces intitulés du menu déjeuner à 26 euros rédigés dans un style télégraphique sobre et concis, mais si éloquent.

-Septime-4-.JPG

Panoufles d’agneau/Lentilles/Oeuf poché, Cabillaud/Lardo di Colonnata/Arroche, Tarte p’tit suisse, Fraise, Citron. Des intitulés dégraissés au possible pour une cuisine qui ne l’est pas moins, rigoureuse, inspirée et pleine de sentiment. Une fenêtre sur les pulsations du cœur et de la vie.

Septime-5.JPG

 

 

Septime

80 rue de Charonne

75011 Paris

Tel: 01 43 67 38 29

Site: septime-charonne.fr

 

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19 mai 2011 4 19 /05 /mai /2011 10:52

(((Bistro des gourmands 1)))

L’enchantement vous tombe comme ça sur le coin du museau et par le plus grand des hasards, alors que vous descendez la rue du Cardinal Lemoine pour franchir la Seine et gagner les quais de l’île Saint Louis que vous trouverez plus tard trempée de pluie, s’ennuyant un peu sous un ciel lavé et mou. Si le Bistro des Gastronomes se rappelle à votre mémoire, dont vous avez lu nombre d’éloges ici ou là, c’est surtout la silhouette de Cédric Lefèvre, chef et propriétaire de l’établissement et par ailleurs ancien de chez Constant, que vous êtes certain d’avoir croisé dans la fournaise besogneuse et survoltée d’une cuisine, dans le hall d’un grand hôtel. L’impression est partagée puis vérifiée et vous voilà à échanger quelques mots avant que votre cuillère ne plonge dans cette manière d’amuse bouche - une réjouissante soupe de langoustines aux petits légumes - qui ouvre l’impeccable menu à 35 euros.

(Bistro des gourmands 2)-copie-1

L’entrée - le foie gras de canard maison et sa crème de pruneaux à l’armagnac - n’est pas moins excellente et pose là les bases d’un repas dont le niveau ne va jamais faiblir, au point d’atteindre en un temps record et comme étonné lui même de ses performances, une certaine excellence, mettons la perfection.

(Bistro des gourmands 3)Il faut voir puis avoir gouté cette cuisse de lapin de Kervor rôtie accompagnée de ses petits pois, carottes et girolles pour réaliser combien la cuisine de Cédric Lefèvre peut devenir vite addictive.

Bistro des gourmands 4

La viande est parfaite dans sa cuisson et les légumes quasi croquants arrosés d’un jus qu’on ne saurait désirer meilleur.

Bistro des gourmands 5

Le bonheur maintenant mis en place est total lorsque fait son apparition sur la table cette tarte au citron «servie autrement» sur laquelle le mystère reste entier depuis que nous en avons passé commande. Notre imagination passe en revue les scénarios les plus farfelus, les plus improbables qui sont en réalité encore bien en deçà de ce qui nous attend et nous cueille, et nous laisse sans voix, un peu décontenancé, un peu abasourdi mais ô combien admiratif.

Bistro des gourmands 6

Qu’on se représente une grosse tasse à café surmontée d’un dôme de meringue tellement légère, tellement onctueuse que la pointe de la cuillère la perce avec une infinie douceur (premier émoi en bouche, première claque) avant de plonger dans une crème au citron comme on n’en a jamais goûté (un plaisir gustatif au-delà des mots, en dehors du temps - second émoi, seconde claque), saupoudré de brisures de pâte craquante au fond qui est un peu le monde à l’envers, une manière de nous renverser la tête. Et de se dire immédiatement que la vie pourrait s’arrêter là. Alors, cette adresse on la garde, on la chérie, on en fait notre cantine et on ne se sent pas le plus malheureux d’y avoir ses habitudes, de jouir d’un service forcément chaleureux, aux petits soins, bref de grande classe.

 

Bistro des Gastronomes

10 rue du Cardinal Lemoine

75005 Paris

Tel: 01 43 54 62 40

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4 mai 2011 3 04 /05 /mai /2011 22:29

Comme chez maman 1

Soyons clair: les mamans ont du souci à se faire. Depuis que Wim (ex Jean Georges et Ducasse) et Véro ont posé leurs marmites du côté des Batignolles, quartier familiale, soporifique et boboïsant en diable, c’est la révolution dans les chaumières, doublé d’un vif embarras chez les mamans, irritées, vexées pour tout dire, parce que concurrencées sur leur terrain, chahutées dans leur pré carré. D’où la bonne attitude à adopter chaque fois qu’après un passage à Comme Chez maman on s’entend demander «Alors, c’était comment?». Un laconique «pas mal» aura l’avantage de modérer les ardeurs revanchardes des mamans qui n’ont pas encore digérées cette agression en règle. Bon fils que nous sommes, on se refuse à froisser au-delà du supportable sa maman et à lui imposer d’autres nuits blanches. Pourtant on n’en pense pas moins: à la question «Que vaut Comme chez maman ?», on serait tenté de répondre illico: «c’est énorme !». Et c’est vrai qu’une cuisine comme ça, aussi généreuse, avec une telle clarté dans ses saveurs et bien saisie dans sa fraicheur, sa vivacité, on en tombe immédiatement amoureux. Soyons francs: on a dû laisser filer quelques jours afin de ne pas écrire sous le choc de l’émotion, certes inspirant mais trop souvent pénalisé par son manque de recul, victime de son emballement.

Comme chez maman 2

Les jours ont passé et mon avis, mon excitation n’ont pas varié d’un pouce: Comme chez maman est résolument une adresse formidable. Parce que ces gnocchis de semoule maison au parmesan et à la sauge (9 €), juste poêlés et légèrement croustillants sur le dessus - on perdrait la raison pour moins que ça.

Comme chez maman 3

Parce que ce poulet en croute pour deux (21€ par personne), ceinturé dans sa camisole croustillante, posé sur un lit d’asperges blanches revenues dans une sauce au beurre citronné et accompagné d’une purée maison à l’huile d’olive.

Comme chez maman 4

Et des plats jouissifs comme s’il en pleuvait - l’agneau de lait, la côte de veau de lait, la souris d’agneau, le canard aux épices, la marmite du pêcheur… En vérité, quand bien même elles ne l’entendront pas de cette oreille, nos mamans ont bien du souci à se faire.

 

Comme chez maman

5 rue des Moines

75017 Paris

Tel: 01 42 28 89 53

 

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26 avril 2011 2 26 /04 /avril /2011 22:59

Coupole 1

C’est entendu, à l’heure du déjeuner en week end et particulièrement les jours fériés, la Coupole prend des allures de mouroir, de cantine de luxe pour retraités. On dirait les appartements du quartier avoir ouvert grand leurs portes et poussé leurs locataires à converger vers la Coupole. C’est alors une descente silencieuse de béquilles, une armada compacte pâle et décidée, teintures explosive et sourire en option, qui avance au radar, sous la force de l‘habitude, se répand entre les piliers et pilastres peints avant de glisser sous la coupole assassinée par le pinceau d’un peintre à l’inspiration plus que discutable. Il en faudrait plus pour nous décourager, d’autant que chaque année c’est un petit rituel auquel on ne coupe pas, de s’en aller déguster les savoureuses asperges blanches de Landes (17,90 €) et leur mousseline radieuse, légère et relevée d’une pointe de piment d’Espelette.

Coupole 2

On est à peine remis de nos émotions qu’on reste dans le ton avec les noix de Saint Jacques à la plancha (29,90 €) bien saisies, cœur fondant, hissées sur le risotto bio aux pointes d’asperges, magnifiquement imprégné du jus des saint Jacques, subtilement iodé et arrosé de pistou. On est aux anges pour moins que ça.

Coupole 3

 

 

La Coupole

102 bd du Montparnasse

75014 Paris

Tel: 01 43 20 14 20

 

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16 avril 2011 6 16 /04 /avril /2011 17:20

Bistrot Paul Bert 1

Il n’est pas exagéré d’avancer que la rue Paul Bert est la rue de la gastronomie par excellence. Modèle du genre, elle s’ouvre sur Les Funambules, un troquet plutôt sérieux qui mitonne des salades géantes servies dans un saladier, se poursuit par La Cocotte une librairie «du goût» pointue et pas opportuniste, puis c’est la voie royale, sur une centaine de mètres une rafale d’adresses impeccables qui font tourner la tête des parisiens comme des touristes avisés ou dans un mouchoir de poche se succèdent Unico, Le Temps au Temps, Le Bistrot Paul Bert, L’écailler du Bistrot jusqu’au bouquet final, le très médiatique Chardenoux de Cyril Lignac, figure de proue et poumon de l‘assemblée.

Bistrot Paul Bert 2

L’avantage de déjeuner dans le cadre un soupçon rétro et jauni du Bistrot Paul Bert tient au fait que l’atmosphère est assurément plus populaire, plus parisienne et canaille qu’en soirée ou l’afflux de touristes fait prendre au restaurant des allures de grande kermesse. Aussi, le menu complet à 16,50 € attire une clientèle décontractée, commerçants et employés du coin qui viennent se régaler d’une cuisine bistrotière et gourmande rondement menée tout en faisant sauter le bouchon d’une excellente bouteille. En revanche, si la pièce de bœuf sauce au poivre accompagnée de ses frites maisons et de sa salade avait de quoi me faire saliver, les 34 euros qu’il fallait débourser pour en s’en régaler me semblaient excessifs et pas vraiment justifiés. A ce prix là, le menu également à 34 € me semblait plus raisonnable, ce qui ne m‘empêcha pas pour autant de rouler pour celui à 16,50 €. Question de porte monnaie, en quelques sortes.

Bistrot Paul Bert 3

Les champignons de Paris à la crème, lardons et œufs pochés à la vigneronne ouvraient le bal, carrément délicieux. Le vin rouge embarque son petit monde pour une folle équipée quand le pain à la fois alvéolé et croustillant fait table rase de la moindre miette, le moindre relief.

Bistrot Paul Bert 4

Dans la continuité, l’émincé d’onglet de bœuf au poivre et sa purée maison ne sont pas en reste: viande tendre, sauce affolante, purée juste parfaite, encore une fois le pain est réquisitionné d’urgence pour faire disparaitre la moindre trace du festin.

(Bistrot Paul Bert 5)

Une petite claque avant de partir, histoire de n’être pas en reste: la glace au fromage blanc, légère, délicate, délicieuse comme une compression de paradis. Un déjeuner sans l’ombre d’un nuage.

 

 

 

Le Bistrot Paul Bert

18 rue Paul Bert

75011 Paris

Tel: 01 43 72 24 01

 

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