C’est devenu une habitude, presque un rite, de manger étranger dans un pays qui ne l’est pas moins, un quasi reflexe que j’ai évoqué ultérieurement à l’occasion d’un séjour antérieur. On a ses petits plaisirs, ses petites manies auxquels on s’accroche comme à ses vices. Aussi, cette minuscule adresse thaïlandaise à deux pas du quartier juif, organisée autour de 3 cuisinières originaires du pays du sourire -charmantes, souriantes, pleines de vie - et d’une serveuse qui est l’exact contraire, en plus d’ignorer visiblement tout de la cuisine du Siam (le riz gluant comme le basilic thaï demeurent pour elle une énigme.)
L’intérêt de ce restaurant de poche ne réside ni dans le service, encore moins dans la déco sommaire et défraichie, accumulant les reproductions photographiques des temples d’Angkor (touchant anachronisme) mais bien dans ces petits plats mitonnés à la flamme du wok dont les pad thaï sont la belle illustration, qui sonnent justes, épicés en diable, nerveux et savoureux autant qu’ils peuvent l’être à Bangkok sur un marché bordant le Chao Praya. Les plats sautés, bon marché, se monnaient pour l’équivalent d’une poignée d’euros, ce qui rend l’adresse incontournable.
Kis Parazs
1075 Kazincszy Utca 7
Budapest