750 grammes
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14 mars 2012 3 14 /03 /mars /2012 10:45

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Les commentaires indignés vont une fois de plus abonder, arguant que j'y connais walou en matière de pizza, qu'en réalité je n'en ai jamais mangé d'authentique, qu'ici ou là se trouvent les meilleures de la capitale et qu'après tout que mes connaissances pour juger de la qualité d'une bonne pizza sont nulles et ainsi de suite.

Ce que je sais avec certitude c'est que la pizza est un sujet hautement sensible, celui qui dans ces pages fait le plus réagir les internautes, toujours avec passion, souvent avec virulence. Pâte fine, pâte épaisse, croustillante ou non, les critères sont passés au peigne fin et une fois le débat lancé, toutes les raisons sont bonnes de s’écharper, nombreux oubliant que je prends toujours comme référence la pizza que le quidam peut déguster à Naples , la pizza napolitaine s'avérant même protégée depuis 2009 par le label de qualité Spécialité Traditionnelle Garantie (STG), mais certains argumenteront encore que les labels, hein, on sait ce que ça vaut.

Ce que je sais également, c'est que je me serai bien épargné cette escapade rue de la Pompe, en plein 16ème arrondissement, zone sinistrée par excellence, grand corps malade placé sous assistance respiratoire qui n'en finit pas d'agoniser. N'y manquait que la corde pour se pendre qu'une de ces vieilles dames vous tendrait volontiers.

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Enfin, ce que je sais avec certitude c'est qu'il n'y a rien de plus désagréable (écœurante impression d'être pris pour un pigeon) que de commander une Bufalina à 17 , supposée garnie de mozzarella di buffala dont elle ne compte en réalité que 4 ou 5 petites tranches lâchées sur une indigeste base de fromage industriel non mentionné dans l'intitulé et auquel on aurait préféré une bonne purée de tomate maison. Un comble, un peu comme si vous commandiez une tartine de foie gras et qu'on vous la serve une tartinén de pâté de foie sur laquelle on aurait daigné glisser 4 ou 5 petits bouts de foie gras. Purement scandaleux.

D'abord surpris puis choqué, on finit par voir rouge lorsqu'on découvre sur le blog de Gilles Pudlowski cette même Bufalina généreusement garnie de buffala qui en recouvre la quasi totalité - sans parler des tomates cerise qui abondent -, aux bords légèrement carbonisés comme on les aime et pas blancs comme neiges, farineux, surélevés à la manière des infâmes Cheezy Crust de Pizza Hut. Et pour couronner le tout, on note que la pizza du célèbre critique est arrosée d'un généreux filet d'huile d'olive - deux poids deux mesures, n'est-ce pas. Quand au détail qui tue - la feuille de basilic -, fraîchement cueillie, émincée finement et garnissant la pizza après cuisson, il s'agit pour ma part d'une pauvre feuille cramée posée là comme un cheveu sur la soupe - l'affront impardonnable, le crime absolu.

Des claques se perdent dont l'équipe du restaurant se moque bien, tous les ingrédients étant réunis pour faire de La Pizzeria di Rebellato «l'adresse incontournable où se régaler d'une véritable pizza comme on n'en trouve pas à Paris.» Et ils rétorqueront que les gens font la queue, que les people s'y précipitent, sans m'épargner les sommets d’efforts fournis (les nuits blanches et tout) pour offrir aux amateurs une pizza irréprochable... Tout compte fait, mieux vaut en rire qu'en pleurer.

 

La Pizzeria di Rebellato

138 rue de la Pompe

75016 Paris

01 44 05 08 08

www.rebellato.fr

 

Photo haut de page, copyright La Pizzeria di Rebellato, empreint exceptionnel de ma part qu'on se précipitera de me faire retirer étant donné que l'article est à charge.

 

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6 mars 2012 2 06 /03 /mars /2012 09:14

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Ce n'est pas bien loin, seulement 4 km, une petite côte à grimper à pied et on y est, sur la plage de Las Cabanas qui peut faire penser à Rio, la foule en moins. Les seuls dangers sur cette plage de rêve sont premièrement de décider d'y passer le reste de son existence et deuxièmement de se prendre sur la tête une noix de coco, lesquelles se décrochent sans prévenir et atterrissent à quelques centimètres de vous dans un bruit mat qui peut vous terrifier sinon laisser de sérieuses séquelles sur votre tête.

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Les noix de coco, après tout, on préfère encore en boire le jus et en racler le fruit. C'est bien meilleur et moins dangereux que de se les prendre sur la caboche.

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Quand vient le soir, beaucoup de possibilités s'offrent à nous pour dîner, comme de réserver une table chez l’excellent et très couru restaurant français La Salangane qui ce jour là propose en plat du jour un divin duo de poissons grillés et de crevettes accompagnés de pommes de terres sautées et de trois sauces (rhum coco, ail gingembre, huile d'olive citron).

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On a aussi une petite rue piétonne où en fin d'après midi s'installent les éventaires qui proposent moult brochettes et poissons grillés accompagnés de riz et de salade. C'est délicieux et très bon marché (surtout en comparaison d'autres destinations de la région).

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Une fois rassasié, on peut raisonnablement aller jouer quelques pesos à la «fiesta» qui se tient sur une petite place chaque année durant deux mois autour de laquelle se déploient quantités de jeux de hasards ciblant en priorité les enfants qui s'en vont jouer leurs maigres économies.

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4 mars 2012 7 04 /03 /mars /2012 14:25

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Des lagons difficiles d'accès, invisibles depuis la mer, la Baie de Bacuit en compte des flopées.

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Il faut quelquefois plonger deux bons mètres sous l'eau et filer en douce sous des rocher pour les atteindre, ce qui explique l'absence dans ces pages d'images de lagons à l'eau cristalline se terminant par une petite plage de sable blond. Ou de la bonne idée d'investir dans un appareil photo étanche la fois prochaine.

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Ainsi, derrière ces rochers, difficile d'imaginer à première vue qu'un passage conduit à un lagon qu'on atteint après avoir nagé si proche des coraux (quasiment à fleur d'eau) qu'ils nous chatouillent parfois le ventre.

Plus qu'aucun autre, il est un lieu où faire du snorkling est une vraie bénédiction et c'est dans le détroit de Tapiutan qu'il se trouve, lequel se fraye un chemin entre les îles de Tapiutan et de Matinloc.

((Matinloc 4))

Et quand vient l'heure de déjeuner, on ne fait certainement pas la fine bouche devant les brochettes et les poissons grillés qui cuisent sur la petite grille.

Matinloc-5.JPG

 

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2 mars 2012 5 02 /03 /mars /2012 14:00

Miniloc 2On a peut-être rien vu d'aussi beau depuis longtemps que les îlots de calcaire baignés par les eaux cristallines de la Baie de Bacuit. Le meilleur moyen de les découvrir, c'est encore de grimper dans l'une de ces bangka, ces bateaux à balancier traditionnels ressemblant à des araignées blanches bondissant sur l'eau profonde et bleue avec un léger sifflement et une vive ondulation écumeuse, bien plus silencieux et moins polluants que les insupportables longtails boats thaïlandais.

Miniloc 3

Si les fonds marins en revanche n'égalent pas pour le snorkling ceux de Ko Tao (la région est surtout réputée pour ses sites de plongée), on ne manquera pas d'être bluffé voir totalement bouleversé par les lagons de l'île de Miniloc dont on progresse dans le chenal à pas de loup, avec mille précautions, avant de déboucher sur un énorme bassin naturel encadré de murs de karst couverts de jungle. Le dégradé de bleus qui précède l'apothéose est déjà un spectacle à lui tout seul qui s'imprime pour l'éternité sur notre rétine.

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A première vue, le second lagon, le plus petit des deux, on ne le voit pas et c'est bien le diable si à bout de patience et un peu au bord du désespoir on devine enfin une anfractuosité dans la roche qui est plus qu'une invitation, une invective, et qu'on franchit à la nage pour déboucher sur un nouveau bassin fréquenté par des familles de poissons multicolores.

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Miniloc 6

Les poissons, on aime autant taquiner leurs écailles quelques mètres sous le niveau de la mer que les regarder cuir sur une petite grille en équilibre précaire au dessus du sable, juste à l'entrée d'une grotte, quelque part sur une plage de Simizu.

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C'est donc l'heure de déjeuner, qui n'est pas le pire moment de la journée, où l'on croque à pleines dents des maquereaux avec de faux airs de Robinson.

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Une juste récompense.

Miniloc 9 

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22 février 2012 3 22 /02 /février /2012 12:00

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Il ne doit pas y avoir de plus grand bonheur que se trouver en cette fin de matinée au cœur de Manille, au cœur de la foule et c'est sans effort qu'on marche jusqu'à la station Quirino Avenue, pour laisser derrière soi la Remedios Circle, arpenter les allées sombres et puantes du marché San Andres puis longer une école primaire et un lycée. On arrive enfin aux marches de la station, sans surprise encombrées de vendeurs de bricoles, de mets à grignoter et de rabatteurs de jeepney dont nombre d'entre eux sont de petits enfants.

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Depuis la station on aperçoit Makati, un buisson de tours, au fond rien qu'un bout, Makati étant bien plus étendu que cela. Makati, poumon économique de la capitale, quartier d'affaires aseptisé et ultra sécurisé dont les avenues froides et impeccables font penser à Singapour, c'est le fief des cols blancs ou pullulent les condominium avec terrasse, les shopping mall gigantesques, les hôtels de luxe, les bars branchés, les boites pour expatriés, les restos chics et les élégantes, et c'est justement dans cette bulle climatisée que je m'immerge le temps d'un déjeuner chez Tapella, haut lieu de la gastronomie espagnole qui concocte d'honnêtes paella comme celle-ci aux fruits de mer.

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Enf 4Dans ce quartier ultra privilégié, on ne trouve aucun papier par terre (les poubelles de différentes couleurs nous révèlent qu'ici on pratique le tri sélectif dont on se demande si ce n'est pas en réalité une mauvaise plaisanterie), aucun mendiant, personne dormant sur le trottoir et encore moins d'enfants en haillons souvent défoncés à la colle comme on en voit souvent, surtout la nuit. Au contraire, on trouve sur la table d'un restaurant américain un mini baby foot qui donne à réfléchir.

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Je change tout à fait de quartier et donc d'ambiance en m’enfonçant par hasard dans le bidonville de Pasay, un quartier très structuré fourmillant d'auto construction composites enrichies d'espaces publiques, de lieux de sociabilité actifs (gargottes, cyber café, billard, loterie...) qui sont comme les extensions des minuscules logis des habitants se succédant dans de longues allées étroites frequemment envahies par la mélasse gris noire et malodorante des égouts. Autant dire que le quotidien des habitants du bidonville de Pasay City est plus enviable que celui des habitants de Tondo avec ses constructions anarchiques et précaires en matériaux de récupération, un township relativement dangereux (certaines croyances font que la nuit on serre dans les poings quelques pincées de sel afin de tenir à distance les intrus comme les mauvais esprits) ou de Payatas, étalée tout le long d'une décharge qui s'étend sur une vingtaine d’hectares.

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Cette dernière est tristement célèbre pour ces «montagnes fumantes» - du fait de l'auto combustion des ordures, lesquelles atteignent une quarantaine de mètres de hauteur (un régal pour les photographes désireux de réaliser de belles et fortes images esthétisantes avec la misère la plus noire - si possible de très grand format et vendues extrêmement chères) et sont prises d’assaut chaque jour par des centaines de familles vivant de leur recyclage.

Enf 8Ce qui frappait dans le bidonville de Pasay, adossé au grand marché couvert, c'étaient ces sourires qui accueillaient l'étranger, la curiosité souvent, l'hospitalité des adultes, ces hordes d'enfants ne réclamant rien d'autre que de jouer à l'enfant, opportunité qui ne leur est pas souvent offerte.

Enf 7

Alors, les voilà qui font les fous, qui partent en éclats de rire et offrent des visages qui sont le contraire de cette misère qu'ils prennent quotidiennement de plein fouet en même temps qu'ils grandissent trop vite. Et de me dire que c'était d'abord des enfants, des garçons et des filles avant d'être des défavorisés.

 

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21 février 2012 2 21 /02 /février /2012 15:00

Int 1

La MXT Tea House sur Ongpin Street en plein cœur du quartier chinois, aussi crasseux qu'il est pouilleux et malfamé, est vivement recommandé par les amateurs de dim sum qui se repassent volontiers l'adresse.

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Et de fait, cette merveille au chou, aux épinards et au porc est un bijou d'équilibre, un véritable machine de guerre qui est une excellente entrée en matière pour déguster un king fish cuit à la vapeur avec de l'ail, des herbes et de la sauce soja.

Int 4

Du quartier chinois au quartier d'Intramuros - le plus ancien quartier de la capitale - il n'y a qu'un pont à franchir pour se retrouver au cœur de cette ancienne forteresse qui abrite un pôle universitaire, des collèges et des lycées et grouille par conséquent d'une faune en uniforme qui comme partout ailleurs en Asie adore se sustenter d'en-cas salés et de boissons sucrées aux éventaires installés stratégiquement devant les portails.

(((Int 5)))De fait, les étudiants sont cueillis dès leur descente du métro le plus proche (station Central) par toutes sortes d'effluves ensorcelantes, notamment celles des hamburgers dont la viande effroyablement suspecte, à la texture et à la couleur peu engageantes, découragerait les plus téméraires à l’exception de ces étudiantes qui ne manquent pas d'endurance (et d’appétit).

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Int 10

Intramuros a beau être est un quartier historique plutôt choyé par la ville, ses rues n'en restent pas moins fréquentées très largement par toute une société en marge, de miséreux et d'indigents (selon la Banque mondiale 40% des habitants de Manille vivent dans l'un des 500 bidonvilles de la capitale) dont les enfants composent la partie la plus visible une fois la demi journée de scolarité achevée (pour les plus chanceux, les autres s'étant déjà vu attribuer une tache comme celle de chiffonnier).

(Int 8)((Int 7))Aussi, Intramuros entier est-il une aire de jeu ou chaque réverbère, chaque souche d'arbre est un bon moyen de se distraire et de s'évader. Pour les familles, le quartier ne manque pas de terrains vagues où poser son bout de carton et de venelles où s'agglutiner dans des immeubles forcément insalubres où ne pointe jamais la lumière du jour.

En attendant, les coqs de combat chantent.

Int 9

 

 

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20 février 2012 1 20 /02 /février /2012 10:23

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On n'a pas idée pour une première visite d'aborder Manille par ses morts, par son versant funèbre. Seulement, le cimetière chinois de Manille n'est pas à proprement parler un cimetière comme les autres puisque les caveaux sont ici des villas cossues, voir des palais, une compétition acharnée entre les familles étant à l'origine d'une surenchère qui semble ne connaître aucune limite et ne reculer devant aucune fantaisie car ici le ridicule fait peut être sourire mais ne tue pas.

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Aussi déconcertant que cela puisse paraître, le cimetière rappelle plus Beverly Hills que les concessions du Père Lachaise et on ne s'étonne plus au fil de la visite réalisée par un petit homme en sueur surgissant de nulle part avec sa bicyclette, d'apprendre que certaines maisons sont équipées de l'eau courante, de cuisine aménagée, de climatisation, de toilettes ou de chambres à coucher, soit un luxe que bien des mortels philippins sont encore incapable de s'offrir. De fait, ce cimetière est presque une ville en soi.

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Au cœur de ces allées entretenues quotidiennement par une armée d'employés et arpentées en permanence par des dizaines de vigiles (à la différence de certains cimetières comme celui de Sangandaan il est strictement interdit aux laissés pour comptes de squatter les tombes quoique certaines trouvent moyen de loger discrètement dans celles abandonnées), l'inventeur des nouilles instantanées côtoie le patron d'une banque, lequel est voisin d'un magnat de l'informatique et du roi des boissons gazeuses dont le caveau ressemble pour la circonstance à un café (la famille venait de quitter les lieux après s'être offert un barbecue, d’où les parasols).

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Qu'importe les affinités, ici l'argent est le premier critère de sélection, certaines familles n’hésitant pas à dépenser de véritables fortunes, quand elles ne se ruinent pas, pour offrir les meilleures dans l'au delà et surtout en mettre plein la vue aux locataires voisins, les propriétaires des caveaux les plus extravagants, les plus luxueux regroupant en quelques sortes les happy few du lieu.

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Pour le côté kitsh, on retiendra un caveau en forme de tortue (signe de longévité), un autre agrémenté d'une piscine gonflable, en forme d'église, de temple chinois, des dizaines de caveaux avec balcon et terrasse et encore d'autres équipés d'une boite aux lettres pour écrire du courrier outre-tombe.

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Tant qu'à rester dans l'univers des nantis, autant se rendre dans le quartier d'affaires de Makati au restaurant chinois du Mandarin Oriental, le Tin Hau plutôt surévalué, du moins concernant ses dim sum faibles et sans ressorts.

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Quand au cadre, poussiéreux et pour tout dire quelconque, il nous laisse également sur notre faim.

Cim 13

 

 

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19 février 2012 7 19 /02 /février /2012 15:00

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Il arrive qu'on passe à côté des villes comme on passe à côté des gens, voir de soi même. On arpente la ville sous toutes ses coutures, on a les yeux grands ouverts et on ne voit rien. On est plein de bonne volonté et la ville continue de nous glisser entre des doigts. On était à Kuala Lumpur mais c'est comme si on n'y avait jamais mis les pieds.

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On avance des raisons à cet échec (lassitude, fatigue passagère, manque d’appétit, peut-être les trois à la fois à moins que la véritable raison tienne dans l'usage systématique en Malaisie des additifs alimentaires et autres exhausteurs de goût comme le glutamate qui malmènent le corps, l'épuise.) On se dit que la rencontre ne s'est pas faite et qu'elle se fera une autre fois, à la faveur d'un nouveau voyage.

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On ne reste pas éternellement avec nos regrets au fond de la gorge, on a l'énergie de dîner dans un petit marché de nuit, de palourdes cuites à l'étouffée dans une sauce tomate épicée. On se dit que c'est divinement bon mais c'est de nouveau une grande fatigue qui nous s'empare de nous et nous commande de rentrer nous coucher. Jusqu'au bout Kuala Lumpur se refusera à nous.

KL 10

 

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18 février 2012 6 18 /02 /février /2012 15:00

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A un jour prêt, j'avais enragé de manquer à Kuala Lumpur l'exposition de la World Press Photo 2011. La chance a voulu que je la retrouve à Malacca, inaugurée la veille au Musée de la Malaisie situé sur la place principale, à deux pas de Christ Church.

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Ce n'était pas désagréable dans un premier temps, de flâner dans les galeries de peintures. Je tombais sur un joli tableau comme celui-ci.

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Son titre autant que son sujet - «War» - n'était pas sans évoquer, voir introduire les lauréats de l'édition 2011 - dont certaines images sont insoutenables - exposées dans la première salle.

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L'exposition se poursuivait plus légèrement qu'elle n'avait commencé, après, quoi c'était toujours agréable de retrouver la rue, ses petits commerçants, de goûter avec les yeux un cendol (sorbet à la noix de coco, haricot rouge, sucre de canne fondu) et de simplement laisser la rue venir à soi, ouvert, attentif, disponible.

C5

 

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17 février 2012 5 17 /02 /février /2012 14:00

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Certaines rencontres vous sauvent un séjour du fiasco total. C'était le cas aujourd'hui avec Pak Siew Yong, malaisienne et chinoise d'origine dont la famille s'est fixée à Malacca il y a de cela trois générations. Il fallait bien que je tombe tout à fait par hasard sur sa maison de thé installée dans une ancienne demeure de marchand et réaménagée sobrement, sans ce mauvais goût qui caractérise la plupart des commerces de la ville. Comme si en réalité mes pas ne pouvaient me conduire que là, à la Zheng He Tea House qui n'était pas la moindre des délivrances.

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Pak n'est pas un maître de thé, «je n'aurais pas assez d'une seule vie pour devenir experte», Pak est bien mieux que ça puisqu'elle a d'adorables façons de parler du thé («un spa mental») et de ses théières qu'elle «regarde grandir, se développer non pas de bas en haut mais depuis les côtés, la Voie ne se limitant pas à une seule direction mais en embrassant plusieurs.» Elle dit aussi, Pak, que cette théière en terre cuite de Yixing est sa préférée et qu'elle ne s'était jamais rendue compte jusqu'à maintenant combien elle y tenait. «Il faut beaucoup d'utilisations pour qu'elle brille de la sorte, pour que la liqueur de thé lui donne cette patine, cet éclat.» Alors, je dis «elle doit être bien veille, cette théière». «Elle n'a pas six mois.»

AB3

Le thé favori de Pak, celui qu'elle peut boire jusqu'à sa dernière infusion au point qu'elle soit quelques fois gagnée par l'ivresse, c'est un oolong Phœnix Wu cultivé dans les montagnes de Phœnix dans le Guangdong, reconnaissable à ses feuilles gris bleu et tordues mais surtout à son odeur de champignon et ses arômes fruités en bouche. Là, il faut regarder Pak manipuler ses ustensiles avec décontraction, élégance et justesse et remplir les petites tasses aux deux tiers («le reste pour l'amitié»). Après, nous sommes tous deux conquis par cette liqueur dense, riche et douce et ces fragrances fruitées, et me laissant à mon tour gagner par un réel bien être je ne peux qu'adhérer à son enthousiasme.

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La dégustation se poursuit avec le très réputé et onéreux Da Hong Pao, un oolong également, poussant parmi les 36 monts et 99 roches escarpées du parc naturel de Wu Yi, les racines des théiers bénéficiant de l'apport précieux des sources minérales du lieu perché entre la terre et le ciel, se développant entre la pierre et la neige, la brume et la fraîcheur. «Ce thé des roches est excellent pour lutter contre les maux d'estomac. A l'époque des Ming l'impératrice en faisait grand usage, ce qui a contribué à son succès». Je suis fasciné comme la rétro-olfaction s'installe et perdure longtemps après la dernière gorgée. La minéralité du breuvage est un autre motif de fascination qui nous enchante tous deux.

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J'apprends beaucoup de Pak, comme ces puer de Chine importés et stockés un certain temps en Malaysie où du fait du climat particulièrement humide la fermentation est quatre fois plus rapide. Ainsi, un puer soit disant de 40 ans réexpédié en Chine n'aura vieilli en réalité que 10 ans... Une combine tout à fait légale qui n'est qu'un des effets pervers de l'engouement assez récent pour le thé et principalement les puer vieillis.

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Je pourrais rester des heures en sa compagnie mais c'est déjà l'heure pour elle de préparer le dîner pour ses petites filles («elles ont des appétits d'oiseaux mais il faut bien qu'elles mangent, n'est-ce-pas?») et pour moi le moment de me rendre dans un restaurant chinois situé juste en face de la mosquée où l'on cuit des dim sum peu glorieux mais qui me font voyager à Pékin, dans ces matins froids et ensoleillés lorsque dans une petite rue laborieuse je pénétrais dans une gargotte jonchée de papiers sales, pleines d'ouvriers avalant une épaisse soupe de riz, pour me régaler de ces délices à la vapeur qui cuisaient à l’extérieur sur un bout de trottoir, et ce thé brûlant qu'il fallait avaler à toutes petites gorgées, cette buée sur les vitres, les tasses de thé sur la table immergées dans un récipient en plastique, prêtes à l'emploi... Ah, l'heureuse nostalgie.

AB7

 

Zheng He Tea House

N°3 Jalan Kuli

Mail: psyong_1308@yahoo.com

 

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