750 grammes
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11 avril 2012 3 11 /04 /avril /2012 17:02

(Bulma 1)

Au Vietnam, les banh mi (déformation phonétique de pain de mie, autrement dit des sandwichs à la baguette plus ou moins croustillante garnis de viande rôtie, de crudités, assaisonnées de coriandre et d'une sauce citronnée) sont si populaires qu'on les trouve à tous les coins de rue. Ses marchands ambulants qui rendent de fiers services à l'étudiant saisi d'une petite faim, au routard s'apprêtant à sauter dans un autocar pour un interminable voyage de nuit, sont installés aux quatre coins des rues avec leurs petites boites rectangulaire en verre posés sur un chariot, un tréteaux ou simplement à cheval sur la selle de leur motocyclette.

Au Laos, on trouve une variante du banh mi, toujours à la viande et aux légumes mais dans une configuration un peu fourre tout.

Bulma 2

A Paris, les quartiers chinois ne manquent pas d'adresses proposant ces banh mi toujours très bons marché et copieusement garnis. En cherchant bien, on trouvera sans difficulté du côté de l'avenue d'Ivry ce traiteur vietnamien installé à proximité de l'escalator conduisant au centre commercial des Olympiades, dont les banh mi sont garnis de tripes et autres abats, à la fois très goutteux et juteux.

(Bulma 3)

Dans une configuration plus pop et rafraîchissante que les austères cantines asiatiques, Bulma (personnage de Dragon Ball) a ouvert les portes il y a tout juste six semaines du côté de la rue des Petites Écuries. Ici, le sandwich garni d'une bonne baguette croustillante provenant d'une boulangerie du quartier se décline au poulet gingembre, au bœuf cacahuète, au porc grillé à la citronnelle, à la saucisse également citronnelle, au porc rouge à la rose, aux crevettes ou au tempeh (pâte de soja fermenté). 5, 50 € le sandwich, 9,50 € avec une boisson, l'entrée ou le dessert (tarte au yuzu, financier au thé vert, flanc de soja gingembre...), l'affaire n'est pas ruineuse et plutôt rondement menée quand bien même il n'y a pas de quoi traverser la capitale dans un état second pour s'en avaler un banh mi chez Bulma qui n'écrase pas nécessairement ceux des gargotes vietnamiennes.

La maison, n'ayant pas cédé pour autant à la tendance monomaniaque du moment, propose également bobun, soupe et bento, une petite palette de bubble tea figurant également au menu, dont on se passera volontiers, celui-ci étant élaboré à partir de poudre et d'autres ingrédients douteux, quoique un tel procédé soit tout à fait la norme à Paris et accepté sans broncher par tous.

Bulma 4

 

Bulma

17 rue des Petits Écuries

75010 Paris

www.bulmaparis.fr

 

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10 avril 2012 2 10 /04 /avril /2012 10:08

Cout 1

C'est un morceau de Brooklyn et plus particulièrement de Park Slope qui a poussé dans la nuit en plein 7ème arrondissement à distance raisonnable du Bon Marché, de sa Grande Ep' et de Conran. Le rêve devenu réalité d'un français et un australien, torréfacteurs militants investis d'une mission ultra délicate à Paris: proposer rien de moins que le meilleur du café. Autant parler d'une mini révolution, d'une tornade partie s'en mettre un grand coup de balais dans les tasses et les mugs dégorgeant du jus de chaussette auquel le parisien est condamné (quand il ne s'en félicite pas). C'est du moins ce que j'entends régulièrement ici ou ailleurs, le café m'étant aussi étranger que les banquises du Groenland.

(((Cout 2)))

En réalité, tout nous plaît au Coutume Café, son intérieur ultra lumineux qui tient à la fois de l'appartement haussmannien (parquet usé en chêne, moulures au plafond), du loft nordique (tables en bois blond, néons design torsadées, murs enduis mais volontairement non repeints - on y entend souvent de ces questions comme «quelle couleur avez-vous donc fini par choisir?», la manie occidentale de l'achevé, du définitif - ) et du labo de savant fou (une galaxie d'ustensiles en verre, de ballons, de machines alambiquées posées derrière un comptoir carrelé de blanc qui confère une touche «clinique» à l'ensemble, sans parler de l'extracteur de café tout au fond, caché derrière un épais rideau à franges en plastique transparent qui rappellerait presque une scène de crime). Enfin, les touches de verdures tout comme la musique plus indépendante que mainstream finissent de nous faire adopter ce nouveau lieu qui devient en un rien de temps notre une seconde maison.

Cout 3

On s'en doute, au Coutume Café, le café est nomade - ses grains sont d'origine multiples, lesquels sont torréfiés quotidiennement sur place - et bénéficie d'autant de soins qu'un nouveau né (l’extraction adéquate, la bonne température de l'eau ne sont qu'un critères parmi tant d'autre respectés scrupuleusement par la maison) et se conjugue sous toutes les formes: de l'espresso (2 €), au cappuccino (4,5 €), en passant par le siphon (7€) ou le café 24 h d’extraction (au goutte à goutte, 4 €) et tant d'autres encore. Il est même possible de troquer le trait de lait de son noisette contre une goutte de lait de soja, ce que nous apprend une ravissante barista sortie à la fois d'un mélodrame de Douglas Sirk, de Mad Men et d'Alice au pays des merveilles, véritable prodige du latte art qui réalise des dessins très mignons avec la mousse de lait.

Comble du bonheur, la petite restauration, ses assiettes fraîcheur et ses sandwichs manucurés sont l'autre belle surprise.

Cout 5

Buns siglés Gontran Cherrier ultra moelleux, pâtisseries maisons - un monumental carrott cake avec sa touche de cumin, coiffé d'une irrésistible crème vanillée fondante - ou de chez La Pâtisserie des Rêves voisine.

Cout 6

Plats chauds l'hiver, brunch le dimanche et surtout une formule déjeuner à 13 € comprenant une entrée (ce jour-là un bavarois de légumes digne d'un restaurant étoilé), un plat (impeccable buns au pain noir toasté, bresaola, tomate, mozza di bufala, pousse de moutarde, pesto) et une boisson chaude au choix (le chocolat chaud peut l'être noir, au lait ou blanc et toujours d'origine). Incontournable.

Cout 4

 

Coutume Café

47 rue de Babylone

75007 Paris

www.coutumecafe.com

 

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6 avril 2012 5 06 /04 /avril /2012 13:49

(Yen 1)Il existe une histoire que voici: Oribe, disciple de l'illustre maître de thé Rikyû, tenant un bol coréen entre ses mains qu'il estime «mou» et «manquant de tension», le laisse volontairement échapper et se briser. Une fois rassemblés puis recollés les morceaux, son visage se fend d'un large sourire: il est satisfait au delà de ses espérances.

Rikyû lui même n'hésitait pas à bouleverser l'harmonie de salons dédiés à la cérémonie du thé, quitte à choquer, quand il ne commettait pas de petits attentats sur des bols trop lisses, trop exemplaires qui ne concentraient et ne transmettaient pas assez selon lui les émotions de son temps, celles de la nature et de son créateur. Aussi, vouait-il un culte à la dissymétrie, aux irrégularités, bref à l'imperfection, à la déformation, au nom du culte de l'imparfait à l'intérieur duquel, en dépits des apparences, souffle également la force vitale, éclatante et invincible.

L'année de l'ouverture de Yen (au siècle dernier), je me souviens combien la vaisselle m'avait ému du fait des irrégularités de ses bols, de ses rondeurs abruptes, ses courbes inégales, toutes ces craquelures que je retrouvai tant sur les assiettes creuses que sur les bols ou les pots, comme ces coulures blanches sur certaine tasse qui est restée fixée à jamais sur ma rétine.

Yen 2

Sans en avoir conscience, c'était là ma première rencontre avec cette technique d'émaillage coréenne, le raku (le bonheur dans le hasard) ou l'imperfection fait la beauté et qui s'inscrit dans le concept esthétique du wabi-sabi.

Ainsi, bien des années plus tard, je retrouvais le cadre épuré et inchangé de Yen, toujours aussi réputé à Paris pour ses soba (pâtes fines préparées à partir de farine de sarrasin) que Kunitoraya pour ses udon ou Nodaiwa pour ses anguilles grillées.

(Yen 3)La carte m'apprenait que les tarifs n'avaient pas dégonflé avec le temps, quand un rapide coup d'oeil révélait un service de table quelconque, sans l'ombre d'une histoire et encore moins d'un défaut. Un bref échange avec l'une des serveuses confirmait que la farine restait française, le sarrasin importé de l'île d'Hokkaido, quand un coup d’œil jeté à cette pièce vitrée minuscule donnant sur la rue Saint Benoît révélait un cuisinier à l’œuvre, travaillant la pâte, tranchant des lamelles n’excédant pas deux millimètres de diamètre, suspendues quelques secondes au bout de ses doigts afin de les débarrasser de l’excédant de farine, puis rangées délicatement dans une jolie boite laquée rectangulaire.

Yen 4

On continuait de servir les soba sur une assiette en bambou tressé, que je n'ai jamais autant apprécié que froides, lesquelles restaient incomparables avec toutes celles goûtées à Paris, parce que préparées de manière artisanale et avec le plus grand soin.

Yen 5

Ces soba, je les choisis accompagnées d'une petite sélection de tempura à la panure très fine et néanmoins délicieuse. Une fois la dégustation terminée, c'était exactement comme dans mon souvenir, lorsqu'on nous apportait une théière émaillée contenant le bouillon de cuisson des soba qu'on versait dans le reste de la sauce soja dans lequel on avait trempé avec gourmandise les pâtes.

Yen-6.JPGEt c'était la même appréhension suivie du même plaisir à la fin, comme si en réalité rien n'avait changé, sinon que le passé et le présent étaient à jamais solidement imbriqués l'un dans l'autre.

 

Yen

22 rue Saint Benoît

75006 Paris

01 45 44 11 18

 

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5 avril 2012 4 05 /04 /avril /2012 08:57

((Sem 1))

Après Fish la Boissonnerie, la sandwicherie Cosi et le bar à vins La Dernière Goutte, Semilla est le nouveau satellite du duo Americano-Néo Zélandais Juan Sanchez Drew Harre qui sème comme à son habitude sa dernière graine (semilla dans la langue de Cervantès), en plein au cœur du quartier de Bucci où les quatre adresses tiennent dans un mouchoir de poche, au point pratiquement de se chevaucher.

Il n'aura pas fallu attendre une éternité pour que Semilla, grâce aux efforts conjugués d'une jeune et dynamique équipe de cuisiniers fraîchement sortis de l'école Ferrandi et coachés par Eric Trochon (MOF), donne la toute mesure de son talent, lequel s'inscrit dans la continuité bistronomique de Fish La Boissonnerie dont il est en quelques sortes le prolongement.

Sûrement moins chaleureux, plus sage que son voisin immédiat (béton ciré, pierre blanchie, mon autre détestation après les poutres apparentes, tuyaux à nu s'échappant de la grande cuisine ouverte), les inconditionnels du plat direct boulotté avec un verre de vin au comptoir de Fish ou de La Dernière Goutte retrouveront avec plaisir un bar pareillement situé à l'entrée.

(Sem 2)

Sans surprise, Semilla draine toujours autant d’expatriés anglo saxon que l'adresse historique, lesquels ont bien raison de ne pas bouder le menu déjeuner à 19 €, ce jour là articulé autour de trois petites entrées imposées et deux plats aux choix, le dessert nécessitant 8 € supplémentaires.

Sem 3

Si je ne suis pas friand des entrées déclinées en plusieurs petites propositions (hormis les tapas et la cuisine japonaise, l'idée du zapping culinaire m'a a toujours positivement révulsé), il reste que la crème de fenouil glacée, la foccacia et sa purée d'olive de Kalamata (Péloponnèse) ainsi que le tarama de saumon fumé, tous d'une grande clarté, sont comme des bouffées d'air pur, une véritable ode à la fraîcheur, au naturel. Vertus que l'on retrouve dans le plat à suivre (dos de lieu jaune, bouillon de légumes poivrés) ou l'on a véritablement l'impression de faire corps avec la chair du poisson, avec le légume, sa couleur et ses arômes, son terroir comme de faire un piqué dans le champ duquel il est extrait et qu'on serait presque capable de visualiser. Bref, une cuisine saine et sans sans filtre qui restitue parfaitement les saveurs et qui n'en fait jamais trop, appréciable à la fois pour sa retenue et sa discrétion.

 

Semilla

54 rue de Seine

75006 Paris

01 43 54 34 50

 

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31 mars 2012 6 31 /03 /mars /2012 09:09

(((Big 1)))

On se prend à rêver comme ça d'un hamburger moustachu vêtu d'une chemise à carreaux, coiffé d'une gapette et chaussé de gros sabots, un vague accent savoyard ou auvergnat dans le bec, bref un «amburjé» bien de chez nous qui aurait troqué la Highway 66 contre la Nationale 7 sans pour autant renier ses fondamentaux. Et quand le rêve devient réalité, incarné par un Big Fernand en forme olympienne, auto proclamé à très juste titre «atelier du hamburger», on dit carrément bravo et on modère à peine notre enthousiasme.

Qu'on imagine une gamme de 5 hamburgers, chacun à l'appellation bien frenchie (l'Alphonse, le Philibert...), aux viandes spécifiques (bœuf haché sur place au couteau, agneau, veau, poulet), garnis de fromages de terroir prélevés directement sur la meule (Tomme de Savoie, Saint Nectaire, Fourme d'Ambert, fromage à raclette), de légumes grillés substitués à la tomate fraîche qui a l'inconvénient souvent de «mouiller» la composition, le tout discrètement arrosé d'une délicieuse sauce maison et pris entre deux buns savoureusement grillés et par moments croustillants (une jubilation). Bref, une autre définition du rêve.

Big 2

Autant dire que je n'ai pas regretté mon Bartholomé, soit un hamburger au bœuf de très grande classe se tenant bien droit et non avachi, voir décomposé comme c'est souvent le cas ailleurs, et dont la viande à tout le champ libre pour s’exprimer, pour donner le meilleur d'elle même, caressée plutôt que harponnée par une sauce barbecue maison à la fois discrète et respectueuse de l'ensemble, épaulée par la tomme de Savoie qui se glisse harmonieusement, presque amoureusement dans la composition et une impeccable compotée d'oignons qui arrive sur la pointe des pieds, volontairement en retrait mais nullement effacée. En réalité, chaque ingrédient joue à fond sa partition sans que l'un l'emporte ou écrase l'autre. Tout est ici question d'équilibre, d'harmonie, de justesse, lesquels soulignent d'autant plus cruellement les failles et limites de certaines adresses récentes comme l’exécrable Blend, totalement dépassé par ses ambitions et qui se ramasse (au propre comme au figuré) copieusement.

Big 3

On n'oublie pas les frites maisons, les déjà fameuses «Fernandines», nullement grasses, croustillantes à l'envie et légèrement saupoudrées de Paprika, ni la possibilité de «monter» soit même son hamburger et non plus les boissons maison comme le lait à la noix de macadamia, la formule avec un hamburger au choix revenant à 15 . Autant dire que Big Fernand a vraiment tout bon.

 

Big Fernand

55 rue du Faubourg Poissonnière

75009 Paris

www.bigfernand.com

 

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28 mars 2012 3 28 /03 /mars /2012 16:52

((Nari 1))

Ce n'est pas une raison s'il commence à faire bon et chaud et si le printemps nous saute gaiement au cou pour bouder un grand bol de ramen au bouillon bien épais à base de pâte de soja fermentée et à la ciboulette pimentée (11 €, une misère). D'autant plus qu'une excellente adresse a levé le rideau il y a peu dans le triangle d'or japonais et qui ne désemplit pas de japonais venus s'avaler l'un de ces bols de nouilles de pâte de blé au porc rôti dont la grande spécialité de Naritake est d'y ajouter une louche de graisse de dos de porc dont on précise à la commande la quantité souhaitée en même temps qu'on détermine la cuisson des pâtes.

Nari 2

A l'arrivée, c'est sacrément copieux et roboratif, extrêmement goûteux, quoique salé en diable, autrement dit certainement pas à recommander aux petites natures tant on est à des années lumière du raffinement de la cuisine japonaise et de sa prédilection pour l'unami, laquelle saveur nous semble au regard de ces ramen aussi éloignée que la Terre peut l'être de la Lune. Malgré tout on ne boude pas son plaisir et ce ne sont pas les dizaines de «zuru zuru» enjoués produits avec notre bouche chaque fois que nous aspirons les nouilles tels d'authentiques japonais qui diront le contraire.

 

Naritake

31 rue des Petits-Champs

75001 Paris

Tlj sauf dimanche. 12.00-15.00 et 19.00-22h00

 

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26 mars 2012 1 26 /03 /mars /2012 10:40

(Sanu 1)

Pour ceux que la file interminable s'étirant dès 11h45 devant Kunitoraya désespère et que son concert d'odeurs de cuisine et de vapeurs qui s'agrippent à vous exaspère, le chef Zen Okawa de l’excellent Zen voisin a eu la bonne idée de confier à Arisawa Shunsuke, transfuge justement du très couru Kunitoraya, les clefs de Sanukiya.

Il s'agit rien de moins au cœur de notre Little Tokyo que du nouveau venu sur la planète Udon (et d'entrée de jeu l'un des meilleurs), ces nouilles à base de farine de blé qui trouvent leur origine dans l'île de Shikoku et plus précisément à Marugame et qu'on déguste en soupe chaude, à tremper dans une sauce froide ou bien à arroser de cette même sauce à base de sauce soja et de fond de poisson servie selon sa préférence chaude ou froide (les hiyashi tenpura-udon, mon choix du jour bien senti). Et de constater qu'à peine installé dans la très tranquille rue d'Argenteuil, en retrait de la rue Sainte Anne de l’effervescence de laquelle elle semble préservée par l'avenue de l'Opéra qui agit comme un mur imaginaire, un filtre invisible, Sanukiya fait déjà autorité au point qu'à l'heure du déjeuner on ait la stupéfaction de se découvrir seul gaijin au milieu d'une quantité de salary men attablés à l'un des comptoirs, à défaut de la terrasse particulièrement délicieuse mais déjà prise d’assaut.

Sanu-2.JPG

Et pour cause: cuites al dente, garnies de tempura de légumes et de crevettes légères au beignet croquant et raisonnablement gras, arrosées d'une sauce froide succulente qui sait se fondre dans le plat sans l'emporter nécessairement sur les saveurs, on est immédiatement saisi par cette fraîcheur qui nous traverse le corps, qui nous rafraîchit de l'intérieur et met en joie notre palais.

(Sanu 4)

Sans surprise, l'hiyashi tenpura-udon n'est pas vraiment donné (18 €), qui est en revanche le plus honéreux de la liste, soit le double des hiyashi tanuki-udon, les udon avec beignets natures, ce qui laisse une bonne marche de manœuvre. Enfin, la carte compte bien d'autres spécialités qui méritent également le détour comme les riz garnis, le porc pané, l'omelette japonaise (ici fondante et subtilement sucrée), le poulet frit et une brassée de petites entrées dépaysantes comme les chips de racine de lotus (renkon chips), le soja vert (édamané) ou le tofu frit (agédashi tofu).

 

Sanukiya

9 rue d'Argenteuil

75001 Paris

01 42 60 52 61

 

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22 mars 2012 4 22 /03 /mars /2012 08:45

Gy 1

Au Gyoza Bar, l'inévitable formule de bienvenue qui fuse des quatre coins du restaurant sitôt qu'on en franchit le seuil s’enchaîne invariablement sur une question lapidaire qu'une serveuse vêtue sobrement de noir ou de gris anthracite s'empresse de nous poser sitôt qu'on s'est installé à l'une des douze places que compte le comptoir en bois clair encadrant la cuisine ouverte. «En souhaitez-vous 8 ou 12?», nous interroge-t-elle, sans que soit nécessaire de nommer le ravioli japonais farci ici de poitrine de porc de Dorgogne de chez Hugo Desnoyer, de chou signé Joël Thiébault, de ciboule, d'une pincée de piment, grillé d'un seul côté (pour le croustillant) puis terminé à la vapeur (pour le moelleux) avant d’être extrait fumant d'une sorte de gaufrier large et noir. Bref, un gyoza, mais un gyoza de haute couture exclusif qui a le privilège à lui seul de truster la carte de cette annexe du double étoilé Passage 53 qui est la plus courte qu'on connaisse.

(Gy 2)

Soit un imparable ravioli doté d'une farce d'une incroyable légèreté, d'une finesse renversante, lequel trempé dans une rafraîchissante sauce soja/pamplemousse/citron nous fait fondre de bonheur.

On l'aura compris, la carte est aussi minimaliste que le lieu est sobre et épuré (ardoise et bois clair, le raffinement japonais dans toute sa splendeur).

Gy 3

Autre bonne nouvelle, il est interdit de s'y ruiner: 6 € les 8, 8 € les 12, toujours servis avec une petite salade de pousse de soja mariné. Autrement dit, avec 12 raviolis, un bol de riz japonais bien rond, collant et brillant comme on l'aime et une boisson, on s'en tire pour 12,50 €. De quoi ne pas s'étonner de l'ampleur de la queue qui se forme dans le passage des Panoramas dès 12h10.

Gy 4

 

Gyoza Bar

56 passage des Panoramas

75002 Paris

www.gyozabar.com

 

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20 mars 2012 2 20 /03 /mars /2012 10:50

Blend-1.JPG

Blend, «hamburger gourmet» «by» (allons-y, ça leur fera plaisir) Yves-Marie Le Bourdonnec, le boucher star d'Asnières et Victor Garnier, l'homme derrière le projet ? La fausse bonne idée branchouille du moment. «C'est fait comme mes couilles», ajouterait un patron de presse de ma connaissance, réputé pour son franc parler (et sa grande finesse) qui n'a jamais tout à fait tort.

Un fruit pourri tombé dans une jolie bouse en plein quartier de Montorgeuil (à défaut on suppose de la rue des Martyrs, copieusement embouteillée ces temps-ci par une bagatelles d'adresses modeuses). Une cahute dans laquelle tout est fait pour nous mettre mal à l'aise, c'est à dire nous pousser dehors en 15 minutes chrono maxi: salle étroite à peine plus grande qu'une boite d'allumettes, froid polaire, nulle part où accrocher son manteau, nulle part où poser sa veste (qui se mue par la force des choses en serviette) sinon sur ses genoux, musique lounge (forcément), à plein tube, tabourets en bois d'au moins 450 kilos chacun que même Hulk serait bien en peine d'arriver à déplacer, paniers à frites et à hamburger tout ce qu'il y de moins pratiques et qui exigent de jouer du poignet si l'on souhaite éviter de repartir avec les manchettes souillés de sauce tomate maison mais sauce tomate quand même.

Blend-2.JPG

Blend, ça donne en français le mélange tant qu'à faire gardé secret qui compose le steak haché du burger (ici, visiblement il s’agirait d'une moitié d'onglet et d'une autre d'entrecôte mais on y mettrait pas sa main à couper). Sur le papier on est ravi, dans la pratique ça nous fait une belle jambe: cuite saignante par défaut (en voilà au moins une de bonne idée), la viande, quoique bien tendre et juteuse est hélas rendue atone par le cheddar de mon Cheesy au goût démesurément puissant et envahissant qui l'emporte sur la viande (10 € hors menu comme chaque burger de la carte, sinon 15 € avec les frittes et un soft), lequel burger est de proportions exagérément modestes (disons carrément qu'il est minuscule), servi tranché en deux (ai-je commandé un baggel, ma parole?), les buns consistant en pain brioché (ah bon?), certes faits quotidiennement sur place mais me donnant surtout l'impression de manger un sandwich à la viande, lequel en principe n'a strictement rien à voir un hamburger, mais bon, on n'est pas de la partie, hein.

Blend 3

Sinon, ça dégouline de partout, ça se liquéfie, ça se désagrège sitôt saisi entre les doigts: nulle homogénéité entre les produits imbriqués les uns dans les autres (pour preuve le Signature, avec son Bleu d'Auvergne et sa comptée d'oignons, une véritable débâcle qu'on pourrait presque manger à la cuillère). On est d'autant plus déçu qu'on s'attendait à mesurer toute la puissance de la viande de Le Bourdonnec lequel doit bien se demander dans quelle aventure il est allé s'embarquer. J'oubliais le détail qui tue: le bacon de mon Cheesy, émincé en petits morceaux microscopiques qui boivent la tasse dans les limbes du Cheddar. Déjà qu'on trouve le mélange peu ragoutant, en bouche il n'y en aurait pas une miette de bacon, ce serait kif kif tant il est inéxistant.

Histoire de poursuivre plus en avant dans l'heureux massacre (au point ou nous en sommes...), les frites tiendraient la route (bien dorées et croustillantes) si elles n'étaient trop grasses et servies en si petite quantité (certains se sont amusés à les compter). Quand à la salade iceberg (qui fait les riches heures de Mc Do et consorts), on s'en serait volontiers passé, lui préférant ne serait-ce qu'une petite feuille de salade hivernale, ce qui n'est pas encore la mer à boire mais visiblement si.

Blend 4

En réalité (et c'est un comble) la bonne surprise vient du Pimento, cette boisson gazeuse au gingembre100% française qui échauffe jovialement le palais.

Un hamburger gourmet, le burger de Blend? La bonne blague ! Une blague qui fait carrément hurler de rire le Mickey en costume croisé deux rues plus loin: 15 € tout de même, la petite plaisanterie. Et de se dire que c'est exactement ça, Blend, un Mickey en costard Comme des Garçons.

 

Blend

44 rue d'Argout

75002 Paris

www.blendhamburger.com

 

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17 mars 2012 6 17 /03 /mars /2012 09:35

Lait 1

Froide et triste comme un dimanche sans fin, la rue de Bellechasse s'est trouvée un soleil auquel se chauffer chaque jour de l'année. Se dorer à ses rayons est tellement bénéfique pour notre bien être que du coup on se rend un peu à la Laiterie Sainte Clotilde comme on se glisserait ponctuellement dans une cabine de bronzage, histoire d'entretenir son teint. Et ce n'est pas mentir de dire qu'on quitte toujours la Laiterie avec des couleurs aux joues, le sourire aux lèvres et beaucoup de bonheur dans les papilles.

En échange de deux petits billets de 10 au déjeuner, le bonheur s'injecte en deux plats et une multitude de coups de fourchette salvateurs qui vont infuser le restant de la journée, au diapason avec nos idées, plus claires, toujours moins grises et plus positives qu'elles ne l'étaient auparavant.

Lait 2

Aussi, le bonheur ça pourrait bien commencer par une soupe d'aubergines et d'oignons rôtis, ''une recette de quarante ans que j'ai réalisé pour la première fois en Californie'', nous raconte la dame des lieux, blonde et solaire qui se prénomme Catherine. Et cette soupe, sage et toute simple en apparence c'est un véritable de force, une succession de pièges esquivés pour un résultat parfaitement équilibré, subtilement relevé, entre pointes d'acidité (la grenade) et velouté (noces réussies du yaourt avec le safran).

Le bonheur, c'est encore de généreux filets de maquereau rôtis disposés sur un lit de betterave et de carottes fanes, petites merveilles fragiles et légèrement sucrées qui foncent droit au cœur et qu'on ne croque pas sans émotion, sans penser se sentir chaviré de la tête aux pieds.

((Lait 3))

On revient forcément à la Laiterie Sainte Clotilde pour sa formule déjeuner à 20 € l'entrée et le plat, 24 € les trois. Qu'il vente, qu'il pleuve ou qu'il neige; le soleil est ici éternel.

 

La Laiterie Sainte Clotilde

64 rue de Bellechasse

75007 Paris

01 45 51 74 61

 

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