Wagamama est une chaine très populaire au Royaume Uni et dans les pays du Commonwealth, crée par l’homme d’affaire Alan Yau (les fameux Hakkasan et Yauatcha londoniens) totalisant 105 restaurants de par le monde dont 66 en Angleterre et rien moins que 25 à Londres. Parce que le Wagamama d’Amsterdam n’est qu’un satellite de cette vaste toile tissée de par le monde, l’une des innombrables ramification de cette chaine anglo-saxonne (on lui préférera le terme anglais de licensed), cela ne veut pas dire que vous deviez cesser sur le champ la lecture de cet article.
Au contraire, Alan Yau et son équipe se sont donnés beaucoup de mal proposer une cuisine japonaise saine, fraiche, modérément onéreuse (quoique ce dernier point soit discutable) et vivifiante. Leurs efforts ont payé et ont donné naissance à Wagamama dont l’antenne d’Amsterdam est le cadre de mon baptême du feu.
En effet, Wagamama a tout pour plaire: une déco minimaliste, sobre mais fraiche, une salle vaste alignant d’interminables tables d’hôte, de larges baies vitrées qui sont une constance, une signature que j’ai retrouvé jusqu’à présent dans chaque Wagamama croisé en Angleterre. Lorsque la configuration du lieu le permet, comme ici précisément, le restaurant bombe le torse et se prolonge sur une terrasse.
Détail qui a son importance: victime de son succès ahurissant, les Wagamama sont hélas trop souvent pris d’assaut et les salles archibondées desquelles jaillit un volume sonore à la limite du supportable. Mieux vaut donc arriver en début ou fin de service.
Comment expliquer un tel engouement? Par la fraicheur des ingrédients - on n’insistera jamais assez sur ce détail. La qualité de la cuisson, laquelle emploie les huiles avec précaution de manière à éviter les plats dégorgeant de graisse qui vous pèsent toute la journée. Ainsi ces soba au bœuf cuite sur plaque chauffante (15,75 euros) étaient simplement divines, à la fois subtilement parfumées (on ne recommandera jamais assez l’usage de la coriandre dans les plats sautés) et relevées. Dans une cantine traditionnelle, l’huile aurait pris l’ascendant sur les nouilles, sauf qu’à ma grande surprise, il en allait tout autrement: les soba buvait le jus de la viande et le plat se dégustait dans un bonheur retrouvé, avec des petits frissons.
Quand au bœuf, m’attendant aux inévitables ersatz qui nous sont habituellement servis, je fus frappé par la qualité de la viande, gouteuse, généreuse et fondante.
Assurément, à l’occasion d’un séjour à Londres, je ne manquerai pas de retourner chez Wagamama ou le service est semble-t-il toujours exceptionnel et assuré par une équipe jeune, attentive et dynamique. Avec ces soba cuites sur plaque, ces nouilles cuites dans un bouillon au lait de coco, ces ramen, ces riz sautés, innombrables entrées, jus de fruits frais ou salades copieuses, la carte mérite franchement toute notre attention.
Mais avant de futures réjouissances, la grande question qui demeure, celle que l’on ne peut plus esquiver plus longtemps est celle-ci: à quand l’ouverture d’un Wagamama à Paris? L’arrivée du messie se fait attendre.
Wagamama
Max Euweplein 10
Amsterdam
wagamama.com