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22 avril 2011 5 22 /04 /avril /2011 12:38

((Shangri La 1))

On pénètre dans l’ancienne résidence du Prince Roland de Bonaparte restaurée après quatre années de travaux et chaque pas est une page tournée, un chapitre qui s’offre à nous, Huysmans et Barbey d’Aurevilly mêlés, les noces de la plume empoisonnée de Jean Lorrain et du pinceau halluciné de Gustave Moreau. C’est d’abord une enfilade de trois salons ou certains étalent au coin de la cheminée leur ennui sur de profonds canapés cirés quand d’autres couchent leur désenchantement sur des Chesterfield ventrus. Pierre Yves Rochon, le décorateur en chef, nous fait quitter les salons aux allures de club pour gentlemen pour le bar, plus chaleureux, qui balance entre boudoir et cabinet d’esthète.

(Shangri La 2)

On prend à gauche, on contourne l’escalier monumentale qui préfigure La Bauhinia, le restaurant franco-asiatique placé sous la responsabilité de Philippe Labbé et de son chef pâtissier François Perret, on croise le fantôme de Robert de Montesquiou, celui de Jean Lorrain, client sérieux de vice exigent entouré comme à son habitude d’un nuage d’éther qui nous invite à tourner à droite pour pénétrer sous la splendide verrière en structure métallique des années 30 inspirée par Eiffel et son lustre Murano perché au dessus de La Bauhinia (du nom de la fleur ornant le drapeau de Hong Kong).

Shangri La

On lui trouve quelque chose du jardin d’hiver, du salon de dame du monde, un peu du bordel de luxe également (c’est dire qu’on aime) et c’est une succession de velours, de coussins, de guéridons, les noces de Directoire et d’Empire, une déclinaison de gris perle au vert céladon en passant par le rouge velours vif. Hormis des dessins sur soie d‘anciens manuscrits chinois, l’Asie est absente de ce décorum chargé à l’inspiration débridé. Les propriétaires Hong Kongais du Shangri La auront, à juste titre, choisi d’être fidèles à l’esprit des lieux et préféré ne pas chahuter ses fantômes.

(Shangri La 3)

Laissons les fantômes de côté et prenons plutôt le thé. Un jus de mangue fraiches (14 €) qui est à lui seul un concentré de l’Asie du sud-est, un cheesecake pomelo (12 €) à côté de la plaque (texture bien trop légère et insipide, la faute à cette mousse parasite qui s‘est trompée d‘adresse. La présence de pomelo, son acidité, n’empêche pas la pâtisserie de sombrer.

Shangri La 4

Le cupcake framboise/litchi (10 €) lui est bien supérieur mais trop gentil, un peu figé dans ses textures, au final un moindre mal comparaison de la splendeur de l’hôtel et du plaisir de déambuler dans ses allées. On est alors mille fois consolé.

 

 

La Bauhinia

Shangri-La Hotel Paris

10 avenue D’Iéna

75016 Paris

Tel: 01 53 67 19 98

 

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