La réserve de Dana est un concentré de trésors naturels qui s'étire sur 308 km 2, du rif du Jourdain jusqu'aux plaines désertiques du Wadi Araba tout en cumulant pas moins de quatre écosystèmes différents.
Montagnes boisées, côtes rocheuses, plaines rocailleuses, dunes de sable, cette chaîne alternant vallées et de montagnes se distingue par sa diversité de paysages dont l'une des singularités est de rappeler par endroits la Provence comme dans les environs directs du village avec ses champs d'oliviers, ses chênes de Méditerranée, ses cyprès, son romarin, sa sauge (qu'on fait infuser avec le thé et beaucoup de sucre) et sa pierre blanche, ocre par endroits et même en cherchant bien de la lavande.
Modèle d'écotourisme avec ses ruelles étroites vierges de toute échoppe, ses
maisons basses en pierre pour la plus part en ruines mais petit à petit ressuscitées selon les plans et les matériaux d'origine pour y loger d'infatigables marcheurs, et fort de l'implication de
ses habitants qui ont longtemps vécu en autarcie, le village de Dana bâti sur un piton rocheux dominant la vallée (le wadi araba) renaît depuis peu de ses cendres après avoir essuyé un long
déclin.
Gâté par une alimentation hydraulique généreuse (cinq sources jaillissent à proximité du village), on s'attendrait à ce que les habitants multiplient les cultures maraîchères et tapissent les terrasses s'étirant au dessus du village de fruits et légumes ayant fait ample provision d'eau, de chaleur et de soleil, or, une petite ballade autour du village nous apprend vite qu'il n'en est rien.
L'eau qui s'écoule des canaux se vide pour rien et n'aboutit nulle part. La grande majorité des terrains ne sont pas cultivés, les arbres et principalement les pistachiers sont assoiffés et dépérissent. On récolte principalement comme autrefois ce que la nature nous donne sans la collaboration de l'homme; des plantes médicinales, des olives, des grenades et puis c'est à peu près tout.
Heureusement, on peut encore pousser une petite porte en fer grignotée par la rouille et déboucher sur un jardin où des enfants cueillent les olives et les grenades.
Les enfants sont généreux, qui vous donnent plus de fruits que vous ne pouvez en manger.
Aujourd'hui c'est encore jour chaumé et si l'on s'écarte du village, qu'on grimpe dans les hauteurs, qu'on ouvre grandes ses oreilles et qu'on se montre attentif au moindre bruissement, au moindre murmure étouffé par la montagne, on débouchera sur l'un de ces petits rassemblements en famille à l'ombre d'un olivier, au milieu d'un champ traversé par un gentil ruisseau. C'est devenu une habitude de se faire inviter et une autre d’accepter.
Thé, narguilé, grillades de mouton et poulet, (pain jordanien) réchauffé à même les braises concombres et tomates du jardin. Un pique nique princier.