L’accueil est plutôt froid, mettons glacial. La patronne - version romaine et dégraissée d’Ariane Mnouchkine et Josée Dayan- si elle est effectivement occupée à prendre une commande, ne démériterait pas à nous gratifier d’un regard nous invitant à patienter. Au lieu de quoi, elle passe sous nos yeux en esquissant un timide mouvement de la tête avant de disparaitre en cuisine pour transmettre la commande. Au minimum, on se dit que c’est un peu fort de café.
Laissés en carafe au beau milieu du restaurant (une salle en longueur inanimée, sans âme et végétant dans un silence de cathédrale), on patiente jusqu’au retour de la maitresse des lieux et c’est un peu refroidis, voir la mort dans l’âme, que l’on prend place près du marbre à l’une de ces petites tables de jardin rendue difficilement praticable du fait de l‘absence de nappe qui piège les assiettes et fait dangereusement chalouper les verres.
La serveuse qui prend le relais est manifestement plus aimable et disponible mais hélas incapable de faire vivre les énoncés, de stimuler notre curiosité tant sa méconnaissance de la carte, des variétés de pates ainsi que ses approximations sont flagrantes.
Réjouis à l’idée de se partager une belle assiette d’antipasti, on tombe presque à la renverse en apprenant que la maison est à court de mozzarella di buffala, celle-ci étant remplacée en catastrophe par du parmesan, un petit drame plutôt déconcertant alors qu’il est à peine 13h00 et que le restaurant est quasi désertique.
Un nouveau coup dur qui nous voit nous rabattre sur l’assiette de charcuterie, débitée sous nos yeux d’un air blasé et dressée sur notre table sans une parole explicative, ce qui est plutôt dommage tant on aime situer l’origine de chaque produit et s’enthousiasmer à la seule évocation de régions, de villes aux consonances exotiques et sentir notre imagination s‘emballer.
Pour accompagner notre dégustation, on apprécie la petite coupelle chargée d’accueillir l’huile d’olive qu’on imbibe scrupuleusement de morceaux de pain, seulement l’huile d’olive est de piètre qualité, forte, légèrement piquante, rappelant ces huiles espagnoles tenaces et agressives.
Un peu agacés, un peu sur les dents, ce ne sont pas les farfalle aux asperges et coppa - l’un des quatre plats du jour - qui vont nous réconcilier avec cette adresse décidemment peu attachante. Le plat est fade, anodin, entrepris mille fois à la maison avec un résultat autrement plus convaincant. Forcement décevant, à l’image du restaurant dans son ensemble, ni enthouisasment, ni sympathique, ni génereux.
Olio Pane Vino
44 rue Coquillière
75001 Paris
Tel: 01 42 33 21 15