Retour à Londres ou je débarque en matinée avec un programme chargé - «Exposed: Voyeurism, Surveillance and the Camera» à la Tate Modern, «Romantics» à la Tate Britain, un saut chez Rough Trade et une flânerie placée sous le signe de l’émotion dans le quartier de Marylbone. Autant dire qu’il serait bien avisé de débuter la journée par un bon petit déjeuner, pas nécessairement copieux car le déjeuner chez Roast s‘annonce impérial. Ce qui me conduit à Baker Street, fief de Sherlock Holmes, chez Canteen, quatrième du nom, qui est plus qu’une relecture épurée et design du dinner américain ou pies, stews, fish and chips et autres roasts arrosés de leur gravy diabolique sont à ce qu’il parait infaillibles, ce qui ne me surprend qu’à peine, étant donné que Canteen travaille quasi exclusivement des produits bios fournis en direct par les petits producteurs et mitonnés avec soins dans le plus pur respect de la tradition.
Chez Canteen, on a la bonne idée de proposer un petit déjeuner jusqu’à 11h00. Parfait, pour qui descend de l’Eurostar l’estomac dans les talons.
J’avise les journaux près de l’entrée, m’empare d’un Guardian et me laisse couler près de la baie vitrée sur une de ces banquettes vert pomme très confortable. Le Portrait de Dorian Gray dont j’ai débuté la relecture dans le train, un thé, des toasts, du beurre de ferme, des œufs, des tranches de bacon posés sur une belle portion de bubble and squeak (légumes moulinés mis à frire dans une casserole avec de la purée de pomme de terre) font mon affaire et transforment ce qui s’annonçait comme un modeste petit déjeuner en un pur moment de bonheur. J’aurais connu des débuts de journée moins engageant.
Canteen
55 Baker Street
Londres