Ce n’est pas banal dans la capitale et ça fait un bien fou, un accueil aussi chaleureux, une telle disponibilité de la part de Patrick Barthelemy et son équipe, aux commandes de ce bistrot gourmand anciennement piloté par Gérard Vié dont les terrines faisaient courir le tout Paris.
On est cueilli à peine la porte poussée, immédiatement pris en main, rassurés et comme flottant sur un nuage moelleux. Ce n’est un secret pour personne que Patrick Barthelemy a autant le souci de notre bien-être que Bambina, en cuisine, celui de la justesse de ses plats et terrines maisons qu‘elle continue de cuisiner quotidiennement depuis qu’elle et son mari Patrick ont repris la maison de Gérard Vié.
Bambina, silhouette de petite fille, regard pétillant de malice est la grande absente dans cette salle qui ne vit, qui ne s’anime et qui ne s’enthousiasme que pour elle, sa générosité, sa cuisine limpide, appliquée, émouvante dans sa perfection. Des quatre coins de la salle, on sollicite son mari pour qu’il ait la bonté de la faire venir à notre table - oh, une minute, deux minutes, pas plus - on se fend de notre plus beau sourire, on n’est pas loin de verser dans la séduction. Rarement une absence aura autant fait parler d’elle, au point de la rendre belle et bien présente aux yeux de certains.
Le midi, la formule complète est à 25 €, sinon à 19 € et les plats du jour à 15 € (ce mercredi, blanquette de veau). Le
choix des terrines n’est pas pléthorique, ce qui est plutôt bien venu et évite aux indécis de s’arracher les cheveux. Ce jour là, on pouvait choisir entre quatre sortes de terrines dont les
tarifs à la carte s’échelonnaient de 10 à 18 €: terrine de volaille au Porto, terrine de poisson, tapenade et pesto, terrine de harengs marinés, terrine de foie gras(supplément de 6 € ).
Je n’hésitais pas longtemps à choisir la terrine de poisson composée de beaux morceaux de filet de saumon, de filet de julienne et de haddock fumé, la gelée faite maison composée entre autres bonnes choses de fumet de poisson s’invitant discrètement dans la préparation au même titre que la tapenade qui trouve idéalement sa place au centre de la composition. Les filets ont été à peine saisis et conservent tous leurs arômes, la terrine respire le naturel, elle est vive, avenante et ces qualités se répercutent en bouche. On a le cœur qui s’agite, des éloges plein la mâchoire et on se voit bien en peine de cacher notre bonheur.
Le service est efficace, impeccable et le temps de battement entre deux plats optimal qui est on ne peut plus idéal pour un déjeuner. La côte de cochon fermier dont se régale mon voisin de table est impressionnante en volume et bien dorée tout autant que tendre; le filet de bar au fenouil, le steak au poivre ou l’andouillette doivent également forcer le respect, seulement, mon choix se porte sur le filet de veau au vinaigre de framboise (+ 4 €) flanqué de sa purée maison, que je suis loin, très loin de regretter tant il me procure d’émotions. Ni saignant, ni à point, sa cuisson parfaite se tient dans un écrin de quelques secondes, un battement de cil. Quelque part, c’était le paradis.
Bistro et Terroir
97 rue du Cherche Midi
75006 Paris
Tel: 01 42 22 19 18
Site: www.bistroterroir.fr/